Quelles sont les principales MICI ?
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 16/10/2024 à 11h10, publié le 15/09/2022 à 09h09
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On parle de plus en plus des maladies inflammatoires chroniques intestinales ou MICI, des conséquences à priori aux facteurs environnementaux, de la pollution, du déséquilibre alimentaire ou liées à la génétique. Ces pathologies très douloureuses se manifestent par des poussées plus ou moins intenses et perdurent en majorité tout au long de la vie du patient qui en est atteint. Pharma GDD vous informe sur les principales MICI, leurs différences, leurs symptômes, les conséquences et les traitements pour soulager et aider à calmer les douleurs et l’inconfort qu’elles provoquent.
Avant de poser un diagnostic de MICI, le professionnel de santé élimine dans un premier temps les autres causes d'inflammation digestive comme une infection parasitaire ou bactérienne via un examen des selles. Un dépistage des infections sexuelles transmissibles du rectum comme la gonorrhée, l'infection à herpès virus et à Chlamydia est effectué. Des échantillons de tissu peuvent être prélevés sur la muqueuse du tube digestif lors d'une endoscopie. Cet examen consiste à introduire une sonde d'observation dans le tube digestif, en passant par la narine. Le gastro-entérologue va tenter d'écarter les diverses autres causes possibles comme le syndrome du côlon irritable, la colite ischémique, les syndromes de malabsorption comme la maladie cœliaque grâce à des radiographies, une tomodensitométrie et une IRM de l'abdomen.
Les femmes atteintes d'une MCI ne prenant pas de médicaments immunomodulateurs doivent effectuer un test de dépistage du cancer du col de l'utérus via un frottis tous les 3 ans. Celles étant sous traitement sont amenées à effectuer ce test tous les ans. Les personnes présentant un risque d'ostéoporose doivent effectuer une absorptiomètre double énergie à rayons X, c’est-à-dire un test de densité osseuse.
Les immunosuppresseurs sont prescrits en traitement de fond sur le long terme pour maintenir le patient en état de rémission. Les biothérapies agissant sur le système immunitaire sont administrées par injections ou par perfusion. Il faut savoir que ce type de traitement a tendance à rendre le corps plus sensible aux infections. Il faudra consulter un médecin en cas de fièvre. Enfin l’arrêt du tabac est plus que conseillé pour réduire les risques de récidive.
Les symptômes peuvent être légers comme sévères. En cas de diarrhées et de pertes de sang importantes, le patient peut présenter une insuffisance de globules rouges provoquant une anémie. La constipation peut aussi se développer alors que le corps lutte pour maintenir une fonction intestinale normale. La colite ulcéreuse étant une maladie systémique, elle peut toucher d'autres parties du corps. Elle est susceptible de provoquer de la fièvre, une inflammation oculaire ou articulaire, des ulcères buccaux ou des nodules sensibles et enflammés des tibias.
Il faudra également modifier ses habitudes alimentaires, car certains aliments peuvent provoquer une irritation et aggraver les symptômes. Une consultation auprès d’un diététicien peut aider à connaître quels aliments privilégier et d’autres à bannir. Il faut privilégier les aliments simples à digérer pour permettre à l'intestin de se reposer et de guérir. Il est également possible d'effectuer un jeûne avec alimentation par voie intraveineuse, appelée nutrition parentérale totale pour un repos intestinal progressif.
Les poussées sont généralement progressives comprenant le besoin urgent d'aller à la selle, des crampes légères dans le bas ventre, du sang et du mucus dans les selles. Des poussées violentes et sévères vont provoquer de violentes diarrhées contenant beaucoup de mucus et du sang, ainsi que d'importants saignements provenant de l'anus, une forte fièvre et des maux de ventre intenses. Dans certains cas de figure, lors de poussées sévères, il arrive que le gros intestin gonfle beaucoup et qu'une perforation puisse apparaitre (mégacôlon toxique). Ce petit trou laisse les selles s'infiltrer dans l'abdomen, pouvant engendrer une péritonite, une infection du péritoine, c'est-à-dire la membrane qui enveloppe les viscères et les parois de la cavité abdominale. Une péritonite est une inflammation aiguë qui peut rapidement dégénérer en septicémie et être mortelle en raison de la grande vascularisation du péritoine.
Les patients atteints de rectocolite hémorragique depuis longtemps peuvent également présenter :
N'hésitez pas à vous renseigner sur le dépistage gratuit du cancer colorectal.
Une supplémentation en fer, en calcium et en vitamine D est prescrite.
Il est conseillé de boire suffisamment d'eau pour pallier le risque de déshydratation induit par la diarrhée. Les fruits à coques, les fruits et légumes crus sont à éviter durant les crises. Il faut éviter le stress et les médicaments susceptibles de provoquer des poussées comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). L'allaitement maternel d'au moins 6 mois est recommandé, car il jouerait un rôle protecteur dans la survenue des MICI chez l'enfant. Il peut arriver que les médicaments ne soient pas efficaces. Dans ce cas quand se manifeste cette pathologie depuis plusieurs années, une chirurgie peut être réalisée pour retirer le gros intestin. Cela a pour but de minimiser le risque de cancer du côlon. Les personnes n'ayant pas subi de chirurgie du gros intestin font l'objet d'un suivi régulier par coloscopie visant à détecter les signes précoces de cancer.
Il faut être particulièrement vigilant concernant les patients en situation d'obésité qui présentent une aggravation du risque de malnutrition et chez qui cette dernière est moins suspectée. En effet, il est conseillé de ne perdre du poids qu'en situation de rémission stable. Une hygiène de vie saine sans tabac et une alimentation adaptée peuvent aider à réduire les récidives. Il est cependant conseillé de consommer des fruits, des légumes et des oméga-3 en réduisant l'apport en omega-6 pour diminuer les risques de MICI. La supplémentation orale est la première indiquée en raison de son absence d'invasivité. Un régime sans produits laitiers est conseillé pour voir si les symptômes s'atténuent. Il faudra éviter au maximum la consommation d'aliments ultra transformés et d'émulsifiants alimentaires comme le carboxyméthylcellulose qui pourrait être associé à un risque augmenté de MICI. Des patients et des médecins se sont penchés sur des approches complémentaires aux traitements classiques, comme la prise de probiotiques. Ces bonnes bactéries permettraient de pallier les fonctions que le microbiote intestinal n'exerce plus correctement et d'agir sur trois points importants : Les probiotiques contribueraient à la diminution de l'inflammation, la réduction de sensibilité à la douleur et celle de la perméabilité intestinale. Ce sont des microorganismes vivants ingérés dans le but de rétablir un déséquilibre de la flore digestive. L’action des probiotiques dépendant de leur dose, des souches, c’est pourquoi il est conseillé d’en parler à son médecin pour vérifier la possibilité de leur utilisation.
A lire aussi : Qu'est-ce que l'appendicite aiguë ?
La recherche se penche également sur la possibilité de greffe fécal pour les MICI. Pour en savoir plus lire : la transplantation de microbiote fécal.
Sources :
https://www.pileje.fr/revue-sante/mici-probiotiques
Qu’est-ce qu’une MICI ?
Une MICI est l'acronyme qui désigne les maladies inflammatoires chroniques intestinales. Celles-ci regroupent la rectocolite hémorragique, la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn, à ne pas confondre avec le Syndrome du côlon irritable un trouble qui affecte les contractions musculaires et la sensibilité du côlon. La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique présentent de nombreuses similitudes, compliquant le fait de les distinguer afin d'établir un diagnostic. Cependant, il existe quelques différences comme le fait que dans le cas de la maladie de Crohn, le tube digestif peut être touché dans sa totalité alors que la rectocolite ne concerne presque toujours que la zone du recto côlon. Les MICI pourraient impliquer une réaction immunitaire inadaptée aux bactéries de l'intestin naturellement présentes chez les personnes qui ont une prédisposition génétique. L'environnement, l'industrialisation et la pollution sont montrés du doigt. En effet, les microparticules ou encore les métaux lourds comme l'aluminium sont à l'étude et pourraient jouer un rôle dans la survenue des MICI. La maladie inflammatoire chronique touche des personnes de tout âge, mais apparaît le plus souvent entre 14 et 24 ans. D'autres connaissent leur première crise entre 50 et 70 ans. Des études ont mis en évidence que la MICI est plus fréquente chez les personnes originaires d'Europe du Nord et les Anglo-Saxons tous sexes confondus. Les parents au premier degré des personnes atteintes de MICI présentent 4 à 20 fois plus de risque de développer à leur tour une MICI.Avant de poser un diagnostic de MICI, le professionnel de santé élimine dans un premier temps les autres causes d'inflammation digestive comme une infection parasitaire ou bactérienne via un examen des selles. Un dépistage des infections sexuelles transmissibles du rectum comme la gonorrhée, l'infection à herpès virus et à Chlamydia est effectué. Des échantillons de tissu peuvent être prélevés sur la muqueuse du tube digestif lors d'une endoscopie. Cet examen consiste à introduire une sonde d'observation dans le tube digestif, en passant par la narine. Le gastro-entérologue va tenter d'écarter les diverses autres causes possibles comme le syndrome du côlon irritable, la colite ischémique, les syndromes de malabsorption comme la maladie cœliaque grâce à des radiographies, une tomodensitométrie et une IRM de l'abdomen.
Quelles précautions médicales à prendre en cas de MICI ?
Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin augmentent le risque de développer certaines infections et d'autres troubles à cause d'une mauvaise nutrition ou de l'utilisation de médicaments immunomodulateurs. C'est pour cela qu'il est important d'effectuer certains vaccins et divers dépistages pour minimiser les risques. Parmi ces vaccins, on retrouve :- le vaccin antigrippal pour se protéger de la grippe saisonnière ;
- Le vaccin contre le papillomavirus humain ;
- Le vaccin contre la COVID-19 à ARNm ;
- le vaccin pneumococcique efficace contre les infections dues à Streptococcus pneumoniæ ;
- le vaccin contre le zona, en particulier chez les personnes de plus de 50 ans. Ce dernier doit être administré avant de commencer le traitement de médicaments immunomodulateurs.
- Le vaccin contre le tétanos et la diphtérie, les hépatites A et B sont également à faire.
Les femmes atteintes d'une MCI ne prenant pas de médicaments immunomodulateurs doivent effectuer un test de dépistage du cancer du col de l'utérus via un frottis tous les 3 ans. Celles étant sous traitement sont amenées à effectuer ce test tous les ans. Les personnes présentant un risque d'ostéoporose doivent effectuer une absorptiomètre double énergie à rayons X, c’est-à-dire un test de densité osseuse.
La maladie de Crohn
La maladie de Crohn est une pathologie chronique de l'intestin qui implique la partie inférieure de l'intestin grêle, le gros intestin, ou les deux. Elle peut également affecter toute partie du tube digestif. Certaines complications peuvent apparaître autour de l'anus, engendrant une inflammation. Le côlon a pour mission d'absorber l'eau et les sels minéraux provenant des déchets alimentaires non digérés. Cela permet d'épaissir et de solidifier les selles qui sont ensuite expulsées par l'anus.Les symptômes de la maladie de Crohn
La maladie de Crohn se manifeste par des diarrhées chroniques pouvant être sanglantes, des douleurs abdominales, des crampes, de la fièvre, une perte d'appétit, des aphtes et une perte de poids. Les symptômes peuvent perdurer plusieurs jours ou plusieurs semaines. Cette maladie évolue par poussées tout au long de la vie. Les crises sévères peuvent entrainer des douleurs intenses constantes, de la fièvre et une déshydratation. La maladie de Crohn peut apparaitre chez l'enfant, mais les douleurs abdominales ainsi que la diarrhée ne sont pas systématiques. On observe davantage un retard de croissance, une inflammation articulaire de type arthrite, une fièvre et une asthénie due à l'anémie.Les causes de la maladie de Crohn
La cause exacte de la maladie de Crohn n'est pas bien connue. Un dysfonctionnement du système immunitaire en serait à l'origine. Cette réaction excessive de l'intestin peut être due à un agent environnemental, alimentaire ou infectieux. Certains patients auraient une prédisposition héréditaire à cette anomalie immunologique. Le tabagisme semblerait être un facteur déclenchant, tout comme les contraceptifs oraux.Le diagnostic de la maladie de Crohn
Une coloscopie ainsi que des examens d'imagerie comme une radiographie avec une solution de contraste barytée, une tomodensitométrie ou une IRM sont effectuées.Les conséquences de la maladie de Crohn
La maladie de Crohn peut engendrer un cancer du côlon et de nombreuses autres complications. La formation de tissu cicatriciel due à l'inflammation chronique peut engendrer une occlusion intestinale. Les ulcères profonds traversant la muqueuse intestinale sont susceptibles de créer un abcès, c’est-à-dire une poche de pus dans l’abdomen, une perforation intestinale et des fistules ouvertes. Les fistules sont des canaux qui font communiquer anormalement deux parties éloignées, comme l'intestin et la vessie, l'intestin et la peau, généralement au niveau de la région périanale. Il existe des risques de fissure anale, c'est-à-dire une déchirure de la peau de l'anus pouvant provoquer un abcès anal. Le mégacôlon toxique ou colectasie est une complication rare qui touche le gros intestin. Celui-ci arrête ses contractions normales et se dilate, entrainant une péritonite, demandant une chirurgie.Traitement de la maladie de Crohn
Des dérivées salicylés intestinaux à la sulfasalazine ou à la mésalazine sont des anti-inflammatoires prescrits en prévention des rechutes ou en traitement lors de poussées faibles à modérées. Les corticoïdes, également anti-inflammatoires sont indiqués en cas de poussées fortes. Ils contiennent du budésonide, de la prednisone ou de la prednisolone. Un patient ayant un traitement sous corticoïdes doit se supplémenter en calcium et en vitamine D, car la corticothérapie entraîne des risques élevés d'ostéoporose.Les immunosuppresseurs sont prescrits en traitement de fond sur le long terme pour maintenir le patient en état de rémission. Les biothérapies agissant sur le système immunitaire sont administrées par injections ou par perfusion. Il faut savoir que ce type de traitement a tendance à rendre le corps plus sensible aux infections. Il faudra consulter un médecin en cas de fièvre. Enfin l’arrêt du tabac est plus que conseillé pour réduire les risques de récidive.
La colite ulcéreuse
La colite ulcéreuse est une affection du gros intestin, c'est-à-dire du côlon. Elle provoque une inflammation se caractérisant par des rougeurs et un gonflement ainsi que des ulcérations, c'est-à-dire des plaies le long de la muqueuse du côlon causant des douleurs abdominales, des crampes, des saignements et de la diarrhée. La colite ulcéreuse se développe dans la région rectale et peut à long terme affecter tout le côlon. Elle se caractérise par une ulcération fine de la muqueuse interne du gros intestin. Il peut s'agir une forme moins sévère lorsqu'une petite section de l'intestin inférieure est touchée. On a alors affaire à une proctite ulcéreuse. La principale différence entre la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse réside dans le fait que cette dernière se limite à la surface de la muqueuse du côlon contrairement à la maladie de Crohn qui s'infiltre dans la paroi intestinale musculaire.Les symptômes de la colite ulcéreuse
La colite ulcéreuse se manifeste par un saignement rectal en quantités variables. Le sang est visible à la surface des selles et se trouve aussi à l'intérieur. La diarrhée, des crampes et de douleurs abdominales sont également de mise.Les symptômes peuvent être légers comme sévères. En cas de diarrhées et de pertes de sang importantes, le patient peut présenter une insuffisance de globules rouges provoquant une anémie. La constipation peut aussi se développer alors que le corps lutte pour maintenir une fonction intestinale normale. La colite ulcéreuse étant une maladie systémique, elle peut toucher d'autres parties du corps. Elle est susceptible de provoquer de la fièvre, une inflammation oculaire ou articulaire, des ulcères buccaux ou des nodules sensibles et enflammés des tibias.
Les causes de la colite ulcéreuse
La cause est inconnue, mais il semblerait que des interactions entre les facteurs environnementaux, les bactéries intestinales, un dérèglement immunitaire et une prédisposition génétique soient à l'origine de cette pathologie.Les conséquences d’une colite ulcéreuse
Un patient atteint de colite ulcéreuse depuis 10 ou 15 ans présente un risque plus élevé de développer un cancer colorectal.Le diagnostic de la colite ulcéreuse
Des analyses de sang et d'échantillons de selles permettent de mettre en évidence la colite ulcéreuse. Grâce aux symptômes décrit par le patient. Le médecin pourra demander soit une coloscopie, soit un lavement baryté qui fournit le contraste pour mettre en évidence l'intestin sur la radiographie. Une coloscopie permet de visualiser le côlon. Ce type d'instrument scopique est muni d'un tube creux et flexible et permet au médecin de prélever un tissu suspect pour le faire analyser.Le traitement de la colite ulcéreuse
Le traitement consiste à calmer les symptômes et à réduire l'inflammation par des médicaments. Le but est de guérir la muqueuse du côlon et de maintenir une rémission. Des médicaments anti-diarrhéiques visent à prévenir les crampes et à contrôler la défécation. Certains médicaments comme le lopéramide vont modifier l'activité musculaire de l'intestin en ralentissant le transit du contenu. L'autre groupe change la mollesse des selles et leur fréquence en absorbant l'eau pour régulariser leur consistance comme l’ispaghul, le psyllium et l’inuline. Les fibres végétales vont aider à réguler la fréquence et la consistance des selles en cas de constipation comme la résine de cholestyramine qui lie les sels biliaires pour traite les selles molles. Les analgésiques vont aider à gérer la douleur non contrôlée par les médicaments qui agissent sur l'inflammation sous-jacente. On conseillera davantage le paracétamol, préférable aux AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens qui ont tendance à irriter les intestins).Il faudra également modifier ses habitudes alimentaires, car certains aliments peuvent provoquer une irritation et aggraver les symptômes. Une consultation auprès d’un diététicien peut aider à connaître quels aliments privilégier et d’autres à bannir. Il faut privilégier les aliments simples à digérer pour permettre à l'intestin de se reposer et de guérir. Il est également possible d'effectuer un jeûne avec alimentation par voie intraveineuse, appelée nutrition parentérale totale pour un repos intestinal progressif.
La rectocolite hémorragique
La rectocolite hémorragique est une maladie qui provoque une inflammation, des ulcères et une fragilité de la partie superficielle de la paroi du côlon et du rectum.Les symptômes de la rectocolite hémorragique
Cette pathologie se manifeste par des symptômes intermittents comprenant des crampes abdominales, un besoin impérieux et fréquent de se rendre à la selle et des diarrhées sanglantes. Ces symptômes peuvent durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines et disparaissent ou se calment durant un temps. Dans la majeure partie des cas, les symptômes continuent d'apparaître périodiquement tout au long de la vie sous forme de crises.Les poussées sont généralement progressives comprenant le besoin urgent d'aller à la selle, des crampes légères dans le bas ventre, du sang et du mucus dans les selles. Des poussées violentes et sévères vont provoquer de violentes diarrhées contenant beaucoup de mucus et du sang, ainsi que d'importants saignements provenant de l'anus, une forte fièvre et des maux de ventre intenses. Dans certains cas de figure, lors de poussées sévères, il arrive que le gros intestin gonfle beaucoup et qu'une perforation puisse apparaitre (mégacôlon toxique). Ce petit trou laisse les selles s'infiltrer dans l'abdomen, pouvant engendrer une péritonite, une infection du péritoine, c'est-à-dire la membrane qui enveloppe les viscères et les parois de la cavité abdominale. Une péritonite est une inflammation aiguë qui peut rapidement dégénérer en septicémie et être mortelle en raison de la grande vascularisation du péritoine.
Les patients atteints de rectocolite hémorragique depuis longtemps peuvent également présenter :
- une éruption cutanée
- des aphtes buccaux
- des douleurs articulaires
- des yeux enflammés, rougis
- des problèmes hépato-biliaires
- une anémie
- une perte de poids
- un risque accru de cancer du côlon
Les causes de la rectocolite hémorragique
Aucune cause n'a été déterminée. Il se pourrait que la RCH soit due à un problème concernant le système immunitaire qui provoquerait une réaction excessive de l'intestin engendrant son inflammation. Le facteur héréditaire est également évoqué.Le diagnostic d’une rectocolite hémorragique
Un médecin gastro-entérologue effectue une coloscopie. Il introduit une sonde fine d'observation dotée d'un éclairage et d'une petite caméra dans l'anus pour examiner l'intestin. Il peut ainsi évaluer le degré d'inflammation, prélever des échantillons de mucus et ou de selles et des échantillons de tissu des zones enflammées pour les observer au microscope, ce que l'on appelle une biopsie. Des analyses de sang sont effectuées. Une tomodensitométrie permet de réaliser des radiographies sous de nombreux angles ainsi qu'une IRM pour identifier les régions du côlon qui sont touchées. La grande difficulté d'établir un diagnostic réside dans le fait que la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn partagent de nombreux symptômes.Les conséquences d’une rectocolite hémorragique
Les personnes atteintes de rectocolite hémorragique depuis longtemps présentent un risque élevé de cancer colorectal. Cette maladie chronique peut apparaître à tout âge, mais survient en général avant l'âge de 30 ans.N'hésitez pas à vous renseigner sur le dépistage gratuit du cancer colorectal.
Le traitement de la rectocolite hémorragique
Aucun traitement curatif n'existe pour la rectocolite hémorragique. Il est seulement possible d'atténuer les symptômes, de contrôler l'inflammation de l'intestin et de compenser les pertes de fluides et de nutriments, pouvant occasionner une déshydratation, un déséquilibre des électrolytes et des carences de minéraux, oligo-éléments et vitamines. Les médicaments vont également aider à modifier le fonctionnement du système immunitaire.Une supplémentation en fer, en calcium et en vitamine D est prescrite.
Il est conseillé de boire suffisamment d'eau pour pallier le risque de déshydratation induit par la diarrhée. Les fruits à coques, les fruits et légumes crus sont à éviter durant les crises. Il faut éviter le stress et les médicaments susceptibles de provoquer des poussées comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). L'allaitement maternel d'au moins 6 mois est recommandé, car il jouerait un rôle protecteur dans la survenue des MICI chez l'enfant. Il peut arriver que les médicaments ne soient pas efficaces. Dans ce cas quand se manifeste cette pathologie depuis plusieurs années, une chirurgie peut être réalisée pour retirer le gros intestin. Cela a pour but de minimiser le risque de cancer du côlon. Les personnes n'ayant pas subi de chirurgie du gros intestin font l'objet d'un suivi régulier par coloscopie visant à détecter les signes précoces de cancer.
À retenir
Les différentes maladies inflammatoires chroniques des intestins MICI étant assez semblables les unes des autres, il est n’est pas toujours simple de mettre le doigt sur le bon diagnostic. En cas de symptômes vous faisant penser à une MICI, il est conseillé de tenir un carnet pour y noter les divers symptômes et leur fréquence. Cela permettra d’aiguiller le médecin et ainsi obtenir le meilleur diagnostic. Les conseils d'un diététicien dans le cadre du suivi pluridisciplinaire doit aussi prendre en compte le mode de vie générale du patient.Il faut être particulièrement vigilant concernant les patients en situation d'obésité qui présentent une aggravation du risque de malnutrition et chez qui cette dernière est moins suspectée. En effet, il est conseillé de ne perdre du poids qu'en situation de rémission stable. Une hygiène de vie saine sans tabac et une alimentation adaptée peuvent aider à réduire les récidives. Il est cependant conseillé de consommer des fruits, des légumes et des oméga-3 en réduisant l'apport en omega-6 pour diminuer les risques de MICI. La supplémentation orale est la première indiquée en raison de son absence d'invasivité. Un régime sans produits laitiers est conseillé pour voir si les symptômes s'atténuent. Il faudra éviter au maximum la consommation d'aliments ultra transformés et d'émulsifiants alimentaires comme le carboxyméthylcellulose qui pourrait être associé à un risque augmenté de MICI. Des patients et des médecins se sont penchés sur des approches complémentaires aux traitements classiques, comme la prise de probiotiques. Ces bonnes bactéries permettraient de pallier les fonctions que le microbiote intestinal n'exerce plus correctement et d'agir sur trois points importants : Les probiotiques contribueraient à la diminution de l'inflammation, la réduction de sensibilité à la douleur et celle de la perméabilité intestinale. Ce sont des microorganismes vivants ingérés dans le but de rétablir un déséquilibre de la flore digestive. L’action des probiotiques dépendant de leur dose, des souches, c’est pourquoi il est conseillé d’en parler à son médecin pour vérifier la possibilité de leur utilisation.
A lire aussi : Qu'est-ce que l'appendicite aiguë ?
La recherche se penche également sur la possibilité de greffe fécal pour les MICI. Pour en savoir plus lire : la transplantation de microbiote fécal.
Sources :
https://www.pileje.fr/revue-sante/mici-probiotiques