Le gaz hilarant dangereux pour la santé

  • Par Alix de Colnet, mis à jour le 07/09/2023 à 15h09, publié le 20/07/2023 à 14h07
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Le gaz hilarant dangereux pour la santé
Le protoxyde d’azote plus connu sous le nom de « gaz hilarant » ou « proto », c’est quoi ? Pourquoi consommer ce gaz hilarant peut être très dangereux pour la santé ? Pourquoi, prendre le volant après en avoir consommé, peut entrainer une baisse de vigilance et un risque d’accident grave ?

Qu'est-ce que le protoxyde d’azote ?

Plus connu sous le nom de « gaz hilarant » ou « proto », le protoxyde d'azote est à l'origine un gaz utilisé dans le milieu médical comme anesthésique ou antalgique. Il est également utilisé dans l’agroalimentaire en tant que propulseur. On le retrouve par exemple dans les siphons de crème chantilly. 
Mais aujourd’hui, son usage est détourné. De plus en plus de personnes dont beaucoup de jeunes en consomment régulièrement pour ses réactions euphorisantes : rires incontrôlés, sensation d’ébriété, distorsions auditives ou visuelles. Le protoxyde d'azote est inhalé, le gaz est mis dans un ballon de baudruche puis aspiré par la bouche. 
Son usage est banalisé du fait que les effets apparaissent et disparaissent très rapidement. Malheureusement, les effets secondaires peuvent être graves pour la santé, voir irréversibles.

Quels sont les effets secondaires de ce « gaz hilarant » ?

Utilisé dans un cadre médical, le « gaz hilarant » est très bien toléré et son effet s'estompe en quelques minutes.
Dans un contexte récréatif, l'inhalation de « gaz hilarant » provoque des effets indésirables immédiats et d'autres, à plus long terme.

Les risques immédiats d’une consommation de protoxyde d’azote sont : asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé, désorientation, vertiges, chutes…

En cas de consommations répétées, à intervalles rapprochés ou à fortes doses, des troubles engageant le pronostic vital peuvent survenir. En plus du risque d'asphyxie, le consommateur peut présenter des complications cardiovasculaires avec notamment des troubles du rythme cardiaque, des troubles psychiques (addiction) et des atteintes neurologiques pouvant être sévères : fourmillements, perte d’équilibre, difficultés motrices pouvant mener à la paraplégie (perte de l’utilisation de ces jambes).

Inhalé régulièrement et à fortes doses, ce « gaz hilarant » peut aller jusqu’à provoquer la mort par asphyxie et arrêt cardio-respiratoire.

La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques.

Les effets du « proto » lorsque l’on prend le volant ?

La consommation « festive » du protoxyde d'azote, de plus en plus répandue est un facteur d'inquiétude pour la sécurité routière.
Cette substance chimique qui agit principalement sur l'état du système nerveux central en modifiant certains processus biochimiques et physiologiques cérébraux altère le discernement et les réflexes du conducteur entrainant chez lui une perte de vigilance et de concentration.

Une possible dépendance….

Le potentiel addictif du protoxyde d'azote reste discuté, mais chez certains usagers, le faible coût du produit et la disparition rapide des effets recherchés peuvent inciter à renouveler fréquemment les prises et conduire à une consommation excessive.
À l'arrêt de la consommation, les usagers réguliers peuvent ressentir de l'anxiété, de l'agitation, des douleurs abdominales et des tremblements. En cas de difficulté à contrôler et à stopper sa consommation, il faut absolument consulter un médecin ou une structure spécialisée dans la prise en charge des addictions, telle qu’une consultation jeunes consommateurs qui propose un service, gratuit et confidentiel, d’accueil, d’écoute, de conseil et, si nécessaire, une orientation.
Toutes les informations sont en ligne sur : www.drogues-info-service.fr

Que dit la loi ?

La loi n° 2021-695 du 1er juin 2021 tente à prévenir les usages dangereux du protoxyde d’azote en particulier vis-à-vis des jeunes.
  • Avec l’interdiction de vendre ou d'offrir du protoxyde d’azote aux mineurs, quel que soit le conditionnement, dans tous les commerces, les lieux publics et sur internet. La violation de cette interdiction est punie de 3 750 € d’amende.
  • Les sites de commerce électronique doivent spécifier l'interdiction de la vente aux mineurs de ce produit sur les pages permettant de procéder à un achat en ligne de ce produit, quel que soit son conditionnement. De plus, il est interdit de vendre et de distribuer tout produit spécifiquement destiné à faciliter l'extraction de protoxyde d'azote, tels que les « crakers » et les ballons. La violation de ces interdictions est chacune punie de 3 750 € d’amende.
  • Le fait de provoquer un mineur à faire un usage détourné d'un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs est un délit puni de 15 000 € d’amende.
  • Par ailleurs, toute personne qui se livrerait à une forme de trafic de protoxyde d'azote en dehors de son usage habituel, pourrait se voir reprocher le délit de travail dissimulé puni de trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d’amende.

Un conducteur qui consommerait du protoxyde d'azote avant ou pendant la conduite, et qui causerait un accident de la circulation, pourrait voir sa responsabilité pénale engagée s'il est établi un lien de causalité entre la prise délibérée de ce gaz et l'accident. Cela constituerait a minima une faute d'imprudence, susceptible de faire encourir en cas d'accident mortel, 5 ans d'emprisonnement, 75 000 € d'amende et l’annulation du permis de conduire pendant cinq ans.

A retenir

En cas de symptômes inquiétants après une consommation de protoxyde d’azote, il faut rapidement appeler le 15 ou le centre antipoison pour bénéficier d’une prise en charge le plus tôt possible. 
Si vous avez des interrogations sur les drogues, vous pouvez lire notre article sur les drogues et leurs effets sur la santé.  
 

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