Calcium : les conséquences de l’hypocalcémie et l’hypercalcémie

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 25/10/2024 à 16h10, publié le 02/03/2021 à 16h03
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Calcium : les conséquences de l’hypocalcémie et l’hypercalcémie
Le calcium est un minéral essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. Il est important de savoir où en trouver dans l’alimentation pour en consommer à bon escient, ni trop ni pas assez. Pharma GDD vous conseille et vous informe sur la carence en calcium, mais également sur son assimilation en excès, et sur les pathologies qui en découlent. Nous verrons également les traitements et les solutions à mettre en place pour apporter le bon équilibre à votre organisme.

Qu’est-ce que le calcium ?

Le calcium est, à l’état pur, un métal alcalino-terreux gris blanc. Ce minéral est le plus abondant du corps humain. Il représente 1 à 1,2 kilogrammes chez l'adulte. 99% du calcium présent dans notre corps contribue à la formation et à la solidité des os et des dents. Le dernier 1% n'est pas un calcium osseux, mais participe à de multiples fonctions telles que la coagulation sanguine, la contraction musculaire ou encore la libération d'hormones et la conduction nerveuse.

Le calcium fut découvert en 1808 par Humphry Davy qui avait réussi à isoler le métal pur. Il avait appris que Jöns Jacob Berzelius et Magnus Martin Pontin avaient préparé un amalgame de calcium par électrolyse de la chaux dans du mercure. La chaux composée d’oxyde de calcium, était connue et préparée dès le 1er siècle par les Romains.

Il est indispensable d'assurer un apport permanent et suffisant en calcium à tout âge afin de préserver le capital osseux. Une alimentation variée et riche en calcium associée à une supplémentation en vitamine D va aider à potentialiser ce capital et conduire à son acquisition et à sa consolidation. Cela va contribuer à maintenir une qualité normale du squelette lorsque l'on prend de l'âge et que survient le vieillissement physiologique de l'os.

À partir de 30 ans, une perte osseuse apparaît et s'en suit une amplification des besoins chez la femme dès 50 ans et chez l'homme vers 60 ans.

Les causes d’une carence en calcium

On parle d'hypocalcémie lorsque le taux de calcium est inférieur à 2,20 mmol/l de sang

L'hypocalcémie peut être liée à différents facteurs :

La ménopause engendre la chute des oestrogènes, les hormones féminines, provoquant une perte osseuse.
Un faible taux de parathormone, nommé hypoparathyroïde, comme lors d'une intervention chirurgicale sur la thyroïde ayant lésé les glandes parathyroïdes.

La parathormone (PTH) est une hormone parathyroïdienne qui joue un rôle majeur dans la régulation de la répartition du calcium dans l'organisme. Sa principale action est de stimuler la libération de calcium par les os et la réabsorption du calcium au niveau des reins afin d'augmenter le taux de calcium sanguin.

En cas d'absence de glandes parathyroïdes à la naissance (syndrome de DiGeorge).

Un faible de taux de magnésium qui entraine une réduction de l'activité de la parathormone.

La carence en vitamine D associée à une alimentation pauvre en calcium et un manque d'exposition au soleil entraine une hypocalcémie. Un taux de calcium normal est le résultat d’une association de calcium, de vitamine D et d’exposition solaire.

L'insuffisance rénale peut également induire une augmentation de l'excrétion de calcium dans l'urine, rendant les reins moins aptes à activer la vitamine D. En effet, les reins produisent des hormones, des enzymes et des vitamines indispensables à la fabrication des globules rouges, à la régulation de la pression artérielle et à la fixation du calcium.

Les reins jouent un rôle central dans le contrôle phosphocalcique de l'organisme, leur conférant un impact direct sur la minéralisation osseuse. Ils régulent l'élimination urinaire du calcium et du phosphore. Une insuffisance rénale peut entraîner des troubles phosphocalciques, à l'origine de calcifications vasculaires et de troubles osseux.

La pancréatite, une inflammation du pancréas.

Certains médicaments tels que la rifampicine, les anticonvulsivants comme la phénytoïne et le phénobarbital, les biphosphonates tels que l'alendronate, l'ibandronate et l'acide zolédronique, la calcitonine, la chloroquine, les corticoïdes et la plicamycine.

Les symptômes d'une carence en calcium

Une carence en calcium se manifeste par différents symptômes :
  • Ongles cassants
  • Perte de cheveux
  • Peau sèche et squameuse
  • Douleurs musculaires et articulaires
Avec le temps l'hypocalcémie peut affecter le cerveau et engendrer des symptômes neurologiques ou psychologiques :
  • État de confusion
  • Délirium
  • Hallucinations
  • Dépression
  • Troubles de la mémoire
  • Picotements dans les lèvres, les doigts et les pieds
  • Fragilités et douleurs osseuses
  • Crampes musculaires
  • Raideurs musculaires comme la tétanie
  • Crises et troubles du rythme cardiaque.
  • Spasmes musculaires de la gorge (susceptibles d’induire des difficultés respiratoires)

Ces symptômes disparaissent si le taux de calcium revient à la normale.

Les conséquences de l’hypocalcémie

Une carence ou une alimentation pauvre en calcium peut engendrer des risques pour le squelette chez l'adulte avec l'ostéoporose, mais également chez l'enfant, provoquant le rachitisme ou encore potentialiser le saturnisme.

L’ostéoporose

L'ostéoporose est une fragilité excessive du squelette causée par une diminution de la masse osseuse et une altération osseuse rendant l'os poreux et friable. La force des os résulte d'un équilibre entre deux types de cellules osseuses. Les ostéoblastes vont solidifier l'os tandis que les ostéoclastes vont les fragiliser. Lorsque la balance joue en faveur des ostéoclastes, cela conduit à l'ostéoporose se concluant par un capital osseux insuffisant ou bien une perte osseuse excessive à un âge avancé ou en cas d'affections sévères.

Les facteurs génétiques, nutritionnels et environnementaux sont également à prendre en compte, car ils vont déterminer le capital osseux acquis lors de la croissance réalisée durant l'enfance puis la perte osseuse.

L'ostéoporose est une pathologie qui apparaît fréquemment chez la femme ménopausée. Cette étape de la vie d'une femme connaît ce phénomène, car la masse osseuse diminue avec l'âge et la chute des hormones à cette période particulière.

Cette maladie touchant plus les femmes que les hommes est un facteur risque important de fractures osseuses comme le col du fémur, les vertèbres et les côtes ou encore le bassin en cas de chute.

Le rachitisme et l’ostéomalacie

L'ostéomalacie, concernant l'adulte et le rachitisme, chez l'enfant sont des pathologies liées à un défaut d'accumulation des éléments minéraux au niveau du squelette. Elles entrainent des douleurs osseuses et musculaires ainsi que des déformations osseuses.

Le rachitisme est une pathologie liée à la croissance et à l'ossification qui est observée chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Cette maladie résulte d'une carence en vitamine D et en calcium provoquant une insuffisance de calcification des os, des cartilages.

Cette insuffisance en vitamine D est liée à un défaut d'exposition solaire, plus précisément des rayons Ultra-Violets associé à des carences alimentaires en calcium. Plusieurs facteurs environnementaux, climatiques et de la couleur de peau sont sujets à favoriser l'apparition de cette maladie sociogéographique.

Le rachitisme se caractérise par un ensemble de déformations osseuses pouvant entraîner des conséquences graves tels que des troubles respiratoires et des infections pulmonaires. Cette maladie peut également provoquer un bassin étroit et rétréci faisant un obstacle à un accouchement pour les femmes. La déformation crânienne liée au rachitisme était appelée "tête carrée" pour la forme que créaient ces déformations osseuses. Cette maladie carencielle a presque disparu des pays développés par simple prévention grâce à la supplémentation en vitamine D et à l'exposition régulière au soleil, lors de promenade ou de jeux à l'extérieur. Cependant, elle reste présente dans les pays sous-développés à cause du déficit en vitamine D lorsque l'alimentation de base est dépourvue ou appauvrie en calcium.

Quels sont les traitements de l’hypocalcémie ?

En ce qui concerne une éventuelle carence ponctuelle en calcium, une analyse sanguine permettra dans un premier temps de contrôler le taux de calcium qui sera ensuite interprété par le médecin traitant. En fonction du résultat, des suppléments calciques par voie orale sont efficaces pour corriger l'hypocalcémie.

Votre médecin vous conseillera des médicaments à base de calcium et de vitamine D, tel que que Ossopan, Orocal, Calciprat médicament calcium Alfasigma ou encore Ideos Innotech. Il est également possible d’effectuer une cure de vitamine D et des compléments en calcium afin d’aider à maintenir son capital osseux normal et de maintenir de bonnes défenses naturelles.
Il existe également les médicaments qui associent le calcium à de la vitamine D pour favoriser l’assimilation du calcium et optimiser sa fixation. La marque Cacit, par exemple, propose des médicaments à base de calcium et des médicaments associant calcium et vitamine D3. En cas de taux de calcium très bas, le calcium est administré par voie intraveineuse.
Les personnes atteintes d'hypoparathyroïdie reçoivent une forme synthétique de la parathormone.

Comment prévenir la carence en calcium ?

Le calcium est naturellement présent dans notre alimentation. Il sera intéressant de connaître quels sont les aliments qui en contiennent.

Les aliments riches en calcium

De nombreux végétaux, fruits, poissons, produits laitiers sont source de calcium :
  • Le fromage, en particulier le gruyère, le comté, emmental et le parmesan contiennent le plus de calcium.
  • Le thym sec est extrêmement riche en calcium, il contient en moyenne 1260mg/100 g.
  • La cannelle, le cumin, le poivre ou encore le persil sont de véritables mines de calcium.
  • Le maquereau et surtout la sardine, est également source d'oméga-3, de sélénium, de phosphore et de vitamine D.
  • Le tofu est une pâte issue du caillage du lait de soja.
  • Le lait de vache, de chèvre ou de brebis.
  • 100 g d'amandes fournissent en moyennes 250 mg de calcium
  • Les épinards renferment une bonne source de calcium.
  • Les haricots noirs et les haricots blancs.
  • De manière générale, les légumes verts sont les légumes les plus riches en calcium.
  • Le kiwi, l'orange, l'abricot, la clémentine et la mûre sont riches en vitamines et sont de bonnes sources de calcium.

La fixation du calcium par la vitamine D

Le calcium présent dans les produits laitiers, les œufs ou encore le foie est associé à d'autres nutriments qui favorisent l'absorption par l'os comme les protéines, les minéraux et du lactose. Cependant, cela ne suffit pas, le calcium bénéficie d'une amélioration de la fixation grâce à deux facteurs : le sport et la vitamine D.

La vitamine D est synthétisée par la peau sous l'action des rayons du soleil, en se promenant et en bronzant de manière raisonnable et sans surexposition.

Afin d'éviter toute carence, il est important d'apporter une supplémentation en vitamine D chez l'enfant jusqu'à ses 3 ans. Il sera conseillé de continuer de proposer une supplémentation de manière saisonnière aux enfants pour contrer le manque de luminosité et de rayons ultra-violets en période hivernale.

L'activité physique participe à la qualité et à la solidité de l'os. La marche, jogging ou encore le fitness contribuent à la métabolisation du calcium.

L’hypercalcémie

L'hypercalcémie est un taux élevé en calcium. On parle d'hypercalcémie lorsque le taux de calcium dans le sang est supérieur à 2,60 mmol/l de sang. Cet excès de calcium se traduit par des problèmes digestifs dont la constipation, une augmentation de la soif, et de la diurèse, c'est-à-dire de la quantité et de l'envie fréquente d'uriner.

L'hypercalciurie est une augmentation de la quantité de calcium excrétée dans les urines.

Cette hypercalcémie peut provoquer une confusion et entrainer un coma. En l'absence d'identification et de traitement, l'hypercalcémie peut être mortelle. Cette pathologie peut être due à un problème de parathyroïdie par sécrétion excessive de la parathormone permettant de contrôler la quantité de calcium dans le sang.

L'alimentation est également un facteur. Elle peut apparaître chez les personnes souffrant d'ulcères gastroduodénaux qui ingèrent de grandes quantités de lait et prennent des antiacides contenant du calcium, nommé syndrome de Burnett.

La prise de Vitamine D trop élevée et quotidienne pendant plusieurs mois entraine une augmentation de calcium dans le tube digestif.
Les cellules de cancer du rein, des poumons et de l'ovaire sont susceptibles de sécréter une grande quantité de parathormone, ce phénomène est nommé hypercalcémie humorale du cancer qui sont considérés comme un syndrome paranéoplasique.

Une destruction osseuse peut surgir lorsque le calcium est libéré dans le sang dans le cas des métastases osseuses.

Les troubles osseux peuvent également induire une hypercalcémie. Dans la maladie de Paget, l'os est dégradé mais le taux de calcium dans le sang reste normal.

L'hyperthyroïdie sévère peut également entrainer une hypercalcémie en augmentant la résorption du tissu osseux.
Cet excès de calcium peut être décelé par des analyses sanguines

Les nouvelles découvertes liées au calcium

De récentes études stipulent que la consommation de lait pourrait aider à perdre du poids. Des chercheurs de l'Université Purdue tout comme celle de Tennessee ont démontré que le calcium aurait un rôle dans la façon dont la graisse est métabolisée et stockée. Il semblerait que plus un adipocyte contient de calcium, plus il en brûle. Cette découverte concerne le calcium présent dans les produits laitiers tel que le lait ou les yogourts mais également dans les végétaux comme le brocoli ou encore le jus d'orange enrichi.

D'après une étude appelée Polyp Prevention Trial (Etude sur la prévention des polypes), le calcium et la vitamine D protégeraient contre le cancer du côlon. Avec une consommation journalière entre 1200 mg et 1500 mg contenue dans la nourriture et les supplémentations alimentaires.

Le calcium et la vitamine D réduiraient les risques de contracter un diabète de type 2.

À l'université du Wisconsin, des recherches ont abouti à un traitement à base de calcium et de vitamine D pour aider à restaurer la fertilité chez les rats mâles. Certaines recherches ont démontré que le niveau de calcium augmenterait dans le sperme aux dernières secondes avant la fécondation, ce qui donnerait aux spermatozoïdes un regain d'énergie nécessaire pour pénétrer et féconder l'ovule.

Une étude de l'Université de Columbia ou encore de Hong Kong ont constaté que chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, un phénomène qui interfère avec l'ovulation. Le calcium et la vitamine D ont participé à rétablir la menstruation normale.

De plus, une étude à long terme effectuée sur 3000 femmes a permis de constater une baisse des symptômes prémenstruels en augmentant leur consommation de laitage.

Enfin, les chercheurs ont découvert que les femmes souffrant de symptômes prémenstruels possèdent un taux d’œstrogènes plus élevé et un niveau de calcium inférieur à celui des femmes sans troubles du cycle ovarien.

À retenir

Il est important de savoir quels aliments contiennent du calcium afin de préparer des repas équilibrés en fonction de votre dosage en calcium. Un apport insuffisant en calcium augmente le risque de fracture de fatigue. Il est conseillé d’effectuer régulièrement un bilan de santé ainsi qu’une analyse de sang afin de vérifier la quantité de calcium. Si vous ressentez des symptômes similaires à une hypocalcémie ou une hypercalcémie, il sera nécessaire de consulter votre médecin pour cibler davantage le diagnostic.


Sources :
https://www.selection.ca/sante/maladies-conseils/6-avantages-surprenants-du-calcium/
https://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxeo/site/esupversions/3284cc41-2b03-4cee-98e4-98fe23d1de96
https://academic.oup.com/jn/article/131/6/1787/4686875
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11385068/
https://ichgcp.net/fr/clinical-trials-registry/NCT04650880
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01018378/document
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2731266/
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01392266/document