Poux, morpions, gale : comment traiter son intérieur ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 23/10/2024 à 16h10, publié le 20/09/2018 à 06h09
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Poux, morpions, gale : comment traiter son intérieur ?
La rentrée est parfois synonyme d’infestation par les poux. En effet, les cours de récréation sont un lieu privilégié de transmissions de ces petites créatures irritantes. Mais les poux de tête ne sont pas les seuls à parasiter l’homme : les morpions, les poux de corps et la gale également, provoquant des marques sur la peau, des démangeaisons, et, dans certains cas, transmettant des maladies potentiellement graves.
Le traitement du corps doit s’accompagner d’une désinfection de l’environnement. Les vêtements, draps, taies d’oreiller, mais aussi les appuis-tête ou encore les canapés doivent être traités pour éviter toute réinfestation. Le passage au lave-linge et l’utilisation d’insecticides adaptés s’imposent. Comment éliminer les poux de l’environnement ? Quels produits utiliser contre la gale ? Pharma GDD fait le point sur ces questions.

Comment traiter son intérieur en cas de poux de tête ? 

Les poux de tête sont l’une des infestations que l’on associe à l’enfance et aux cours de récréation, mais les adultes aussi peuvent être touchés. Il faut préciser qu’avoir des poux n’est en rien synonyme d’absence d’hygiène ou de saleté. Les poux de tête prospèrent dans les cheveux, peu importe leur propreté. Pour savoir comment les éliminer de votre chevelure grâce aux produits anti poux dimeticone ou de celle de vos enfants, vous pouvez consulter notre fiche Comment se débarrasser des poux ?. Mais les mesures prises contre la pédiculose de la tête (l’infestation par les poux de tête) seront inutiles si l’environnement – intérieur de l’habitation, appui-têtes de la voiture – ne sont pas également traités pour réduire les possibilités de transmission et prévenir toute réinfestation.

Le pou de tête : symptômes, cycle de vie

Les poux de tête (Pediculus humanus capitis) sont des insectes mesurant entre 2 et 4 millimètres à l’âge adulte. Ils n’ont pas d’ailes et ne sautent pas. Ils vivent dans la chevelure, sur le cuir chevelu.
Ces insectes se nourrissent de sang humain. Lors du processus, ils injectent leur salive, qui contient une substance anti-coagulante. C’est elle qui est susceptible de déclencher des irritations chez les personnes qui y sont sensibles. En revanche, contrairement à d’autres insectes se nourrissant de sang, comme par exemple la tique, le pou de tête ne transmet pas de maladies à son hôte.

Les poux ont une durée de vie de 20 à 30 jours. La femelle pond quotidiennement jusqu’à dix œufs. L’œuf du pou de tête est protégé dans une coquille accrochée au cheveu : la lente. Une dizaine de jours après la création de la lente, une nymphe en éclot, qui deviendra un pou adulte entre 9 et 15 jours plus tard, après plusieurs mues.

La contamination se fait par contact direct, le pou ne sautant ou ne volant pas. Cette contamination se fait généralement par contact cheveu à cheveu avec une personne atteinte, mais elle peut également se faire par contact de la chevelure avec un objet porteur d’un pou : oreiller, bonnet, appui-tête, fauteuil… L’infestation par l’environnement est limitée, le pou de tête ou sa nymphe ne survivant qu’un à deux jours loin du cuir chevelu. Mais, considérant les capacités d’infestation d’une seule femelle, mieux vaut ne prendre aucun risque et également traiter son environnement.

Comment désinfecter son intérieur en cas de poux de tête

Les objets courants susceptibles de transmettre des poux de tête sont les bonnets, les écharpes et les brosses. Mais il faut aussi penser aux taies d’oreiller, aux peluches, aux fauteuils et canapés, ou encore aux casques de vélo ou aux appuis-tête de la voiture, même s’ils présentent un risque de réinfestation plus limité.
Les textiles ayant été en contact avec une chevelure infestée 3 jours avant le premier jour de traitement doivent être traités. Ils seront lavés en machine, en cycle long et à une température minimale de 60° C.
Mais tous les linges et textiles ne peuvent supporter une telle température, cela les abîmerait. D’autres sont impossibles à mettre au lave-linge.
Pour ces textiles, il existe plusieurs solutions :
  • le lavage à sec, ou le sèche-linge en position haute température pendant au moins 15 minutes,
  • l’enfermement de ces vêtements et objets dans un sac plastique hermétiquement fermé pendant au moins 14 jours,
  • l’utilisation d’un insecticide d’environnement adapté, sous forme de spray anti-poux,
  • l’additif lessive permettant de traiter le linge à partir de 30° C, évitant ainsi l’obligation de monter à 60° C. 
Enfin, les brosses, peignes, barrettes et autres serres-têtes doivent aussi être décontaminés par un trempage pendant au moins 10 minutes dans de l’eau chauffée à plus de 65°C.
Enfin, l’intérieur du véhicule et les sols de l’habitation devront être passés à l’aspirateur.

Les animaux (chiens ou chats) ne représentent aucun risque d’infestation, Pediculus humanus capitis étant spécifique à l’humain.
N’utilisez pas d’eau vinaigrée, et encore moins d’essence, pour éliminer les poux de tête de l’environnement. Ces produits sont soit inefficaces, soit dangereux.

Poux du corps : comment désinfecter les vêtements et la literie

Le pou de corps est différent du pou de tête. Comme il trouve refuge dans les vêtements et non sur le corps humain, le traitement de l’environnement est essentiel pour éliminer l’infestation.

Le pou de corps : symptômes, transmission, risques associés

La pédiculose corporelle (l’infestation par des poux de corps) est moins courante que celle de tête. Elle est due aux poux de corps (Pediculus humanus var. corporis, ou Pediculus humanus humanus), à ne pas confondre avec les poux de tête, même si les deux se ressemblent.
Contrairement au pou de tête, le pou de corps vit sur la face interne des vêtements et y pond ses œufs. Il ne va sur le corps humain que pour se nourrir. Il peut survivre 3 jours sans nourriture dans les vêtements.
Il provoque un prurit et il est également à l’origine de lésions de grattage pouvant s’infecter.
Si le pou de tête n’est pas vecteur de maladies, ce n’est pas le cas du pou de corps. Ses déjections, qu’il laisse sur la peau, contiennent des bactéries parfois nocives pour l’homme. Le pou de corps peut transmettre des maladies potentiellement graves : typhus exanthématique, fièvre récurrente, « fièvre des tranchées »...
Une infestation par les poux de corps est associée à des conditions de vie précaires : foyers d’hébergement, vie sans domicile fixe…

La désinfection en cas de poux de corps

Le pou de corps vivant dans les vêtements, leur décontamination est fondamentale pour éliminer l’infestation. Vêtements et literie doivent être traités. Le matelas doit être passé à l’aspirateur et le linge de lit et les vêtements doivent être lavés à plus de 60° C, comme pour le pou de tête. Le repassage au fer complète la décontamination. L’usage d’insecticides anti poux est aussi un moyen de lutte efficace.

Quel traitement de son intérieur en cas de morpions ?

Le pou de pubis est différent des poux de corps et des poux de tête. Il n’a pas la même forme et ne se développe pas sur les mêmes zones du corps.

Le morpion : symptômes et cycle de vie

Aussi appelé morpion, le pou de pubis (Phtirius inguinalis ou Phtirus pubis) est à l’origine de la phtiriase, la pédiculose inguinale. Transmis principalement par contact sexuel, le morpion colonise les poils du pubis, mais pas seulement : on peut le retrouver sur les poils de la région anale, sur les aisselles, les poils des pectoraux et les cils. Il est plus petit et trapu que les poux de tête et de corps. Hors du corps, il meurt en 24 heures et ses lentes en moins de huit jours.
Pour savoir comment éliminer les morpions du corps, vous pouvez consulter la fiche Morpions : nos conseils pour les éliminer.

Le traitement environnemental en cas de morpions

Même si la contamination hors contact sexuel, par l’environnement, est rare, il faut traiter les textiles en parallèle au traitement du corps pour éviter toute transmission ou réinfestation. Les textiles ayant été en contact avec la personne infectée doivent être lavés en machine à 60°C minimum. Si le lavage est impossible, les morpions restant sur les textiles seront éliminés par le lavage à sec ou par l’usage d’insecticides anti-poux.

Contre les poux, qu’ils soient de corps, de tête ou de pubis, les laboratoires ont mis au point des insecticides d’intérieur spécifiques pour traiter l’environnement. Ils se présentent sous la forme de sprays anti-poux. Lisez attentivement la notice avant d’utiliser ces produits. Dans le doute, demandez conseil à votre pharmacien. N’appliquez ces produits que dans des endroits aérés. Evitez le contact avec une source de chaleur. Faites un essai sur une partie du textile peu visible pour vérifier que l’insecticide ne laissera pas de taches.

L’usage de ces produits par et en présence de femmes enceintes, d’épileptiques ou d’asthmatiques est déconseillé.

La désinfection de l'environnement en cas de gale

La gale fait partie de ces affections contagieuses de la peau, transmissibles par contact humain et provoquées par un parasite, comme les pédiculoses. Mais le parasite responsable de la gale n’est pas un insecte mais un acarien.

La gale : cause, transmission, symptômes

L’acarien à l’origine de la gale est le sarcopte (Sarcoptes scabiei var. hominis). La femelle creuse des sillons dans la peau dans lesquels elle pond ses œufs. Elle provoque des démangeaisons et des lésions de la peau. Il existe plusieurs formes de gale : gale du nourrisson, gale norvégienne, gale disséminée inflammatoire… Auparavant, la gale était associée à la vie dans des conditions particulières : collectivité, promiscuité, précarité. Aujourd’hui, elle s’étend et touche de plus en plus de personnes, y compris celles ayant une très bonne hygiène. On parle de « gale des gens propres ».
La gale se transmet par des contacts peau à peau de longue durée. C’est une infection sexuellement transmissible. La contamination via les textiles (literie, vêtements) est rare, sauf dans le cas de la gale profuse, aussi appelée « gale hyperkératosique », « gale norvégienne » ou « gale croûteuse généralisée ».
Hors du corps, le parasite meurt en quelques jours.
A côté du traitement contre la gale, le traitement de l’environnement en cas de gale diffère selon le type de gale. On distingue deux situations : la gale simple et la gale profuse.

Gale simple : le traitement du linge

En cas de gale simple, le risque de contamination par l’environnement est faible, mais pas inexistant. Le traitement de l’intérieur repose sur le passage de l’aspirateur, y compris sur le matelas, aspirateur à nettoyer à la javel après utilisation, ainsi que sur le lavage des sols.
Les vêtements et le linge ayant été en contact avec la personne parasitée depuis moins de 72 h seront lavés à une température supérieure à 60°C et séchés 10 à 30 mn à température maximale.
Des insecticides acaricides (anti-acariens) permettront d’éradiquer l’acarien sur les textiles ne pouvant être lavés à 60°C. Ils existent sous diverses formes : sprays, plaques à glisser sous le matelas…
Les objets peuvent également être placés 3 à 5 jours dans un sac hermétique, pour que les sarcoptes les ayant contaminés meurent de dénutrition. Le froid aidant à détruire l’acarien, le sac peut être placé au congélateur pour faciliter leur élimination.

Gale profuse : le traitement de l’environnement

En cas de gale profuse, en plus des mesures précédentes, ce sont les lieux (chambre...) qui devront être décontaminés par acaricide, en suivant les conseils du médecin. Si la gale humaine ne peut contaminer l’animal de compagnie, elle peut par contre s’en servir comme vecteurs. Il convient donc de minimiser les contacts entre eux et l’homme pendant la durée de traitement.

Les principaux actifs dans les traitements d'intérieur

Les insecticides et acaricides se classent en deux catégories : ceux fonctionnant à l’aide de pyréthrinoïdes, et ceux utilisant des composés présents dans les huiles essentielles.

Les pyréthrinoïdes

Pour se défendre contre les insectes, les chrysanthèmes émettent des pyréthrines, un insecticide/acaricide naturel. Les pyréthrinoïdes en sont des dérivés synthétiques plus stables. Ces substances agissent en altérant le bon fonctionnement du système nerveux des insectes. Ils sont peu toxiques pour les mammifères mais très nuisibles aux organismes à sang froid (par exemple les poissons). Il faut donc bien suivre les conseils d’utilisation pour éviter tout problème.
Les principaux pyréthronoïdes utilisés dans les produits insecticides pour l’environnement sont la tétraméthrine, la sumithrine (aussi connue sous le nom de phénothrine), et la perméthrine.

Pour améliorer l’effet des pyréthrinoïdes, ils sont souvent associés au Piperonyl Butoxide (PBO). Ce synergisant améliore l’efficacité de l’insecticide en réduisant les capacités de défense de l’insecte.

Les insecticides à base d’huiles essentielles

Certaines huiles essentielles contiennent du geraniol. Cette substance est réputée pour ses effets insecticides. Elle entraînerait une déshydratation de l’insecte. Des fabricants l’intègrent dans leurs produits anti-parasites pour le traitement de l’environnement.

Pour une efficacité maximale en cas de pédiculose (infestation par les poux) ou de gale, il faut traiter le corps et l’environnement. Le linge, les vêtements et divers objets peuvent héberger les parasites et conduire à une réinfestation.
Les mesures à prendre sont le lavage du linge à 60° C et la mise en sac hermétique des objets ne pouvant être lavés à cette température le temps que le parasite meure de faim ou l’usage d’insecticides/acaricides spécifiques.

A lire également : Punaises de lit : comment s'en débarasser