Stérilisation des chats et des chiens : quelles solutions ?

En France, les propriétaires de chats et de chiens semblent être encore réfractaires à l'idée de stériliser leur animal. Cependant, la castration du chat et la stérilisation de la chatte sont davantage pratiquées au vu du nombre important de portées potentielles. Concernant les chiens, il demeure plus de réticence. Pharma GDD vous présente les diverses méthodes de stérilisation du chat et du chien, les bienfaits pour la santé de l'animal et le déroulement de l'intervention. Nous vous proposons également les solutions alternatives à la stérilisation pour pallier les marquages urinaires et la nervosité de l'animal en période de chaleur.  

La stérilisation du chat

Saviez-vous qu'en seulement 4 ans, un couple de chat peut donner naissance à plus de 20 000 chatons. Ce chiffre astronomique est dû au fait qu'une chatte peut mettre bas sa première portée dès ses 6 mois. La gestation dure entre 52 et 65 jours comprenant entre 4 et 8 chatons. La première année, la chatte peut avoir 3 portées de 4 chatons, soit 12 chatons). La seconde année, les 12 nouveaux chatons plus la chatte vont chacun engendrer leurs 12 chatons, ce qui fait 13 multiplié par 12 donnant un total de 156. La troisième année, on multiplie les chatons des 2 premières années sans oublier la première chatte (156*12), ce qui donne 1872 sur trois ans. Le total sur la quatrième année est le résultat de 1872 multiplié par 12, donnant 22 464... Il n'est pas rare que la femelle abandonne ses chatons qui peuvent mourir de faim et de manque de soin. Des milliers de chatons sont recueillis chaque année par des refuges animaliers qui tentent de les soigner et de les placer à l'adoption. La stérilisation du chat peut aider à réduire ce cycle de l'abandon animal. De plus, la stérilisation apporte un changement comportemental de l'animal. Un chat ou une chatte non stérilisés développe un comportement qui génère des désagréments au sein d'un foyer et du voisinage par le marquage urinaire, les miaulements importants durant le rut, la période d'activité sexuelle des mammifères mâles. La stérilisation du chat entraine la diminution de la chasse, en particulier la petite faune sauvage porteuse ou vectrice de maladies, de zoonoses et parasites transmissibles au chat et à l'homme. Un chat non stérilisé a tendance à s'éloigner de son domicile pour aller chasser et peut être davantage confronté à un risque d'accidents. Il faut savoir que la stérilisation du chat et de la chatte peut favoriser la prise de poids, en les rendant plus gourmand et en réclamant davantage. Il est important de ne pas céder et de leur donner à intervalles réguliers, sans les affamer. Il sera conseillé de leur proposer des croquettes moins riches et de les mélanger à de la pâtée à base de viande peu grasse, comme le poulet, l'agneau, le gibier ou le canard ou au poisson, type thon ou saumon.

L’ovariectomie de la chatte

La stérilisation a l'avantage de totalement supprimer les chaleurs, qui peuvent durer jusqu'à 8 mois consécutifs chez la chatte. Les premières chaleurs commencent à la puberté de la chatte, entre 6 et 9 mois. Cela se traduit par un animal plus câlin, qui se frotte partout, se détourne de la nourriture et des jeux. Elle cherche davantage à sortir, fait ses besoins à côté de la litière et pousse des miaulements désespérés jour et nuit pour appeler les mâles. La stérilisation d'une chatte apporte un avantage pour sa santé, avec moins de risque de développer des troubles dus à la frustration, se manifestant par une irritabilité, un comportement distant. Une chatte non stérilisée présente plus de risques de développer des tumeurs ovariennes, utérines et mammaires à causes des troubles hormonaux qu'elle rencontre au cours de sa vie. Il faut cependant réaliser l'intervention avant les deux ans de l'animal pour qu'elle bénéfice de ces avantages. Il semblerait que la stérilisation diminuerait le risque de contamination par des maladies sexuellement transmissibles comme la FIV, la leucose féline, le virus de l’immunodéficience féline, également appelé le sida du chat. L'ovariectomie consiste à retirer les ovaires de la chatte sous anesthésie générale. L’animal doit être à jeun le matin de l'opération et restera une demi-journée à la clinique vétérinaire. Cette intervention se pratique par deux petites incisions sur les flancs de la chatte, ou en une seule en dessous du nombril pour procéder à l'extraction des ovaires. La plaie est ensuite suturée puis le vétérinaire attend le réveil de l’animal pour le laisser sortir. La stérilisation de la chatte coûte entre 100 € et 200 €, mais peut aussi être effectuée par les dispensaires via la SPA qui pratique des prix inférieurs, voire gratuits sous conditions de revenus. Les écoles nationales vétérinaires pratiquent également l'ovariectomie à des tarifs réduits. À la suite de l'intervention, le vétérinaire prescrit des antibiotiques à administrer durant quelques jours. Il faudra surveiller la plaie après l'opération afin d’en contrôler la propreté et de maintenir sa litière pour s'assurer que des petits morceaux de graviers ne se collent pas à la plaie. Il sera d'ailleurs conseillé de constituer une litière temporaire à base de papier journal qui évitera que la plaie soit souillée. Il est important d'utiliser une collerette pour éviter que la chatte ne se lèche ou ne tente de retirer les points de suture. Il faudra effectuer une visite de contrôle chez le vétérinaire 10 à 12 jours après l'intervention.

La castration du chat 

Pour stériliser un chat, le vétérinaire procède à l’ablation des testicules, appelée castration. Les testicules produisent non seulement les spermatozoïdes, mais sécrètent également la testostérone, l'hormone sexuelle mâle qui agit sur le comportement et le métabolisme de l'animal. La castration va modifier le comportement de certains chats qui, dès 6 mois commencent à marquer leur territoire, à griffer les meubles ou à fuguer en quête d'une femelle en chaleur. Il est donc conseillé de procéder à la stérilisation le plus tôt possible, à 6 mois, dès qu'un changement de comportement se manifeste comme un refus d'utiliser la litière. L'intervention consiste à retirer les testicules du chat via une incision cutanée par anesthésie de courte durée et des points de suture pour refermer l'incision. Contrairement à la chatte, il n'est pas nécessaire de se rendre chez le vétérinaire pour retirer les fils, car ces derniers tombent tous seuls quelques semaines après, à la suite de la cicatrisation. Il faut apporter le chat à jeun de la veille au soir pour éviter le risque de vomissement lors de l'opération. L'anesthésie est associée à un analgésique qui fera effet entre 24 et 48 h pour réduire la douleur des suites de l'opération. La castration du chat est une opération moins lourde que l'ovariectomie. La convalescence est plus rapide chez le chat que chez la chatte. La castration est une intervention qui coûte entre 60 € et 70 €. Il est également possible de faire appel à un dispensaire pour animaux ou une école de vétérinaire pour réaliser l'opération à un tarif réduit, voire gratuitement sur justificatif de revenus.

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La stérilisation canine

Les chiens ont tendance à moins vagabonder dans le voisinage et n’ont pas la même aisance pour sauter au-dessus d’une clôture contrairement à nos amis les chats. Cependant, nul n’est à l’abri et femelles comme mâles peuvent rencontrer un partenaire de sexe opposé sans que leur maître ne s’en aperçoive. La stérilisation chez le chien est une solution pour réduire certains comportements comme les marquages urinaires ou les fugues. En moyenne, une chienne peut avoir 5 à 6 chiots par portée pour une race moyenne et 7 à 8 pour les grandes races et a ses chaleurs environ 2 fois par an. La gestation de la chienne dure environ 60 à 70 jours. Le nombre de portées n'est pas aussi important que chez la chatte, mais il demeure un risque pour la santé de la chienne, comme la fatigue et des tumeurs mammaires ou utérines. 

La stérilisation de la chienne

La stérilisation de la chienne permet comme pour la chatte d'avoir un animal de compagnie en meilleure santé, d’augmenter son espérance de vie, de supprimer les chaleurs et les risques de grossesse nerveuse sans oublier les portées des chiots non désirées. La grossesse nerveuse apparaît à la suite de la baisse de la concentration en progestérone dans le sang, faisant croire au corps de l'animal à une grossesse. Cela entraine une augmentation du taux de prolactine, l'hormone qui stimule la production de lait. La grossesse nerveuse se traduit par un gonflement des mamelles et une montée de lait, un changement de comportement. Certaines femelles se montrent très affectueuses, voire trop, agitées ou inquiètes. D'autres vont s'isoler, couiner et se lécher la vulve et les mamelles. Elle va chercher à faire un nid douillet dans son panier, y placer des tissus, objets, jouets ou peluche qu'elle va couver comme s'il s'agissait de ses petits. Il lui arrive de se montrer agressive envers son entourage. La stérilisation permet de stopper les chaleurs et les problématiques liées aux comportements de fugues et aux saignements. Contrairement à la chatte, la chienne bénéficie de trois solutions de stérilisation : 

• La contraception médicale peut être effectuée par une injection ou des comprimés. La contraception médicale peut être la solution idéale pour faire reproduire la chienne à un moment défini, une façon de contrôler les naissances. Cependant, cette méthode ne procure aucun bénéfice sur le plan de la santé de l'animal.
• La ligature des trompes empêche la chienne de se reproduire, mais ne stoppe pas ses chaleurs.
• La stérilisation dite chirurgicale ou ovariectomie consiste comme pour la chatte à effectuer une ablation pouvant également associer une hystérectomie, l’ablation de l’utérus. Seule cette méthode réduit les risques de problèmes de santé comme le cancer mammaire ou utérin et stoppe définitivement ses chaleurs. On estime que près d'une chienne non stérilisée sur quatre développe une tumeur mammaire en vieillissant et deux sur trois en développent une autre.

Il est conseillé de faire stériliser les petites chiennes avant leurs 6 mois et les grandes chiennes entre 8 et 10 mois, c'est-à-dire avant que la période de puberté ne commence afin de ne pas perturber la chienne. La meilleure façon de procéder est de demander conseil au vétérinaire qui saura indiquer la période avant que le système hormonal ne démarre chez la chienne. Pas de panique, il est également possible de faire stériliser une chienne adulte, comme lors d'une adoption dans un refuge. En effet, lorsqu'une chienne est âgée et non stérilisée, l’intervention peut être envisagée pour prévenir la survenue de tumeurs ou bien pour aider à soigner une infection de l'utérus. La chienne doit être amenée à la clinique vétérinaire à jeun de la veille au soir. Après un examen de contrôle, le vétérinaire administre un sédatif pour endormir l'animal ainsi qu'un anti-inflammatoire et un antibiotique pour garantir le bon déroulement de l'opération et favoriser un réveil sans douleur. Après avoir rasé le pelage et désinfecté la zone, le vétérinaire opère et retire les ovaires et parfois son utérus. La chienne peut ensuite sortir le soir de l'intervention et reçoit par son maître des anti-inflammatoires et des antibiotiques par voie orale durant les jours qui suivent l'opération. Une visite chez le vétérinaire s'effectue après 12 à 15 jours afin de retirer les fils et de s'assurer du bon état de santé de la chienne. L'intervention va entrainer une période de convalescence d'environ 1 mois, pouvant gêner la chienne. Cela se traduit par des démangeaisons au niveau des cicatrices. L'animal a tendance à gratter ses points de suture ou à lécher la cicatrice. Il faudra lui appliquer une collerette le temps de la phase de cicatrisation. Après l'opération, le métabolisme de la chienne tend à se modifier et ses besoins énergétiques sont moindres. Elle ne brûle pas autant de calories qu'auparavant et va faire des réserves. C'est pour cela qu'il est primordial de lui proposer une alimentation équilibrée tout en réduisant sa portion de 20%. L’activité physique via des balades permet à la chienne de maintenir un poids stable. L'ovariectomie chez la chienne entraine un coût allant de 250 € à 400 € en fonction du poids du chien, des tarifs appliqués dans le cabinet vétérinaire et du traitement post-opératoire.

La castration du chien 

Tout comme pour le chat, le chien peut être stérilisé. Il peut bénéficier de trois méthodes : 

• La castration, c'est-à-dire une ablation des testicules.
• La vasectomie est également pratiquée. Cela consiste à sectionner le canal déférent, un conduit qui permet aux spermatozoïdes de circuler vers les vésicules séminales en vue de l'éjaculation.
• La castration chimique, contraceptive peut aussi être réalisée via un implant ou par une injection.

La stérilisation permet d'éviter certains comportements gênants comme l'agressivité, la fugue, le marquage urinaire et l'hyper sexualité. La castration va aussi être une solution en cas de tumeur des testicules ou d'hypertrophie de la prostate. Comme pour la femelle, le fait de stériliser le chien, peut prévenir et limiter le risque de développer un cancer ou une affection comme la prostatite, des kystes ou abcès et une hyperplasie. Son espérance de vie est également augmentée. Il faut également savoir que la castration des chiens de catégorie 1, dits d'attaque (pit-bulls, boer bulls, Rottweiler, Tosa) est obligatoire depuis 2009.  
Le chien est emmené au cabinet vétérinaire à jeun de la veille. Après une auscultation, le vétérinaire fait une anesthésie générale pour inciser et ensuite extraire les deux testicules pour terminer en refermant par des points de suture. Le chien retourne chez son maître dans la journée. La cicatrisation demande 10 à 15 jours. En fonction de la méthode réalisée par le vétérinaire, les fils tomberont d'eux-mêmes ou il faudra consulter pour faire enlever les fils. L’opération coûte entre 120 € et 200 €. Tout comme la femelle, la castration du chien va modifier son métabolisme et faire baisser de 20% ses besoins énergétiques. Il faudra, de ce fait, diminuer sa ration et lui proposer des aliments allégés spécialement élaborés pour les chiens stérilisés. Il est également conseillé de lui proposer davantage de balade et d'activités physiques pour l'aider à maintenir sa ligne. 

Les solutions alternatives à la stérilisation

Pour les personnes qui sont indécises quant à la stérilisation de leur animal domestique, des solutions alternatives peuvent aider à pallier les désagréments rencontrés au quotidien. Parmi ces solutions, il vous est proposé des diffuseurs de phéromones, pour les griffades et l'agitation, un spray anti-marquages urinaires pour chat et chien et un spray destructeur d'urine de chat pour neutraliser les odeurs et les récidives. 

Les diffuseurs de phéromones

Les diffuseurs contre le marquage urinaire, les griffades et l'agitation sont composés d'actifs apaisants naturels dont le Nepeta Cataria, de son autre nom herbe à chat. Des recharges sont disponibles pour assurer une action longue durée.

Les sprays anti-marquage et anti-odeurs

Le spray anti-marquage urinaire empêche le chat et le chien de marquer son territoire dans le logement, le garage ou aux abords de la maison. Ce type de produit contient du géraniol, des huiles essentielles de citronnelle, d'eucalyptus et de lavandin qui repoussent naturellement l'animal. Le vinaigre biologique assure une odeur aigre très désagréable pour les cellules olfactives de la truffe de l'animal. Enfin, la menthe des champs et la menthe poivrée diffusent des notes toniques et fraîches pour maintenir à distance l'animal de compagnie. Les sprays destructeurs d'odeurs contiennent en prime du romarin et évitent également les récidives.

À retenir

La stérilisation du chat et du chien leur permet certains avantages concernant leur santé et leur espérance de vie. Concernant les maîtres qui souhaitent faire stériliser leur animal, il est possible de souscrire une assurance santé pour chien ou chat afin d'être remboursé des frais vétérinaires pour la stérilisation. Enfin, la stérilisation réduit également le nombre de chats et de chiens errants, qui ne sont ni tatoués, ni pucés, qui relèvent de la responsabilité des maires s’ils sont capturés dans leur commune. Ces chats ou chiens peuvent être stérilisés et replacés dans leur zone d'habitation à la demande du maire pour diminuer de manière significative le risque de reproduction par de nouveaux chats errants.

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