Vitamine D : sources, carence et surdosage
- Par Samuel Rault, mis à jour le 08/10/2024 à 17h10, publié le 01/10/2021 à 15h10
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Présentée comme un potentiel traitement préventif du coronavirus au début de la pandémie, la vitamine D fait régulièrement parler d’elle. Pour autant, savez-vous d’où elle vient et quels sont ses effets sur l’organisme ? Connaissez-vous les risques d’une carence en vitamine D et, à l’inverse, d’un surdosage ? L’Actu Pharma GDD fait le point sur toutes ces questions qui entourent la vitamine "miracle" propulsée sur le devant de la scène.
Qu’est-ce que la vitamine D et à quoi sert-elle ?
La vitamine D est une vitamine liposoluble dont il existe deux formes : la vitamine D2 (ergocalciférol) et la vitamine D3 (cholécalciférol). Elles sont transformées dans les reins en forme active de vitamine D (calcitriol). Dans l’organisme, la vitamine D intervient dans de nombreux processus physiologiques et biochimiques. Elle est surtout connue pour contribuer au maintien d’une ossature normale en améliorant la fixation du calcium sur les os. Cette action explique le fait qu’elle soit essentielle à la croissance chez l’enfant et l’adolescent. Par ailleurs, la vitamine D est impliquée dans l’activité des cellules du système immunitaire. Une carence serait ainsi associée à une augmentation du risque d’être touché par les infections virales, en particulier durant l’hiver, comme la grippe et la gastro-entérite.
Quelles sont les sources de vitamine D ?
L’exposition au soleil, et plus précisément aux rayons UVB, constitue la source la plus importante de vitamine D. Celle-ci est synthétisée par la peau, puis stockée dans le foie, les muscles et les tissus adipeux. La synthèse varie en fonction de l’âge, du lieu d’habitation (nord ou sud) ainsi que du phototype. L’exposition solaire couvre entre 70 et 90 % des besoins journaliers en vitamine D. Les huiles de poissons comme le hareng, le maquereau, le saumon et la sardine, mais aussi l’huile de foie de morue, qui est également riche en oméga 3, représentent les principales sources alimentaires.
Carence en vitamine D : quels sont les risques ?
Près de 80 % de la population présentent un manque de vitamine D, parmi lesquels 5 % sont atteints d’une carence sévère. Dans l’hémisphère Nord, cette problématique est particulièrement marquée en automne-hiver, en raison de la baisse d’ensoleillement. Il faut noter que certains individus ont des besoins accrus en vitamine D et qu’elles doivent être attentives à leurs apports journaliers. Cela concerne les nourrissons, les enfants, les adolescents, les femmes enceintes, les personnes âgées et les phototypes foncés.
Chez l’enfant, le plus grand risque d’une carence en vitamine D est le rachitisme, une maladie du squelette qui peut entraîner un retard du développement moteur, une mauvaise densité osseuse et des troubles du sommeil.
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Chez l’adulte, la carence favorise l’ostéomalacie et l’ostéoporose, deux pathologies impliquant un risque de fractures.
Quand, comment et pourquoi se supplémenter en vitamine D ?
Le fait de prendre de la vitamine pour la santé osseuse est surtout recommandé lorsque l’ensoleillement n’est pas suffisant. En effet, les stocks effectués durant l’été arrivent généralement sur leur fin au début de l’hiver. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) recommande, pour l’adulte, 15 µg soit 600 UI après 1 an. Les médecins considèrent qu’une petite dose de vitamine D chaque jour est plus efficace qu’une dose de charge tous les trois mois. Selon vos préférences et votre mode de vie, vous pouvez choisir de la vitamine D en gouttes, comprimés, solutions buvables, gélules, capsules ou sticks.
Vitamine D chez l’enfant : attention au surdosage !
La société française de pédiatrie (SFP) recommande dans la population pédiatrique un taux de vitamine D (25(OH)D) supérieur à 20 ng/mL (nanogramme par millilitre) pour prévenir du rachitisme et un taux de 25(OH)D entre 30 et 60 ng/mL suggéré pour éviter les défauts de minéralisation. Il y a un risque de toxicité si le taux est supérieur à 80 ng/mL. La recommandation journalière de10 µg soit 400 UI jusqu’à 1 an et de 15 µg soit 600 UI après 1 an.
Le 27 janvier, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a lancé une alerte à destination des parents et des professionnels de santé concernant "un risque de surdosage associé à l’administration de compléments alimentaires à base de vitamine D chez des enfants". Plusieurs cas ont été rapportés en quelques jours, conduisant, pour certains, à l’hospitalisation de nourrissons en bonne santé auparavant. Le surdosage de vitamine D peut entraîner une hypercalcémie, c’est-à-dire un excès de calcium dans le sang. Les conséquences sur la santé sont sérieuses : asthénie (faiblesse générale), nausées, vomissements, atteinte rénale. Face à cette situation, l’ANSM préconise de privilégier les médicaments de vitamine D plutôt que les compléments alimentaires, qui sont susceptibles de contenir des doses non adaptées aux enfants.
Il faut également contrôler les doses administrées et ne pas multiplier les produits contenant de la vitamine D, comme les yaourts enrichis pour les bébés par exemple.
Dans tous les cas, demandez toujours l’avis de votre généraliste ou de votre pédiatre avant de donner quelque produit que ce soit à votre enfant.
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