Reconnaître et soigner une mycose de la peau

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 18/11/2024 à 11h11, publié le 11/12/2020 à 15h12
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Reconnaître et soigner une mycose de la peau
Les mycoses cutanées sont des maladies très courantes, bénignes dans la plupart des cas. Elles sont dues à des champignons microscopiques et peuvent affecter la surface de la peau et des muqueuses, les ongles ou encore le cuir chevelu. Les symptômes des mycoses de la peau sont variables en fonction de la zone touchée et du type de champignon en cause. Ces infections fongiques superficielles entraînent parfois une gêne importante et constituent un motif très fréquent de consultation médicale. Comme elles ne guérissent pas spontanément, il est important de mettre en place un traitement adapté. Pour vous permettre d’en savoir plus et vous aider à les reconnaître, les pharmaciens de Pharma GDD vous présentent les causes, les symptômes ainsi que les traitements des mycoses cutanées.
 

Les champignons responsables des mycoses cutanées

Différentes espèces de champignons peuvent être à l’origine d’une mycose de la peau. Il peut s’agir de dermatophytes, du Candida albicans ou de la levure Malassezia. Ils n’entraînent pas les mêmes types de mycoses.

Les dermatophytes

Normalement absents sur la peau, car ne faisant pas partie du microbiote cutané, les dermatophytes sont des champignons filamenteux. Les mycoses peuvent être provoquées par trois genres de dermatophytes : Trichophyton, Microsporum et Epidermophyton. Ces champignons sont friands de kératine, présente dans la couche cornée de l’épiderme, les ongles, les poils et les cheveux. La transmission des dermatophytes se fait par contact entre deux personnes ou par contact avec des squames ou des poils contaminés par le biais des sols, peignes, brosses, vêtements, chapeaux… Ces champignons sont particulièrement présents dans les espaces sportifs (piscines notamment), les douches et vestiaires collectifs, ainsi que dans les salles de bain. En effet, ils prolifèrent plus facilement dans des conditions favorisant l’humidité, la chaleur et la macération. Les dermatophytes peuvent aussi être transmis à l’Homme par un animal de compagnie ou d’élevage. Plus rarement, la contamination peut se faire par la terre abritant ces champignons.

Le Candida albicans

Parmi les différentes espèces de Candida, le Candida albicans est responsable de la plupart des manifestations pathologiques chez l’Homme. Il est présent naturellement dans le tube digestif et les muqueuses génitales des femmes. Sous l’influence de certains facteurs, le Candida devient agressif et provoque ce que l’on appelle une candidose.

La levure Malassezia

Habituellement présente dans le microbiote cutané, la levure Malassezia furfur se multiplie en présence de divers facteurs tels que la chaleur, la transpiration ou l’application de corps gras sur la peau. Elle est à l’origine de problèmes de pellicules et de la dermite séborrhéique, mais aussi d’une mycose de la peau appelée pityriasis versicolor.
 

Facteurs favorisants des mycoses de la peau

Plusieurs situations favorisent la prolifération des champignons et augmentent les risques d’être atteint d’une mycose cutanée. Il peut s’agir de facteurs environnementaux, comme la chaleur, associée à l’humidité, que l’on retrouve dans les piscines, les saunas et les hammams. Les sports de contact (judo par exemple) sont également propices à la transmission des champignons.

L’état de la peau joue aussi un rôle important. En effet, les plaies, même minimes, ainsi que les irritations chroniques constituent des portes d’entrée pour les champignons. Par ailleurs, tout ce qui engendre une macération de la peau représente un milieu favorable : transpiration excessive, séchage insuffisant après la toilette, port de chaussures serrées, surpoids, obésité, port de couches… Enfin, des facteurs plus généraux sont susceptibles de faire apparaître une mycose de la peau : le diabète, un déficit immunitaire, la grossesse ou la prise de certains médicaments (antibiotiques, œstroprogestatifs, immunosuppresseurs, corticoïdes).
 

Symptômes des mycoses à dermatophytes

Pied d’athlète, mycose des plis, mycose vaginale, mycose des ongles… De nombreuses parties du corps peuvent être touchées par une infection fongique. Les symptômes sont variables, et il est important de les identifier rapidement afin de mettre en place un traitement adéquat.

Le pied d’athlète

Le pied d’athlète est une mycose des pieds provoquée par des dermatophytes. Elle est généralement observée chez l’adulte, au niveau des espaces entre les orteils. Cette mycose de la peau se manifeste par une fissure au fond du pli associée à une desquamation sèche ou suintante selon les cas. La mycose peut prendre un aspect blanchâtre et provoquer des démangeaisons. Elle peut aussi s’étendre et toucher les ongles. On parle alors de mycose des ongles, ou onychomycose. Découvrez plus d’informations sur la mycose des pieds dans notre fiche conseil dédiée.

Mycose des grands plis

Les dermatophytes peuvent aussi être à l’origine d’une mycose des grands plis, en particulier au niveau de l’aine et des cuisses. Cette atteinte prend la forme d’une plaque étendue rouge ou brune, aux contours arrondis, sans fissure du fond du pli. La peau paraît saine au centre de la plaque, tandis que les bords sont rouges, squameux et abritent des petites vésicules. Des démangeaisons sont également possibles avec cette mycose cutanée.

Mycose des ongles

L’onychomycose est souvent secondaire à une mycose des pieds ou des mains. Les dermatophytes pénètrent au niveau de la jonction entre la peau et le lit de l’ongle. La mycose atteint d’abord le pourtour, puis l’ongle en lui-même. Les tissus sont tuméfiés, rouges et douloureux. Ils laissent parfois s’échapper un liquide clair. Par la suite, une tache jaunâtre apparaît sur le bord de l’ongle. Celui-ci s’épaissit et se décolore jusqu’à devenir blanchâtre. À terme, cette mycose de la peau peut provoquer le décollement de l’ongle. N’hésitez pas à consulter notre fiche conseil pour en savoir plus sur la mycose des ongles. Vous trouverez sur Pharma GDD les produits Emtrix, par exemple, dédiés au traitement de la mycose des ongles. Pharma GDD vous propose un large éventail de produits pour traiter la mycose des ongles et la mycose des pieds.   

Mycose du cuir chevelu

Également appelée teigne, la mycose du cuir chevelu est fréquente chez les enfants avant la puberté. Les adultes sont beaucoup moins concernés. Cette mycose cutanée se caractérise par l’apparition de petites plaques de 1 à 3 cm de diamètre sur le cuir chevelu. Les lésions sont sèches, squameuses, croûteuses et pustuleuses. Les cheveux sont cassés courts ou raréfiés au niveau des plaques, provoquant des zones d’alopécie.
 

Symptômes des candidoses

Le champignon Candida albicans est à l’origine de différentes mycoses cutanées touchant la bouche, les parties génitales, les plis ou encore les seins.

Mycose de la bouche

La mycose de la bouche est reconnaissable à la perlèche, qui affecte les coins des lèvres. La zone est rouge, fissurée et macérée, sur un seul ou les deux côtés de la bouche. En parallèle, la mycose touche la langue et les muqueuses (gencives, palais). Celles-ci sont rouges, brillantes, vernissées et douloureuses. La langue est rouge, lisse et dépapillée. Ce type de mycose s’accompagne, dans certains cas, d’une sécheresse buccale et d’un goût métallique dans la bouche. Le muguet est un autre signe qui permet de reconnaître cette mycose cutanée. Il s’agit d’une rougeur du côté intérieur des joues, recouverte d’un enduit blanchâtre qui se détache si l’on y touche. Tous ces symptômes peuvent être associés ou isolés.

Mycose vaginale

La mycose vaginale est également une candidose. Elle concerne surtout les femmes jeunes et peut survenir durant la grossesse. Elle est plus rare après 50 ans. Cette mycose de la peau se caractérise par des lésions rouges, une muqueuse gonflée, l’apparition d’un enduit blanchâtre et des pertes blanches voire jaunâtres, souvent abondantes, qui stagnent dans les plis de la muqueuse vulvo-génitale. Les démangeaisons liées à la mycose vaginale sont intenses. Les femmes concernées peuvent ressentir des douleurs lors des rapports sexuels. Parfois, les champignons s’étendent aux plis des cuisses et des fesses. La mycose vaginale peut se manifester par quelques épisodes aigus au cours de la vie ou par une forme chronique récidivante. Nos pharmaciens vous livrent leurs conseils sur la mycose vaginale dans une fiche spécifique.

Intertrigo

L’intertrigo est une candidose des plis qui peut se développer dans les plis des cuisses, de l’aine, dans le pli interfessier, sous les seins, dans les replis abdominaux (surpoids, obésité), le nombril ou les espaces entre les doigts. Cette mycose de la peau débute par une fissure qui démange. Ensuite, une rougeur circulaire, des petites pustules et une desquamation apparaissent en périphérie de la lésion. La rougeur est recouverte d’un enduit crémeux malodorant.

Candidose mammaire

Enfin, la candidose mammaire est une mycose beaucoup moins connue, qui peut survenir au cours de l’allaitement. Elle peut être favorisée par l’existence d’une autre candidose, la prise d’antibiotiques, une crevasse mal soignée (risque de surinfection), le port prolongé de coussinets d’allaitement ou de vêtements serrés (macération), la fatigue, un système immunitaire affaibli, un manque ou un excès d’hygiène. Plusieurs signes peuvent faire suspecter une candidose mammaire. Une douleur survient au niveau du mamelon, puis s’étend dans le sein. Elle s’apparente à une sensation de brûlure ou un élancement. Cette douleur est présente pendant toute la tétée et persiste entre les boires. Le mamelon peut être irrité et prendre un aspect rose luisant. La candidose mammaire peut également faire apparaître un muguet dans la bouche du bébé allaité, ou un érythème fessier. Elle peut toucher 1 sein ou les 2, et ses symptômes ne sont pas nécessairement présents en même temps.
 

Pityriasis versicolor : symptômes de la mycose à Malassezia

Le pityriasis versicolor est une mycose de la peau qui atteint surtout les jeunes adultes. Bénigne et non contagieuse, elle entraîne l’apparition de multiples petites taches sur le corps. La couleur de ces taches est variable et dépend essentiellement de la carnation de la personne touchée par la mycose. Ainsi, elles peuvent être roses, beiges, jaunes ou brunes. Lorsque la peau est exposée au soleil et bronze, les taches deviennent blanches.

Dans la plupart des cas, le pityriasis versicolor prédomine sur le tronc, et plus particulièrement sur le haut du thorax. Parfois, des taches peuvent apparaître sur le visage, le cou et les membres. Elles s’étendent progressivement pour former de grandes plaques. Enfin, il arrive que certaines parties du corps soient atteintes par la mycose sans que cela soit visible à l’œil nu. N’hésitez pas à consulter notre fiche conseil sur le pityriasis versicolor pour en savoir plus.
 

Que faire en cas de mycose de la peau ?

Le diagnostic de mycose cutanée doit être posé par un médecin (généraliste ou dermatologue) après un examen de la peau. L’analyse mycologique en laboratoire n’est pas systématique, mais elle peut se révéler nécessaire en cas de doute sur l’infection, de présentation atypique, si les lésions sont récidivantes ou résistent aux traitements.

Pour bien soigner une mycose de la peau, il est essentiel de suivre plusieurs règles :
  • lavez-vous soigneusement les mains à l’eau et au savon avant et après l’application du traitement ;
  • appliquez le produit sur les lésions et leur périphérie ;
  • respectez la posologie et la durée du traitement ;
  • ne grattez pas les lésions et consultez un médecin si vous constatez qu’elles s’aggravent ;
  • examinez toutes les personnes du foyer et traitez aussi les animaux de compagnie lorsque ceux-ci sont à l’origine de la contamination.

Traitement local de la mycose cutanée à l'aide de médicaments

Lorsque la mycose cutanée est modérée (une ou deux lésions isolées, pied d’athlète sans atteinte des ongles, mycose d’un pli), il est important de la traiter rapidement afin d’éviter qu’elle se propage et de limiter les risques de contamination de l’entourage. Pour cela, vous pouvez vous tourner vers un médicament antifongique à usage local, disponible sans ordonnance. Les marques Monazol, Lomexin, Bailleul, GSK, Viatris et Apaisyl, entre autres, vous proposent des solutions effocaces. Le traitement peut se présenter sous forme de crème, d’émulsion, de lotion, de poudre ou de gel.
Dans le cas de la mycose des ongles (onychomycose), le traitement implique l’application d’un vernis antifongique, parfois associé à une crème, pendant trois à six mois.



Demandez toujours conseil à votre pharmacien afin d’avoir un traitement adapté à votre situation.

Attention, l’utilisation d’un antifongique pour soigner une mycose cutanée n’est pas toujours possible. Ainsi, cela n’est pas recommandé en cas de lésions macérées et surinfectées (impétigo) ou anciennes. Si vous souffrez de diabète, d’une maladie neurologique ou d’artérite des membres inférieurs, n’utilisez pas d’antifongique sans avis médical. Cette recommandation est également valable si la mycose concerne un enfant âgé de moins de 12 ans.

Traitement de la mycose de la peau avec les huiles essentielles

Certaines huiles essentielles sont recommandées en usage local cutané pour les infections de la peau causées par des champignons microscopiques comme les mycoses des plis de la peau (intertrigo), le pityriasis ou la teigne. Ainsi plusieurs huiles essentielles peuvent être utilisées seules ou bien en synergie avec d'autres huiles essentielles aux propriétés antifongiques comme les huiles essentielles d'arbre à thé, niaouli, giroflier, cannelle, origan compact, saro (mandravasarotra), géranium bourbon ou lavande vraie. 
Attention, les huiles essentielles présentent des précautions d'emploi, il est impératif de les connaitre avant de les utiliser.
Pour le soin de la peau, lorsqu'elles sont utilisées en synergie, les huiles essentielles doivent être diluées à 10 % dans une huile végétale de calophylle ou de millepertuis. Il est possible d'utiliser un mélange contenant entre 3 à 5 huiles essentielles différentes.
Le traitement des mycoses de la peau par les huiles essentielles doit être poursuivi pendant au moins un mois.  

Traitement oral d’une mycose de la peau

Dans certains cas, le traitement antifongique local ne suffit pas à soigner une mycose cutanée. Il faut alors se tourner vers un traitement par voie orale, qui est uniquement sur prescription médicale. En présence d’une mycose du cuir chevelu, le traitement est à la fois local et oral. Il est généralement long, de l’ordre de six à huit semaines. Afin d’optimiser les effets du traitement, vous pouvez couper les cheveux infectés au pourtour des plaques. Les bonnets, capuches, peignes, brosses, élastiques et taies d’oreillers doivent être lavés régulièrement et traités avec une poudre antifongique.

Un traitement oral est souvent nécessaire en plus du traitement local, par exemple lorsque la mycose de la peau provoque des lésions multiples. C’est également le cas pour l’onychomycose quand la personne présente une atteinte profonde ou multiple.

Quand consulter ?

Face à une mycose cutanée, il peut être indispensable de consulter un professionnel de santé. Cela permet, tout d’abord, de lever les éventuels doutes concernant les causes des symptômes observés. Si les lésions sont ouvertes, il y a un risque de surinfection, et cela nécessite une prise en charge particulière. Une consultation est également nécessaire lorsque la mycose s’accompagne d’une gêne, d’une douleur locale ou de démangeaisons qui perturbent la qualité de vie, mais aussi en cas d’aggravation des lésions après une semaine de traitement. Si de nouvelles lésions de mycose apparaissent sur une autre partie du corps, si vous êtes immunodéprimé ou suivez un traitement à base de corticoïdes, consultez un médecin.
 

Comment prévenir les mycoses cutanées ?

En adoptant les bons réflexes au quotidien, il est possible de prévenir l’apparition des mycoses de la peau. L’hygiène est un facteur indispensable. Ainsi, nous vous recommandons de ne pas partager le linge de toilette. Laver très régulièrement les serviettes et les tapis de salle de bain, ainsi que le linge de lit. Après la douche et le bain, séchez bien les plis et les espaces entre les orteils, souvent oubliés. Nettoyez et désinfectez les sols, la douche et/ou la baignoire afin d’éliminer les éventuels champignons qui pourraient y proliférer.

Si vous avez des animaux de compagnie, consultez régulièrement un vétérinaire afin qu’il puisse détecter rapidement la présence de champignons dans leur pelage et administrer un traitement limitant la transmission à l’Homme.

Lorsque vous vous rendez à la piscine, dans des vestiaires collectifs, une salle de sport ou des douches collectives, portez des claquettes afin d’éviter d’être en contact direct avec le sol humide. Vous pouvez aussi vous tourner vers des chaussons hygiéniques, en particulier pour les enfants. De manière générale, ne portez pas de chaussures trop serrées, qui favorisent la macération, évitez les semelles en caoutchouc et privilégiez les chaussettes en coton.
 

Ce qu’il faut retenir

Les mycoses de la peau sont des affections courantes qui constituent un motif récurrent de consultation médicale. Elles peuvent être provoquées par différents types de champignons comme les dermatophytes, le Candida albicans ou la levure Malassezia. En fonction du champignon en cause et de la localisation de la mycose, les symptômes ne sont pas les mêmes. Les mycoses cutanées peuvent atteindre les pieds, les plis, la bouche, le vagin, le cuir chevelu ou encore les ongles. Le traitement antifongique est généralement local, mais peut être associé à un traitement oral dans certains cas. Pour prévenir les mycoses cutanées, il est indispensable de mettre en place des mesures d’hygiène et d’éviter les situations à risque au quotidien.