Vers intestinaux : comment s’en débarrasser ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 18/11/2024 à 09h11, publié le 08/02/2017 à 08h02
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Vers intestinaux : comment s’en débarrasser ?
On estime qu’un tiers de la population mondiale est un jour confronté à une infestation par des vers intestinaux. Ces parasites profitent du corps humain pour se nourrir et se reproduire. Ils ne sont en général pas dangereux, mais occasionnent des symptômes gênants. Les principaux vers intestinaux présents en France, et dans les pays tempérés de manière générale, sont les oxyures et le ténia (ver solitaire). On retrouve aussi, plus rarement, l’ascaris et la douve du foie. Quelles sont les causes des vers intestinaux ? Comment prévenir et traiter l’infestation ? Les pharmaciens de Pharma GDD répondent à toutes les questions que vous vous posez au sujet des parasites intestinaux.

Les différents types de vers intestinaux

Les vers intestinaux (helminthes de leur nom scientifique) se logent dans le tube digestif, et plus précisément, comme leur nom l’indique, dans l’intestin. Il existe des vers ronds, les nématodes et des vers plats, les cestodes.

Les oxyures

Les oxyures sont des petits vers ronds qui mesurent de 2 à 12 mm de long pour les femelles, et de 2 à 5 mm pour les mâles. Ils se développent dans l’intestin grêle et le gros intestin, provoquant ce que l’on appelle une oxyurose. La femelle se déplace à la surface de la peau pendant la nuit pour pondre ses œufs (jusqu’à 10 000). Elle privilégie pour cela la région de l’anus, ce qui entraîne des démangeaisons nocturnes. Il faut savoir que les œufs d’oxyures peuvent survivre jusqu’à 9 jours à l’air libre. Cette caractéristique augmente les risques de réinfestation.

Le ténia

Communément appelé ver solitaire, le ténia (taenia) est un ver plat blanc qui peut atteindre une longueur impressionnante, entre 4 et 10 mètres. Il existe deux types de ténia, en fonction de l’hôte intermédiaire : le ténia du bœuf (taenia saginata) ou ténia inerme et le ténia du porc (taenia solium) ou ténia armé. Ce ver se fixe à la paroi intestinale grâce à ses ventouses ou ses crochets selon le type de ténia. Sa partie inférieure est constituée de segments, les progiottis. Ceux-ci se détachent et se retrouvent dans les selles, sous forme d’anneaux.

L’ascaris et la douve du foie

L’ascaris est un grand ver de couleur rosée dont la forme est similaire à celle du ver de terre. Il peut mesurer de 15 à 40 cm de long et provoque une ascaridiose. Ce ver intestinal arrive par l’alimentation et se développe ensuite dans l’intestin grêle. Les larves quittent l’intestin et passent dans le foie, les poumons, les bronches et le pharynx pour revenir à l’intestin, où elles atteignent leur stade adulte. La femelle ascaris peut pondre jusqu’à 200 000 œufs par jour.

La douve du foie est un petit ver intestinal en forme d’amphore qui mesure environ 20 mm de long. Les larves éclosent dans l’intestin, puis s’installent dans le foie et les voies biliaires. Elles arrivent à maturation en 3 à 4 mois. L’Homme est un hôte accidentel de la douve du foie, qui colonise en premier lieu les herbivores ruminants (ovins, bovins).

Quelles sont les causes des vers intestinaux ?

Les causes des vers intestinaux sont variables selon le type de ver. Ainsi, les oxyures sont généralement transmis par le biais de fruits et légumes infestés, non lavés, consommés crus et non pelés. La transmission peut aussi se faire via des objets souillés. Les enfants sont particulièrement concernés par les oxyures, car ils ont tendance à porter beaucoup de choses à leur bouche. Les jeux dans les bacs à sable sont par exemple très souvent à l’origine de l’infestation. Il y a aussi une autocontamination : la ponte des œufs au niveau de l’anus provoque des démangeaisons qui amènent l’enfant à se gratter, ce qui favorise le transfert des œufs sous les ongles. C’est ensuite un cercle vicieux qui se met en place.

Le ténia est un ver intestinal qui se transmet par la consommation de viande de bœuf ou de porc crue ou peu cuite. L’ascaris se trouve quant à lui dans l’eau souillée, ainsi que sur les légumes crus et mal lavés. Enfin, la douve du foie peut se retrouver dans l’intestin humain en cas de consommation de cresson ou de salades sauvages souillées par du bétail.

Symptômes des parasites intestinaux

Les symptômes provoqués par les vers intestinaux sont variables en fonction de s’il s’agit des oxyures, du ténia, de l’ascaris ou de la douve du foie.

L’infestation par les oxyures est à l’origine d’un symptôme caractéristique : les démangeaisons anales. Celles-ci se manifestent particulièrement la nuit, lorsque la femelle pond ses œufs. Un manque d’appétit, des insomnies et de la nervosité peuvent aussi être favorisés par la présence des oxyures.

Le ténia est un ver intestinal qui entraîne des troubles digestifs divers, comme des douleurs abdominales et une alternance de constipation et de diarrhée. On peut aussi observer un plus grand appétit, qui n’implique pas pour autant une prise de poids.

Lorsque l’ascaris colonise l’intestin, cela se traduit par des douleurs au ventre, de la fièvre, mais aussi de la toux et des vomissements. De la fatigue et une perte de poids peuvent également survenir.

Enfin, la douve du foie a pour conséquence une augmentation du volume du foie. À cela viennent s’ajouter des douleurs sous les côtes, du côté droit, un ictère (jaunisse) et de la fièvre. Lorsqu’elle n’est pas traitée, l’infestation par la douve du foie provoque une altération de l’état général et peut se compliquer en maladie des voies biliaires.

Diagnostic, traitement et prévention des vers intestinaux

Lorsque le diagnostic des vers intestinaux est confirmé, il est important de mettre en place un traitement médicamenteux adapté et d’adopter en parallèle certains réflexes afin de prévenir la réinfestation.

Comment sont diagnostiqués les vers intestinaux ?

Le diagnostic des vers intestinaux est effectué en fonction des symptômes présentés. Des examens complémentaires peuvent être réalisés, comme une analyse des selles, un bilan sanguin ou une échographie abdominale. Dans le cas des oxyures, un test-tape permet de confirmer le diagnostic. Une bande adhésive est appliquée sur l’anus afin de récupérer les éventuels œufs et larves, qui sont ensuite observés au microscope.

Le traitement des vers intestinaux

Pour éliminer les parasites intestinaux, il existe des médicaments anti-helminthiques en vente libre. Différentes molécules sont indiquées : le pyrantel (Combantrin®), le mébendazole, l’albendazole et le flubendazole (antiparasitaire Fluvermal®). Ces médicaments se prennent par voie orale, sous forme de comprimés ou de solution buvable, en tenant compte du poids de la personne et du type de ver intestinal identifié. Ils entraînent peu d’effets secondaires. Le traitement doit être renouvelé au bout de 2 à 3 semaines, car les médicaments contre les vers intestinaux agissent sur les vers adultes, et non sur les œufs. S’il s’agit d’oxyures, notez que les démangeaisons anales peuvent persister plusieurs jours après la fin du traitement, ce qui ne veut pas dire que celui-ci est inefficace.   Il est recommandé d’appliquer le traitement des oxyures à l’ensemble du foyer, et ce, afin d’éviter la propagation. Par ailleurs, il est conseillé de laver à part les vêtements, le linge de lit et de toilette. Les ongles des enfants doivent être coupés courts et il est important de faire en sorte qu’ils ne puissent pas se gratter directement l’anus. Pour la nuit, privilégiez donc des vêtements de type grenouillère.

Les solutions naturelles contre les parasites intestinaux

Si vous préférez vous tourner vers une alternative naturelle, l’aromathérapie et la phytothérapie peuvent être une solution. Plusieurs huiles essentielles conviennent ainsi au traitement des vers intestinaux. C’est le cas notamment de la cannelle, qui peut être prise par voie orale par les adultes et les enfants à partir de 12 ans : déposez 1 goutte d’huile essentielle sur un comprimé neutre et laisser fondre dans la bouche, 4 fois par jour jusqu’à amélioration. Ensuite, l’huile essentielle de cardamome est indiquée en raison de son action anti-infectieuse et de sa capacité à évacuer les parasites intestinaux. Le thym à linalol ou le thym à thujanol mais également à lthym à bornéol sont, aussi, anti-infectieux et agissent contre les oxyures, le ténia et l’ascaris en inhibant leur développement cellulaire, provoquant ainsi leur mort. L’huile essentielle de tea tree (arbre à thé) peut également convenir par ses propriétés antibactériennes, antivirales antiparasitaires et antifongiques à large spectre. Enfin, la camomille romaine est parasiticide, mais aussi antispasmodique, contribuant ainsi à réduire les douleurs intestinales.

Les huiles essentielles de camomille romaine, de tea tree et de thym à linalol peuvent être employées par voie orale pour éliminer les vers intestinaux chez les enfants, à condition de les diluer au préalable dans une huile végétale, de préférence l’amande douce, qui renforce l’action vermifuge.

Pour ce qui est de la phytothérapie, vous pouvez vous tourner vers des préparations contenant des plantes dédiées à la santé du système gastro-intestinal, telles que la matricaire, le fenouil, le romarin, la cannelle, le houblon ou la marjolaine.

Prévenir l’infestation par des parasites intestinaux

Le maître mot en matière de prévention des vers intestinaux est l’hygiène, qui doit être très stricte. Tout d’abord, il est essentiel de se laver soigneusement les mains avant de préparer un repas, avant de passer à table et après chaque passage aux toilettes. Insistez sur le nettoyage des ongles, en utilisant une brosse par exemple. Si vous n’êtes pas chez vous et n’avez pas accès à un point d’eau avec du savon, pensez à utiliser un gel hydro alcoolique.

Au quotidien, évitez d’échanger les serviettes et les gants de toilette et changez de sous-vêtements tous les jours, surtout si vous êtes confrontés aux oxyures. Avant de préparer les repas, nettoyez correctement les fruits et les légumes avec une brosse et de l’eau vinaigrée, et faites bien cuire les viandes.

Si vous vous baignez dans une piscine, un lac ou un ruisseau, évitez autant que possible d’avaler de l’eau, qui peut être souillée. En randonnée ou en voyage dans des régions où le niveau d’hygiène n’est pas le même que dans nos pays industrialisés, tournez-vous vers des pastilles pour assainir l’eau. Enfin, si vous avez un chat ou un chien, n’oubliez pas de lui administrer régulièrement les vermifuges pour animaux recommandés par le vétérinaire. Cela contribue à éviter la transmission des vers intestinaux de l’animal à l’Homme.

Ce qu’il faut retenir

Les oxyures, le ténia, l’ascaris ou encore la douve du foie sont des vers intestinaux transmis à l’Homme par le biais de l’alimentation, d’objets souillés ou d’eau impropre à la consommation. Ils provoquent des symptômes affectant la sphère digestive, ainsi que de la fatigue et une variation de l’appétit. Les oxyures sont les parasites intestinaux les plus fréquemment rencontrés, en particulier chez les enfants. Ils entraînent des démangeaisons anales, surtout la nuit, au moment où la femelle pond les œufs. Pour éliminer les vers intestinaux, il faut prendre un traitement adapté, à base de médicaments anti-helminthiques. En parallèle, l’hygiène doit être irréprochable afin d’éviter la transmission des vers aux autres membres du foyer. La prévention de ces parasites intestinaux repose également sur l’hygiène, et plus précisément le lavage régulier des mains. De plus, il est important de bien nettoyer les fruits et légumes et de bien cuire les viandes avant de les consommer. Enfin, pensez à protéger vos animaux, qui peuvent être des hôtes intermédiaires.

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