Rupture des ligaments croisés : symptômes, traitement et rééducation
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 12/11/2024 à 09h11, publié le 09/03/2021 à 16h03
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« Se faire les croisés » est une expression que l’on entend souvent dans le domaine du sport pour désigner la rupture d’un ligament du genou. Il s’agit d’une blessure redoutée par de nombreux sportifs, car elle survient, le plus souvent, sans prévenir. En outre, elle implique une intervention chirurgicale et un arrêt prolongé du sport. Quelles sont les causes de la rupture des ligaments croisés ? Quels symptômes provoque-t-elle ? Comment est-elle soignée ? Pharma GDD répond aux questions les plus fréquentes sur la rupture des ligaments croisés.
L’articulation du genou regroupe la partie basse du fémur (condyle fémoral) et la partie haute du tibia (plateau tibial), ainsi que la rotule. Les os sont recouverts de cartilage, une couche élastique et lisse qui permet le glissement des surfaces osseuses. Les ménisques sont comparés à des petits coussins qui jouent le rôle d’amortisseurs. Ils augmentent la stabilité de l’articulation et permettent de distribuer les charges de manière optimale. Attachés aux os par des tendons, les quadriceps et les ischio-jambiers sont des muscles qui interviennent dans la stabilisation et le mouvement du genou.
Les ligaments, qui nous intéressent ici, sont des tissus conjonctifs résistants qui relient les os de genou entre eux, limitent les glissements et les mouvements excessifs. Il y a 4 ligaments principaux :
Le plus souvent, la rupture des ligaments croisés est le résultat d’un traumatisme direct (coup sur le genou) ou indirect (mouvement de torsion). Les sportifs y sont particulièrement exposés, notamment dans les disciplines qui requièrent des mouvements propices aux lésions ligamentaires : réception d’un saut, changement de direction violent, mouvement de pivot, pied qui reste bloqué au sol alors que le genou pivote… Ainsi, les sports les plus à risque sont le ski, le handball, le basket, le tennis, le volley, le rugby, le football et les sports de combat.
En complément, différents examens d’imagerie peuvent être réalisés. En complément d’une radiographie standard, qui permet de déceler une éventuelle fracture, une IRM est réalisée pour visualiser l’intérieur du genou. L’arthroscanner est une alternative en cas de contre-indication à l’IRM. Les examens prescrits face à une rupture des ligaments croisés ont aussi pour objectif de rechercher d’autres blessures du genou, comme une lésion méniscale par exemple.
Malgré plusieurs tentatives menées par des spécialistes, il n’est pas possible de suturer le ligament rompu. Il faut donc le remplacer afin de rétablir la stabilité du genou et réduire les risques de récidive. C’est ce que l’on appelle une ligamentoplastie. Celle-ci est généralement proposée aux sportifs réguliers, de haut niveau ou professionnels, une fois que le gonflement s’est résorbé. Elle repose sur l’insertion d’un nouveau ligament à la place du ligament lésé. Un maximum du ligament rompu est préservé pour assurer une bonne colonisation cellulaire sur le nouveau ligament. Le transplant est réalisé à partir de tissus issus du tendon rotulien (technique de Kenneth-Jones) ou des tendons des ischio-jambiers (technique du DIDT). Il est inséré dans l’articulation et fixé avec des vis résorbables.
La ligamentoplastie est une intervention chirurgicale réalisée sous arthroscopie. Cette technique respecte les structures anatomiques et permet d’accéder à l’articulation du genou sans agresser les muscles. La perte sanguine et les cicatrices sont minimisées, et la récupération est meilleure. En outre, l’arthroscopie permet de traiter une éventuelle lésion méniscale. Sous anesthésie générale ou loco-régionale, la ligamentoplastie dure environ 1 heure. Elle nécessite une hospitalisation de 3 jours et le port d’un pansement stérile pendant une dizaine de jours.
Dans les jours qui suivent l’intervention, le patient doit porter une attelle ou une genouillère ligamentaire afin d’immobiliser le genou. Au cours de la première semaine post-opératoire, le genou est gardé en extension et la marche se fait avec des béquilles ou des cannes anglaises, en évitant de poser le pied au sol. Durant la deuxième semaine, il est possible de plier le genou, puis de marcher sans aide. La reprise du travail est évaluée en fonction de la profession exercée.
D'autres pathologies peuvent toucher le genou. Pour en savoir plus, consultez nos fiches conseils : Pathologies du genou et de la cheville et Lésions du ménisque : explications.
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Crédits photos
Figure 1 : https://www.chirurgie-orthopedique-paris.com/
Figure 2 : https://ramsaygds.fr/
Anatomie du genou
Le genou est une articulation soumise à de fortes contraintes. Elle soutient le poids du corps, absorbe les chocs, assure la stabilité de la jambe et est particulièrement sollicitée lors de certaines activités sportives ou lorsque l’on porte des charges lourdes. Le genou se caractérise par une structure complexe. Par ailleurs, il bouge selon 3 axes : flexion-extension, adduction-abduction et rotation interne-externe.L’articulation du genou regroupe la partie basse du fémur (condyle fémoral) et la partie haute du tibia (plateau tibial), ainsi que la rotule. Les os sont recouverts de cartilage, une couche élastique et lisse qui permet le glissement des surfaces osseuses. Les ménisques sont comparés à des petits coussins qui jouent le rôle d’amortisseurs. Ils augmentent la stabilité de l’articulation et permettent de distribuer les charges de manière optimale. Attachés aux os par des tendons, les quadriceps et les ischio-jambiers sont des muscles qui interviennent dans la stabilisation et le mouvement du genou.
Les ligaments, qui nous intéressent ici, sont des tissus conjonctifs résistants qui relient les os de genou entre eux, limitent les glissements et les mouvements excessifs. Il y a 4 ligaments principaux :
- le ligament croisé antérieur ;
- le ligament croisé postérieur ;
- le ligament collatéral externe ;
- le ligament collatéral interne.
Causes et symptômes de la rupture du ligament croisé
Dans 4 cas sur 5, la rupture du ligament croisé concerne le ligament croisé antérieur (LCA). Celui-ci se situe dans la partie centrale du genou, dans l’interstice entre le fémur et le tibia. Il commence à l’extrémité basse du fémur, traverse l’articulation en diagonale et se fixe sur l’extrémité haute du tibia. Le ligament croisé antérieur forme, avec le ligament croisé postérieur, une sorte de X. Ces ligaments ont une fonction très importante puisqu’ils empêchent une rotation et un déplacement excessifs du tibia par rapport au fémur.À quoi est due la rupture des ligaments croisés ?
La rupture du ligament croisé antérieur survient lorsque celui-ci atteint sa limite de tension et se rétracte à ses extrémités. Elle peut être partielle ou complète, et parfois associée à une entorse grave. Lorsqu’elle n’est pas bien soignée, une rupture des ligaments croisés constitue un facteur favorisant de l’arthrose du genou. La prévention de cette blessure repose essentiellement sur le renforcement musculaire (quadriceps et ischio-jambiers) et l’échauffement avant l’effort.Le plus souvent, la rupture des ligaments croisés est le résultat d’un traumatisme direct (coup sur le genou) ou indirect (mouvement de torsion). Les sportifs y sont particulièrement exposés, notamment dans les disciplines qui requièrent des mouvements propices aux lésions ligamentaires : réception d’un saut, changement de direction violent, mouvement de pivot, pied qui reste bloqué au sol alors que le genou pivote… Ainsi, les sports les plus à risque sont le ski, le handball, le basket, le tennis, le volley, le rugby, le football et les sports de combat.
Quels sont les symptômes d’une rupture des ligaments croisés ?
Lorsqu’elle survient, la rupture du ligament croisé provoque ce que les spécialistes appellent une « sensation audible ». En effet, cette blessure est associée à un claquement, un son proche de celui que fait un élastique quand il se casse. Les premiers symptômes de la rupture des ligaments croisés apparaissent immédiatement après le traumatisme :- forte douleur ;
- craquement ;
- sensation d’instabilité ;
- difficulté à tendre la jambe et à marcher ;
- gonflement (œdème) lié à la présence de sang dans l’articulation ;
- blocage temporaire du genou.
- mettez votre genou au repos et appliquez de la glace pour réduire l’œdème ;
- évitez autant que possible de vous appuyer sur l’articulation en utilisant des cannes anglaises ou des béquilles ;
- une attelle de genou peut aussi être recommandée afin de limiter les mouvements.
Traitement de la rupture des ligaments croisés
Bien connue en orthopédie et en médecine du sport, la rupture du ligament croisé est confirmée grâce à différents tests et examens. Par la suite, l’opération est souvent nécessaire pour remplacer le ligament rompu.Diagnostic d’une rupture du ligament croisé
En cas de suspicion d’une rupture des ligaments croisés, la première étape du diagnostic consiste en un interrogatoire du patient visant à déterminer le contexte du traumatisme et à faire le point sur les symptômes présentés. Plusieurs tests sont ensuite réalisés, comme le test de Lachmann. Celui-ci a pour but de révéler la présence d’un « tiroir antérieur », c’est-à-dire une translation anormale du tibia par rapport au fémur. La réaction du genou concerné par la lésion est toujours comparée à celle de l’autre genou. Lorsque l’œdème est trop important, l’examen clinique peut être difficile. Il est alors préférable d’attendre sa résorption.En complément, différents examens d’imagerie peuvent être réalisés. En complément d’une radiographie standard, qui permet de déceler une éventuelle fracture, une IRM est réalisée pour visualiser l’intérieur du genou. L’arthroscanner est une alternative en cas de contre-indication à l’IRM. Les examens prescrits face à une rupture des ligaments croisés ont aussi pour objectif de rechercher d’autres blessures du genou, comme une lésion méniscale par exemple.
Ligamentoplastie : en quoi consiste l’opération du ligament croisé ?
La cicatrisation totale du ligament croisé rompu se fait difficilement de manière naturelle. Sans opération, un tissu fibreux d’interposition se forme au niveau de la lésion, ce qui réduit la laxité de l’articulation. En revanche, une gêne persiste et des mouvements simples peuvent induire la sensation que le genou se dérobe. Si le patient ne compte pas reprendre une activité physique contraignante pour le genou, ou s’il pratique une discipline impliquant des mouvements rectilignes (natation, cyclisme), l’opération du ligament croisé n’est pas indispensable.Malgré plusieurs tentatives menées par des spécialistes, il n’est pas possible de suturer le ligament rompu. Il faut donc le remplacer afin de rétablir la stabilité du genou et réduire les risques de récidive. C’est ce que l’on appelle une ligamentoplastie. Celle-ci est généralement proposée aux sportifs réguliers, de haut niveau ou professionnels, une fois que le gonflement s’est résorbé. Elle repose sur l’insertion d’un nouveau ligament à la place du ligament lésé. Un maximum du ligament rompu est préservé pour assurer une bonne colonisation cellulaire sur le nouveau ligament. Le transplant est réalisé à partir de tissus issus du tendon rotulien (technique de Kenneth-Jones) ou des tendons des ischio-jambiers (technique du DIDT). Il est inséré dans l’articulation et fixé avec des vis résorbables.
La ligamentoplastie est une intervention chirurgicale réalisée sous arthroscopie. Cette technique respecte les structures anatomiques et permet d’accéder à l’articulation du genou sans agresser les muscles. La perte sanguine et les cicatrices sont minimisées, et la récupération est meilleure. En outre, l’arthroscopie permet de traiter une éventuelle lésion méniscale. Sous anesthésie générale ou loco-régionale, la ligamentoplastie dure environ 1 heure. Elle nécessite une hospitalisation de 3 jours et le port d’un pansement stérile pendant une dizaine de jours.
Dans les jours qui suivent l’intervention, le patient doit porter une attelle ou une genouillère ligamentaire afin d’immobiliser le genou. Au cours de la première semaine post-opératoire, le genou est gardé en extension et la marche se fait avec des béquilles ou des cannes anglaises, en évitant de poser le pied au sol. Durant la deuxième semaine, il est possible de plier le genou, puis de marcher sans aide. La reprise du travail est évaluée en fonction de la profession exercée.
La rééducation après une rupture des ligaments croisés
Après une ligamentoplastie, il est indispensable de respecter la période de rééducation. Celle-ci est également importante pour les patients qui n’ont pas eu de ligamentoplastie (sujets âgés, sportifs occasionnels notamment). La rééducation suite à une rupture du ligament croisé peut se faire chez un kinésithérapeute ou au sein d’un centre de rééducation. Les objectifs sont de réduire les douleurs, de préserver la souplesse et la mobilité de l’articulation, d’optimiser la récupération musculaire et d’éviter les raideurs articulaires. La reprise de l’activité physique dépend du déroulement et des résultats de la rééducation. L’utilisation de bandes de kinésiologie et le port d’une genouillère de maintien sont généralement recommandés aux personnes qui souhaitent reprendre le sport après une rupture des ligaments croisés.À retenir
L’articulation du genou repose sur différents éléments, dont les ligaments croisés, qui évitent les mouvements excessifs propices aux lésions. Bien que résistants, les ligaments sont parfois soumis à de grandes contraintes, notamment pendant certaines activités sportives. Arrivés au maximum de la tension qu’ils peuvent supporter, ils peuvent se casser. C’est ce que l’on appelle une rupture des ligaments croisés. Dans la grande majorité des cas, cette blessure touche le ligament croisé antérieur. Les symptômes surviennent immédiatement, avec des douleurs vives, des craquements, une impression d’instabilité et un gonflement. Lorsque la lésion ligamentaire est confirmée, l’opération est souvent un passage obligé pour rétablir la stabilité de l’articulation. Une ligamentoplastie est alors réalisée pour remplacer le ligament rompu. Les suites opératoires sont simples, et une période de rééducation assure la reprise de l’activité physique dans des conditions optimales.D'autres pathologies peuvent toucher le genou. Pour en savoir plus, consultez nos fiches conseils : Pathologies du genou et de la cheville et Lésions du ménisque : explications.
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Crédits photos
Figure 1 : https://www.chirurgie-orthopedique-paris.com/
Figure 2 : https://ramsaygds.fr/