Le diabète et ses complications
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 25/10/2024 à 16h10, publié le 29/10/2019 à 08h10
- Temps de lecture : ~ 0 minutes
En 2016, plus de 3,3 millions de personnes en France étaient sous traitement anti-diabétique, soit 5 % de la population totale. Le diabète est une maladie provoquée par un défaut de sécrétion ou d’utilisation de l’insuline, une hormone naturelle produite par les cellules du pancréas. Ce dysfonctionnement entrave l’absorption des sucres apportés par l’alimentation. En s’accumulant dans le sang, il fait monter le taux de glucose et donne lieu à ce que l’on appelle l’hyperglycémie chronique. Il existe plusieurs types de diabète, les plus connus du grand public étant le diabète de type 1 et le diabète de type 2. La fréquence de cette maladie incurable augmente avec l’âge et ses complications sont diverses. Pharma GDD vous présente les principaux diabètes ainsi que leurs conséquences à court et long terme sur la santé.
Les symptômes de la neuropathie diabétique sont variables en fonction des nerfs touchés et du patient. Les troubles ne sont pas systématiquement accompagnés de douleurs et peuvent affecter de nombreuses fonctions du corps : disparition des réflexes, perturbation de la sensibilité à la douleur, diarrhée, constipation, modifications du rythme cardiaque et de la tension artérielle, fuites urinaires, dysfonctionnement érectile…
Une hypertension liée au diabète sollicite le cœur de manière plus intense. Cela provoque, à terme, une hypertrophie et une fatigue cardiaque. Au niveau des artères, l’hypertension exerce des contraintes mécaniques plus fortes, avec un risque de rupture (accident vasculaire hémorragique). Le meilleur moyen pour prévenir les complications cardiovasculaires du diabète est d’effectuer chaque année un bilan auprès d’un cardiologue et d’arriver à l’équilibre glycémique.
L’excès de sucre dans le sang a pour effet de fragiliser les parois des capillaires. Il s'ensuit une perte d’étanchéité, avec un risque de rupture ou d’éclatement des vaisseaux rétiniens. Des zones étendues de la rétine ne sont plus oxygénées. En réaction, celle-ci produit de nouveaux vaisseaux, beaucoup plus fragiles. Avec le temps et en l’absence de prise en charge, le phénomène peut s’étendre jusqu’à la macula, une zone indispensable pour la vision. Progressivement, il y a un épaississement de la macula, un œdème et une baisse de l’acuité visuelle. Parallèlement, les nouveaux vaisseaux se mettent à saigner. Si l’hémorragie ne se résorbe pas, il faut procéder à une ablation chirurgicale (vitrectomie). Le risque est également de voir apparaître une fibrose et une traction de la rétine pouvant entraîner une déchirure ou un décollement, et une perte définitive de la vision.
Certains troubles de la vue peuvent faire suspecter une rétinopathie chez le patient diabétique (lettres déformées à la lecture, difficultés à passer de la lumière à l’obscurité), mais la maladie s’installe souvent sans signes d’alerte. C’est pourquoi il est nécessaire, lorsque vous souffrez de diabète, de contrôler régulièrement votre vue et d’effectuer un dépistage précoce.
La maladie de Dupuytren fait référence à une flexion irréductible d’un ou plusieurs doigts liée à une fibrose. Une rétractation de la structure fibreuse située sur la paume de la main y est souvent associée. Enfin, le diabète peut favoriser l’apparition du syndrome du canal carpien. Il s’agit d’une compression du nerf médian entraînant un engourdissement, des fourmillements dans les doigts, des douleurs allant de la paume à l’avant-bras et une gêne dans les gênes demandant de la précision.
L’expression « pied diabétique » renvoie à un ensemble de complications dues à la baisse de sensibilité des nerfs de contact, empêchant la perception des petites blessures et anomalies du pied. Le point de départ est généralement une hyperkératose (corne aux points d’appui), qui peut dégénérer vers l’apparition d’hématomes puis d’ulcérations de la peau. C’est ce que l’on appelle le mal perforant plantaire.
En cas d’artérite des membres inférieurs, les éventuelles plaies s’étendent et peinent à cicatriser, car l’apport en oxygène est réduit du fait de l’occlusion des artères. Les risques d’infection sont accrus, tout comme les risques d’amputation, qui concernent 10 % des patients souffrant de diabète. La prévention, le diagnostic précoce et des soins adaptés permettent de réduire ces complications.
Pour le bébé, le risque principal est la macrosomie fœtale, c’est-à-dire un poids de plus de 4 kg au terme de la grossesse. À la naissance, il peut être sujet à une détresse respiratoire ou à une hypoglycémie néonatale liée à une chute de son taux de sucre dans le sang.
Après la grossesse, une femme qui a été touchée par ce type de diabète a davantage de risques de développer un diabète de type 2 ou de faire une récidive de diabète gestationnel lors d’une prochaine grossesse.
Les différents types de diabète
Le diagnostic du diabète est réalisé grâce à un dosage de la glycémie. Le patient est considéré comme étant diabétique si :- son taux de sucre sanguin à jeun est supérieur à 1,26 g/L à deux reprises,
- son taux de sucre sanguin est supérieur à 2 g/L à n’importe quel autre moment de la journée.
Le diabète de type 1
Le diabète de type 1 touche environ 6 % des patients. Il est aussi appelé diabète insulinodépendant (DID) et est découvert le plus souvent chez des sujets jeunes : enfants, adolescents et jeunes adultes. Il s’agit d’une maladie auto-immune due à une absence totale de sécrétion d’insuline. Cette forme de diabète se manifeste par une soif intense (polydipsie), une envie très fréquente d’uriner (polyurie) et un amaigrissement important malgré un appétit conservé. Le traitement consiste en un apport d’insuline par injections via des seringues et aiguilles à insuline ou par le biais d’une pompe à insuline.Le diabète de type 2
Survenant après l’âge de 40 ans, le diabète de type 2 concerne environ 90 % des patients. Il est dit non insulinodépendant et résulte soit d’une production insuffisante d’insuline par le pancréas (insulinopénie), soit d’une baisse de la sensibilité à l’insuline (insulinorésistance). Ce type de diabète est favorisé par des facteurs tels que le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique. Une fatigue intense, une envie fréquente d’uriner, une soif extrême, une perte de poids conséquente et une baisse de la vision sont les principaux symptômes du diabète de type 2. L’administration d’un anti-diabétique par voie orale ou par injection associée à des mesures hygiéno-diététiques constituent la base du traitement.Le diabète gestationnel
Aussi connu sous le nom de diabète de grossesse, le diabète gestationnel est généralement détecté à partir du deuxième trimestre de la grossesse. Le bouleversement hormonal contraint le corps de la mère à sécréter davantage d’insuline. Le glucose présent dans le sang maternel traverse le placenta et passe chez le fœtus. Ce phénomène se traduit par une accélération de sa croissance pondérale : le bébé grossit trop vite par rapport à son âge. Le diabète gestationnel est provisoire et disparaît après la naissance. Il peut être favorisé par :- un surpoids de la mère avant la grossesse ;
- la sédentarité, le manque d’activité physique ;
- des antécédents familiaux de diabète de type 2 au premier degré ;
- des antécédents de diabète gestationnel lors d’une précédente grossesse ;
- un âge supérieur à 35 ans ;
- un antécédent d’accouchement de « gros » bébé (plus de 4 kg) ;
- le syndrome des ovaires polykystiques (touchant plus de 5 % des femmes en âge d’avoir des enfants).
Le diabète insipide
Plus rare que les diabètes de type 1 et 2, le diabète insipide est le résultat d’une déficience en hormone anti-diurétique, la vasopressine, ou d’une insensibilité du rein à cette hormone. Dans près de 40 % des cas, les causes ne sont pas identifiées, mais l’on retrouve des antécédents familiaux. Il faut distinguer d’une part le diabète insipide central (DIC), le plus fréquent, et le diabète insipide néphrogénique (DIN) d’autre part. Dans les deux cas, il se traduit par une soif intense et l’élimination de grandes quantités d’urine très diluée (de 8 à 10 litres par jour). Contrairement aux autres formes, le diabète insipide n’entraîne pas de variation du taux de sucre dans le sang.Les complications aiguës du diabète
Les premiers signaux d’alarme du diabète correspondent à des complications aiguës. Ainsi, il est important pour les personnes à risque d’apprendre à reconnaître les symptômes de l’hypoglycémie et de l’hyperglycémie. L’hypoglycémie est déterminée par un taux de sucre dans le sang inférieur à 0,7 g/L. Elle est à l’origine de diverses réactions : tremblements, pâleur, transpiration, changements d’humeur, faim, maux de tête, vue troublée, vertiges, somnolence. À l’inverse, l’hyperglycémie se traduit par un taux de sucre dans le sang supérieur à 1,26 g/L. des besoins fréquents d’uriner, une soif intense, une bouche sèche, des maux de ventre et une somnolence sont les symptômes les plus fréquents.Les complications du diabète à long terme
Quel que soit le type de diabète, différents organes et fonctions de l’organisme peuvent être affectés. Souvent silencieuses, les complications n’entraînent pas systématiquement de symptômes visibles. Les hyperglycémies répétées et prolongées ainsi que le déséquilibre du diabète sont susceptibles de provoquer des altérations des nerfs, des vaisseaux et de certaines cellules. Les hommes sont davantage concernés que les femmes par ces complications, qui amènent parfois à des hospitalisations, notamment pour les patients entre 69 et 75 ans.La neuropathie diabétique
Le terme neuropathie désigne une atteinte des nerfs. Il s’agit de l’une des complications chroniques les plus fréquentes en cas de diabète. Elle est souvent ignorée du patient, car ne provoque pas toujours de symptôme. La neuropathie peut toucher les nerfs périphériques, qui commandent les muscles et les sensations au niveau de la peau, ainsi que les nerfs du système nerveux autonome, qui gèrent le fonctionnement des viscères. Il peut s’agir d’une atteinte fonctionnelle (ralentissement de la conduction nerveuse) ou d’une atteinte structurelle.Les symptômes de la neuropathie diabétique sont variables en fonction des nerfs touchés et du patient. Les troubles ne sont pas systématiquement accompagnés de douleurs et peuvent affecter de nombreuses fonctions du corps : disparition des réflexes, perturbation de la sensibilité à la douleur, diarrhée, constipation, modifications du rythme cardiaque et de la tension artérielle, fuites urinaires, dysfonctionnement érectile…
Les complications cardiovasculaires
Le diabète est une maladie qui peut aussi affecter les gros vaisseaux sanguins, en particulier les artères du cou, des jambes ou du cœur. Le risque est de voir se former des plaques d’athérome (dépôts de graisse) sur les parois internes des artères. L’hypertension et une alimentation trop riche en graisses accélèrent la formation de ces dépôts. Avec le temps, les plaques d’athérome deviennent fibreuses, se calcifient et durcissent : c’est l’athérosclérose. Le risque est qu’une plaque se casse ou favorise l’apparition d’un caillot dans une artère. La thrombose peut ensuite évoluer vers l’infarctus du myocarde ou l’accident vasculaire (AVC, embolie pulmonaire).Une hypertension liée au diabète sollicite le cœur de manière plus intense. Cela provoque, à terme, une hypertrophie et une fatigue cardiaque. Au niveau des artères, l’hypertension exerce des contraintes mécaniques plus fortes, avec un risque de rupture (accident vasculaire hémorragique). Le meilleur moyen pour prévenir les complications cardiovasculaires du diabète est d’effectuer chaque année un bilan auprès d’un cardiologue et d’arriver à l’équilibre glycémique.
La rétinopathie diabétique
Près de 50 % des patients atteints de diabète de type 2 sont atteints d’une rétinopathie diabétique. Cette complication résulte d’une atteinte des petits vaisseaux de l’œil (capillaires) et constitue, en France, la première cause de cécité avant 65 ans.L’excès de sucre dans le sang a pour effet de fragiliser les parois des capillaires. Il s'ensuit une perte d’étanchéité, avec un risque de rupture ou d’éclatement des vaisseaux rétiniens. Des zones étendues de la rétine ne sont plus oxygénées. En réaction, celle-ci produit de nouveaux vaisseaux, beaucoup plus fragiles. Avec le temps et en l’absence de prise en charge, le phénomène peut s’étendre jusqu’à la macula, une zone indispensable pour la vision. Progressivement, il y a un épaississement de la macula, un œdème et une baisse de l’acuité visuelle. Parallèlement, les nouveaux vaisseaux se mettent à saigner. Si l’hémorragie ne se résorbe pas, il faut procéder à une ablation chirurgicale (vitrectomie). Le risque est également de voir apparaître une fibrose et une traction de la rétine pouvant entraîner une déchirure ou un décollement, et une perte définitive de la vision.
Certains troubles de la vue peuvent faire suspecter une rétinopathie chez le patient diabétique (lettres déformées à la lecture, difficultés à passer de la lumière à l’obscurité), mais la maladie s’installe souvent sans signes d’alerte. C’est pourquoi il est nécessaire, lorsque vous souffrez de diabète, de contrôler régulièrement votre vue et d’effectuer un dépistage précoce.
Les affections des mains et des pieds
Le diabète est souvent à l’origine de la survenue ou de l’aggravation de différentes pathologies affectant la main. Trois phénomènes sont particulièrement observés. La chéiroarthropathie diabétique se traduit par une raideur dans les doigts limitant les mouvements de flexion/extension. Elle s’accompagne parfois d’un épaississement de la peau.La maladie de Dupuytren fait référence à une flexion irréductible d’un ou plusieurs doigts liée à une fibrose. Une rétractation de la structure fibreuse située sur la paume de la main y est souvent associée. Enfin, le diabète peut favoriser l’apparition du syndrome du canal carpien. Il s’agit d’une compression du nerf médian entraînant un engourdissement, des fourmillements dans les doigts, des douleurs allant de la paume à l’avant-bras et une gêne dans les gênes demandant de la précision.
L’expression « pied diabétique » renvoie à un ensemble de complications dues à la baisse de sensibilité des nerfs de contact, empêchant la perception des petites blessures et anomalies du pied. Le point de départ est généralement une hyperkératose (corne aux points d’appui), qui peut dégénérer vers l’apparition d’hématomes puis d’ulcérations de la peau. C’est ce que l’on appelle le mal perforant plantaire.
En cas d’artérite des membres inférieurs, les éventuelles plaies s’étendent et peinent à cicatriser, car l’apport en oxygène est réduit du fait de l’occlusion des artères. Les risques d’infection sont accrus, tout comme les risques d’amputation, qui concernent 10 % des patients souffrant de diabète. La prévention, le diagnostic précoce et des soins adaptés permettent de réduire ces complications.
La néphropathie diabétique
La néphropathie diabétique est une complication rénale du diabète. Au premier stade, on observe une atteinte du filtre rénal, qui s’encrasse, n’élimine plus certains déchets et laisse passer dans les urines des molécules qui ne devraient pas s’y trouver, notamment l’albumine. L’accumulation des déchets provoque une hausse de la pression artérielle, avec toutes les conséquences que cela implique. La néphropathie diabétique évolue silencieusement et peut conduire à une insuffisance rénale chronique, avec la nécessité de recourir à la dialyse (épuration artificielle du sang).Les complications du diabète gestationnel
Chez la mère, le diabète gestationnel augmente les risques de faire de l’hypertension artérielle et de développer une maladie de la grossesse appelée pré-éclampsie qui se traduit par un dysfonctionnement du placenta. Les risques associés à cette pathologie sont : un décollement du placenta, des troubles de la coagulation, une insuffisance rénale, un retard de croissance du fœtus ou encore un accouchement prématuré. Dans certains cas, la vie de la mère est en danger, ce qui entraîne un déclenchement plus ou moins précoce de la naissance. Le diabète gestationnel expose également à un risque plus élevé de césarienne par rapport à une grossesse qui se déroule normalement, surtout si la mère est en surpoids ou obèse.Pour le bébé, le risque principal est la macrosomie fœtale, c’est-à-dire un poids de plus de 4 kg au terme de la grossesse. À la naissance, il peut être sujet à une détresse respiratoire ou à une hypoglycémie néonatale liée à une chute de son taux de sucre dans le sang.
Après la grossesse, une femme qui a été touchée par ce type de diabète a davantage de risques de développer un diabète de type 2 ou de faire une récidive de diabète gestationnel lors d’une prochaine grossesse.