Les bienfaits de l'Arnica

  • Par Isabelle Briennon, mis à jour le 17/10/2024 à 11h10, publié le 04/10/2024 à 10h10
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Les bienfaits de l'Arnica
L’Arnica est une plante des montagnes à magnifiques fleurs jaunes reflétant le soleil. Traditionnellement utilisée pour les bleus, les bosses, les hématomes ou les entorses, l’Arnica des montagnes est la plante de choix pour les petits traumatismes.  Arrêtons-nous quelques minutes sur cette plante si digne d’intérêt.

Qu’est-ce que l’Arnica ?

L’Arnica est un genre de plantes de la famille des Astéracées. C’est une plante des montagnes que l’on trouve en Europe, notamment en France dans le Jura, les Vosges, les Cévennes, les Pyrénées, le Dauphiné et la Savoie pour les espèces montana et angustifolia et surtout au nord du continent américain pour l’espèce chamissonis.

L’Arnica montana est une plante sauvage très prisée et sa récolte est très importante. Sa culture, difficile et amenant à des plants cultivés moins riches en principes actifs, n’existe pratiquement plus. Ainsi seuls les plants sauvages sont récoltés, ce qui amène à une raréfaction de l’espèce. Pour contrer cela, Arnica montana a été inscrit sur la liste des espèces protégées et il existe une règlementation stricte concernant sa cueillette.
Face à cela, la recherche s’est tournée vers une autre espèce d’Arnica aux propriétés similaires est plus facilement cultivable avec des rendements plus rapides et plus importants. Il s’agit d’Arnica chamissonis. Cette espèce aurait une teneur en lactones sesquiterpéniques (hélénaline et certains de ses dérivés tels que 11α,13-dihydrohélénaline) supérieure à Arnica montana. Arnica chamissonis figure à la Pharmacopée allemande et à la Pharmacopée Française et elle est inscrite sur la liste A des plantes médicinales. Ses indications sont similaires à celles d’Arnica montana.

L’Arnica est donc une plante à utiliser de la façon la plus correcte possible. Pour cela, il est indispensable de connaître sa composition et ses indications traditionnelles.
Ceci est d’autant plus vrai que la plante est très toxique lorsqu’elle est prise par voie orale.

L’usage traditionnel de l’Arnica remonte à des temps anciens.

Dès le XIIe siècle, l’Arnica est repérée par la mystique Hildegarde de Bingen, qui voit en elle des possibilités de guérison. Puis, la plante intéresse plusieurs médecins allemands du Moyen-âge à la Renaissance, lorsque celle-ci devient d’usage courant dans les campagnes, les paysans la faisant bouillir dans la bière pour son utilisation contre les coups et les bosses. Ce n’est donc pas un hasard si elle finit par être appelée « panacea lapsorum », soit en latin, « panacée des chutes ». Ses propriétés ne cessent de se voir confirmées pour soigner les coups, les ecchymoses, les amas de sang ou de sérosités liés à des chutes, des foulures musculaires... Dans les campagnes françaises, les fleurs d’Arnica étaient écrasées et mises à macérer dans l’alcool local pour fabriquer des teintures que l’on utilisait en imbibant des linges que l’on appliquait sur les douleurs.

Plus tard, c’est le médecin homéopathe Samuel Hahnemann qui voit un grand intérêt à développer l’usage à doses homéopathiques de cette plante toxique. Après avoir expérimenté la plante sur lui-même et ses proches, le médecin en déduit que par ingestion la plante procure des symptômes locaux (douleurs musculaires, ecchymoses et hémorragies) et des symptômes généraux (fièvre, congestion, plaintes et agitation). Par analogie, il lui confère ses indications pour les traumatismes et la fatigue musculaire.

La plante a porté plusieurs noms reflétant ses utilisations au fil des siècles comme :
  • l’herbe aux chutes, son nom ancestral dans les campagnes en référence à son utilisation fréquente en cas de choc ou de contusion,
  • le tabac des Vosges pour son usage par les paysans qui fumaient ses feuilles à l’arôme riche comme succédané au tabac ou bien en cas de toux,
  • le quinquina du pauvre au XVIIIe siècle pour l’utilisation de ses fleurs pour faire baisser la fièvre lorsque le véritable quinquina était une denrée rare (cette utilisation ayant été abandonnée en raison de la toxicité de l’Arnica par voie orale).

Depuis 1957, l’Arnica est utilisée en Allemagne comme remède en cas d’accidents à l’origine d’hématomes, d’entorses, de contusions, d’ecchymoses, d’œdèmes causés par une fracture, ainsi que pour le traitement systématique des troubles musculaires et articulaires, contre la furonculose, contre les inflammations causées par les piqûres d'insectes et la phlébite superficielle, et pour traiter les inflammations de la bouche et de la gorge (gingivite, aphtes).
Attention, l’Arnica est une plante qui peut être très semblable à d’autres qui côtoient le même environnement, des risques de confusion existent.

Composition de l’Arnica

L’Arnica est une plante unique, sa composition est un véritable trésor pour qui sait l’utiliser.

En effet, la fleur, qui est utilisée traditionnellement en phytothérapie, contient :
  • une huile essentielle grasse et à l’odeur puissante riche en acides gras, en thymol (antibactérien puissant), en monoterpènes et sesquiterpènes (bisabolol, δ-cadinène, oxyde de caryophyllène, humulène, myrcène, α-phellandrène) aux propriétés antispasmodiques  et en alcools triterpéniques ( arnidiol, faradiol, maniladiol, calenduladiol)) aux propriétés anti-inflammatoires, antidouleurs et antiœdémateuses,
  • des lactones sesquiterpéniques (hélénaline et ses dérivés) aux propriétés anti-inflammatoires, antidouleurs et antihémorragiques, ces lactones sont également responsables des allergies que la plante peut entraîner,
  • des flavonoïdes avec les méthoxyflavones (dérivés d’apigénine, d’hispiduline, d'isorhamnétine, de patulétine, de despinacétine) aux propriétés anti-inflammatoires,
  • des tanins aux propriétés cicatrisantes,
  • des acides phénols (acides chlorogénique, caféique, caféylchlorogénique, cynarique, p-coumarinique, dérivés de l’acide benzoïque (vanillique, gallique, protocatéchique)) aux propriétés anti-inflammatoires, antidouleurs et antibactériennes,
  • stérols (α-sitostérol, β-sitostérol, sitostérol, citrostadiénol, β-amyrine, germanicol),
  • des coumarines (ombelliférone, scopolétol) aux propriétés fluidifiantes sanguines (légèrement anticoagulantes),
  • des alcaloïdes pyrrolizidiniques, toxiques par voie orale, en très faible quantité (arnicine),
  • dérivés azotés, caroténoïdes (lutéine, zéaxantine, β-cryptoxanthine etc), dérivés polyacétyléniques et polyines.
 

Propriétés et bienfaits de l’Arnica

L’Arnica, grâce à sa composition riche en molécules phytoactives possède des propriétés antiinflammatoires, antidouleurs et de lutte contre les œdèmes, hématomes et ecchymoses.

L’Arnica est une plante recommandée pour ses usages traditionnels dans le traitement des traumatismes légers sans effraction de la peau. En effet, en cas d’altération franche de la barrière cutanée comme par une coupure ou une brûlure, les composants contenus dans la plante pourraient passer dans la circulation générale et entrainer des effets non souhaités comme une allergie ou une toxicité.

Cette plante est traditionnellement utilisée sans qu’il y ait eu d’études dans :
  • tous les coups, chocs et chutes n’entrainant pas de coupure ou de plaie,
  • les contusions ou les bosses,
  • les ecchymoses que l’on appelle aussi « bleus »,
  • les hématomes,
  • les douleurs musculaires et notamment les douleurs de fibromyalgies,
  • les douleurs articulaires comme dans l’arthrose, l’arthrite et les rhumatismes,
  • les douleurs tendineuses ou ligamentaires comme dans les entorses ou les foulures,
  • les soins bucco-dentaires.

On distingue deux types de produits à base d’Arnica. Ils sont obtenus à partir des fleurs :
  • soit par macération dans l’alcool, c’est la teinture d’Arnica ; elle est obtenue par macération des fleurs d’Arnica pendant 5 à 10 jours dans un alcool fort et elle permet d’extraire le plus grand nombre d’ingrédients actifs de l’Arnica, c’est-à-dire tous les composants antiinflammatoires et antalgiques et également les coumarines hémofluidifiantes,
  • soit par macération dans une huile végétale, on obtient alors un extrait d’Arnica riche en composants anti-inflammatoires. L’extrait est mélangé à d’autres huiles pour obtenir des huiles de massage ou à d’autres ingrédients pour fabriquer des crèmes, gels aqueux, pommades ou même patchs à l’Arnica.

Deux monographies de l’Arnica existent à la Pharmacopée européenne :
  • La fleur de l’Arnica sèche qui doit contenir au moins 0,40 % de principes actifs que sont les lactones sesquiterpéniques.
  • La teinture d’Arnica qui est obtenue par macération de la fleur dans l’alcool : cette teinture doit contenir au moins 0,04 % de principes actifs.

L’EMA reconnaît l’utilisation de la fleur d’Arnica sous forme de préparations semi-solides et liquides pour une utilisation par voie cutanée dans le traitement symptomatique de l'ecchymose et de l’hématome sous-cutané, dans le traitement des entorses et des douleurs musculaires localisées.

La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’Arnica en usage externe, dans les traumatismes tels qu’hématomes, luxations, contusions, œdèmes dus aux fractures, déchirures musculaires, chocs sur les articulations et également dans le traitement local des piqûres d’insectes, des furoncles, des inflammations de la bouche et de la gorge et dans celui des phlébites superficielles.

L’Arnica est également reconnue par l’ESCOP, Coopération scientifique européenne en phytothérapie, pour son usage externe dans le traitement des ecchymoses, des entorses et des piqûres d’insectes, pour les gingivites et des aphtes et aussi en application locale pour les douleurs liées à l’arthrose, comme les rhumatismes.

L’OMS, Organisation mondiale de la santé, reconnaît l’usage « traditionnel » de l’Arnica en traitement local contre la douleur et l’inflammation provoquées par des petites blessures et des accidents (ecchymoses, hématomes) et dans le traitement local des inflammations de la bouche, des piqûres d’insectes et de la phlébite superficielle.

Utilisations de l’Arnica

L’Arnica est une plante utilisée uniquement par voie locale sur la peau en cas de choc, de traumatisme ou de douleurs notamment musculaires ou en prévention d’une activité musculaire intense.

L’Arnica, dont on utilise la fleur, se présente sous forme de teinture d’Arnica ou d’extrait huileux dans des soins à usage cutané tels que des huiles de massage, des crèmes, des gels, des pommades ou des patchs.

La teinture d’Arnica en usage local

On distingue 3 usages locaux de la teinture d’Arnica : en application locale pour les coups, en bains de bouche ou gargarismes pour les soins bucco-dentaires ou bien, en massage pour les douleurs.
  • La teinture d’Arnica s’utilise en application cutanée pour les coups, les bosses, les bleus, les hématomes. On peut également l’utiliser pour une piqûre d’insecte avec réaction importante (présence d’un petit hématome...). On l’emploiera alors en application sur une compresse
    • soit pure directement sur la zone de peau touchée par l’accident, 
    • soit diluée au 1/3 avec de l’eau stérile si la peau est légèrement écorchée.
La teinture d’Arnica peut se présenter sous forme de gel ce qui permet une application plus facile (sans compresse) et une pénétration rapide (sans traces de gras). En cas de peau desséchée ou squameuse, on l’utilisera plutôt sous forme de pommade.
  • La teinture d’Arnica peut être utilisée en bain de bouche pour les affections de la bouche comme les aphtes, la candidose ou l’inflammation des gencives (gingivite) ou bien pour les douleurs dentaires. Elle est également utilisable en gargarisme en cas de mal de gorge ou d’angine sur avis médical. Pour cela, la teinture d’Arnica doit être diluée avec de l’eau stérile. Cet usage est réservé à l’adulte.
  • Il est possible pour le massage cutané, de la diluer à 2% (jusqu’à 10 %) dans une huile végétale (amande douce, abricot, sésame, calophylle…) pour l’utiliser au niveau des doulours des muscles, des articulations et des tendons.
Attention : il ne faut jamais utiliser la teinture d’Arnica si la peau est coupée, écorchée ou si elle saigne.

L’Arnica pour les douleurs

On utilise l’Arnica sous forme d’extrait pour les douleurs musculaires en préventif ou pour récupérer chez les sportifs, pour les douleurs articulaires tels que l’arthrite, l’arthrose ou les rhumatismes et pour toutes les douleurs ligamentaires comme les tendinites.

L’extrait d'Arnica est intégré, soit dans une lotion à frictionner, soit dans un gel aqueux, soit dans une crème ou dans une pommade, soit dans une huile de massage.

Chaque présentation a son importance puisque, selon que l’excipient a une teneur plutôt riche en gras (pommade, huile) ou plutôt riche en eau (gel), on n’en fera pas le même usage :
 
  • Lotion à frictionner : pour une utilisation simple non répétée. La lotion permet une pénétration très rapide des composants de l’Arnica à travers la peau. On l’utilise, par exemple, pour la préparation sportive.
  • Gel aqueux : pour une application légère. En effet, le gel pénètre rapidement en quelques secondes. Il permet ainsi un usage rapide sans avoir besoin de masser la zone douloureuse. On l’utilise pour un usage répété de quelques jours. Il permet d’apporter une sensation de fraicheur qui apaise la douleur.
  • Crème : pour une application en massage court d’une durée de 1 à 2 minutes. La crème à l’Arnica est destinée à être appliquée sur une peau normale, bien hydratée, sans problème de sécheresse.
  • Pommade : comme la crème, la pommade est destinée à être appliquée en massage court de 1 à 2 minutes, mais sur des zones épaisses, sèches ou squameuses.
  • Huile : réservée au massage prolongé de 5 à 15 minutes. Les huiles de massage à l’arnica contiennent diverses huiles végétales pour massage. Par exemple, celles contenant de l’huile de calophylle ou de sésame permettent une pénétration rapide des composants dans le derme. Elles sont destinées à des massages d’une durée de 2 à 10 minutes. Les huiles de massage à base d’huile d’amande douce sont à utiliser pour des massages prolongés de 10 à 15 minutes.

Frictions à l’Arnica pour le sport

Les lotions à frictionner sont utilisables avant ou après le sport ou une activité physique intense. Elles contiennent des huiles essentielles pour la relaxation musculaire ou aux propriétés antidouleurs.

Pour la récupération sportive, découvrez notre sélection de gels douche, bains moussants et galets de bain pour la détente musculaire et la récupération après le sport.

Gels d’Arnica

Certains gels d’Arnica contiennent seulement de l’Arnica comme Lehning et Arniroller. D’autres, comme Arnican gel ou pocket roll, contiennent, en plus, de l’huile essentielle de géranium.

Certains gels contiennent des huiles essentielles et des extraits de plantes comme Eric Favre et Arnican roll-on et d’autres contiennent du CBD.

Arnica et fraicheur

L’Arnica est intégrée sous forme d’extrait dans des gels et des sprays donnant une sensation de froid grâce à leur teneur en menthol.
D’autres sprays ne contiennent pas de menthol et parmi eux Arnican actifroid peut être utilisé par toute la famille dès 1 an.
                     
Sous forme de patch à appliquer sur le coup, le bleu ou la bosse, Flect’expert, également à base de menthol, conjugue l’extrait d’Arnica et l’extrait de marron d’Inde.

Arnica pour les bébés

Retrouvez notre sélection de gels à l’Arnica pour les bébés et les jeunes enfants. Gifrer Bébé Gel à l’arnica est utilisable dès la naissance. Sous forme de baume Pranarom Aromalgic Enfant est destiné aux juniors à partir de 4 ans.

Arnica et jambes lourdes

L’extrait d’Arnica peut également servir dans les problèmes circulatoires comme la sensation de jambes lourdes et les varices de petites tailles et non douloureuses.
On le retrouve dans le gel Arnican effet froid qui contient de l’extrait de vigne rouge, du marronnier d’Inde, du mélilot et du menthol et également dans la crème Rap.

Crèmes à l’Arnica

L’extrait d’Arnica est intégré dans les crèmes à l’Arnica. Dans Arnican CBD, l’extrait de millepertuis, l’extrait de chanvre et le CBD viennent renforcer la formule à l’Arnica pour leurs effets antidouleurs et décontractants musculaires.

Les crèmes à l’Arnica peuvent être complétées par des huiles essentielles favorables à la détente musculaire comme l’huile essentielle de matricaire, l’huile essentielle de géranium rosat, l’huile essentielle de néroli, l’huile essentielle de lavande, de menthe des champs et l’huile essentielle d'encens (boswellie) ou de gaulthérie pour leurs propriétés sur l’inflammation, la douleur et la décontraction des muscles, des tendons et des articulations.
Certaines crèmes à l’Arnica contiennent, en plus des huiles essentielles, des extraits de plantes et du CBD comme Chondro Aid Flash et CBD by Boiron.

Huiles de massage à l’Arnica

Lorsque l’Arnica se présente diluée dans une huile végétale comme l’huile de tournesol ou de pépin de raisin, on l’utilise comme huile de massage pour soulager les douleurs et contractures musculaires, les douleurs articulaires ou même les entorses en réalisant un massage local plus ou moins prolongé en fonction du traumatisme.
Par ailleurs, les huiles de massage sont très utilisées par les sportifs soit en préparation à l’effort physique, associées à un échauffement physique soit après l’exercice physique pour aider les muscles et tendons à récupérer et pour prévenir toutes courbatures.

Il existe des huiles de massage à l’Arnica qui intègrent des huiles essentielles telles que la gaulthérie, l’huile essentielle de piment, de Katafray, de genévrier, de romarin, de lavande, de menthe poivrée, d’eucalyptus citronné ou globuleux, de thym à feuilles de sarriette, de gingembre, de myrte ou de géranium aux propriétés antidouleurs et /ou anti-inflammatoires. Il s’agit de Puressentiel, Pranarom et Arnican.
On retrouve également des huiles de massage comme Weleda qui, comportent, en plus de l’extrait d’Arnica, d’autres extraits de plantes pour lutter contre les douleurs et l’inflammation comme le bouleau blanc, la reine des prés, le gingembre ou l’harpagophytum.
D’autres huiles d’Arnica de massage associent huiles essentielles et extraits de plantes comme Kneipp et Voltanatura.

Arnica en homéopathie

L’Arnica en homéopathie en tube granules (80 granules) ou en doses (200 globules) est le seul usage possible par voie orale de l’Arnica. En effet, en raison de sa toxicité per os, l’Arnica ne peut être utilisée que diluée à doses infinitésimales comme c’est le cas en homéopathie.

La souche Arnica montana est un polychreste, c’est-à-dire un médicament homéopathique de fond avec un champ d'action étendu. Arnica montana a donc plusieurs indications connues :
 
  • petits traumatismes physiques tels que les ecchymoses, contusions, hématomes avec ou sans plaies,
  • prévention de complications opératoires, d’interventions dentaires (extraction),
  • préparation ou suite d’accouchement, en accompagnement de césarienne,
  • douleur et cicatrisation d’épisiotomie,
  • douleurs aux seins (mastodynie),
  • œdèmes,
  • douleurs tendineuses notamment en cas d’entorses ou de foulures, douleur à l’épaule, tennis-elbow, névralgie intercostale accentuée par la toux, périostite chez le sportif,
  • douleurs musculaires, à la suite d’efforts prolongés comme les crampes, les courbatures, le lumbago, le torticolis et également en prévention des courbatures et de la fatigue musculaire chez les sportifs,
  • douleurs articulaires notamment en cas d’arthrose, de crise de goutte ou de rhumatismes,
  • troubles circulatoires (jambes lourdes, varices, pétéchies, hémorroïdes),
  • maux de gorge, laryngite, extinction de voix, furoncles,
  • brûlures (peu étendues, peu profondes, loin des orifices et des plis),
  • conjonctivite liée à un choc telle que les hémorragies sous-conjonctivales et les ecchymoses de la paupière,
  • suites de couches, retour de couches, lochies, tranchées,
  • chez le nourrisson, érythème fessier lié à la poussée dentaire,
  • chez l’enfant, insomnie par agitation physique,
  • chez l’adulte, insomnie par fatigue physique,
  • état grippal et convalescence, avec courbatures
  • piqures d’abeilles, de bourdons, de guêpes ou de frelons,
  • traumatismes psycho-affectifs en particulier avec agitation comme les chocs émotionnels violents (deuil, divorce, séparation…) surtout en cas de choc physique associé,
  • fatigue intellectuelle et épuisement nerveux total,
  • tension émotionnelle, stress avant examen.

On peut également l’utiliser, après consultation médicale chez un homéopathe, en cas de troubles cardiaques tels que des palpitations fonctionnelles, en prévention du risque cardio-vasculaire.
Les granules et globules ne présentent aucune contre-indication.
Chez les bébés et les enfants de moins de 6 ans, il est conseillé de dissoudre les granules dans un peu d’eau et de donner cette solution à la petite cuillère.
Ces médicaments en tubes ou en doses ne doivent pas être administrés chez les patients présentant une intolérance au fructose ou au galactose, un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou un déficit en sucrase/isomaltase ou lactase de Lapp.

Notre sélection d’Arnica montana en CH :

Notre sélection d’Arnica montana dans d’autres dilutions :

Quels sont les effets indésirables de l’Arnica ?

L’Arnica, prise par voie orale, est une plante dangereuse : elle peut provoquer des hallucinations, des vomissements, des diarrhées, des troubles cardiaques, musculaires, respiratoires et des saignements. Un risque vital existe.

La teinture d’Arnica peut entraîner des irritations sur une peau fragile (par exemple la peau d’un enfant ou d’une personne âgée ou une peau fragilisée par exemple par le soleil). Dans ce cas, nous recommandons d’utiliser la teinture diluée dans de l’eau.

Chez les personnes sensibles ou atopiques, en raison des composés allergisants de la teinture d’Arnica, celle-ci devra être diluée pour éviter tout risque d’allergie se manifestant par des rougeurs, des démangeaisons, un œdème, des vésicules et une eczématisation.

En cas de peau écorchée, brûlée ou coupée, la teinture d’Arnica peut entraîner une douleur.

En cas d’usage prolongé par voie cutanée, des troubles cutanés peuvent apparaître comme une rougeur, un œdème, des vésicules, des pustules, des démangeaisons ou un eczéma, voire une nécrose de la peau (qui devient noire).

Quelles sont les précautions d’emploi liées à l’Arnica ?

L’Arnica ne doit jamais être prise par voie orale, excepté en homéopathie.
En cas d’utilisation en bain de bouche ou en gargarisme, ne pas avaler la solution.

L’utilisation de produits à base d’Arnica est déconseillée en cas de grossesse (absence de données suffisantes concernant son innocuité et un risque de stimulation utérine est relaté). En cas d’allaitement, ne pas utiliser ces produits sur ou à proximité du mamelon.

De même, l’administration chez l’enfant de moins de 12 ans est déconseillée sauf mention contraire du laboratoire fabricant (toujours lire la notice).
Etant donné sa toxicité, il ne faut jamais laisser les médicaments ou autres produits à base d’Arnica à la portée ou à la vue des jeunes enfants.
Toujours utiliser les crèmes ou autres produits sous surveillance d’un adulte chez l’enfant, car, en cas d’ingestion, un empoisonnement est possible.

L’usage local des préparations à base d’Arnica doit être limité à une durée inférieure à 4 jours d’affilée.

Ces préparations ne doivent pas être appliquées sur la peau lésée par une plaie ou une brûlure ni sur les muqueuses notamment yeux et bouche. Dans ces cas-là, si un contact survient, rincer à l’eau.

Si l’hématome ou l’induration liés au choc ne passent pas en quelques semaines, adressez-vous à votre médecin.

Ne pas utiliser de préparations à l’Arnica et appeler le médecin si :
 
  • l’hématome apparaît sur le thorax, l’abdomen, autour de l’œil ou sur la tête,
  • l’hématome est très grand,
  • l’hématome ou l’ecchymose augmente progressivement de volume,
  • l’hématome devient chaud,
  • la douleur liée à l’hématome après le choc (douleur non liée au toucher de l’hématome/ecchymose) ne passe pas dans la journée,
  • l’hématome s’enkyste (formation d’une coque de peau dure sur l’hématome),
  • en plus de l’hématome, une fièvre ou une fatigue inhabituelles surviennent,
  • l’hématome ou l’ecchymose n’est pas lié à un accident (choc, chute...) et s’il est apparu spontanément,
  • des bleus apparaissent de plus en plus,
  • la peau sous l’hématome a perdu sa sensibilité,
  • en plus de l’hématome, il y a impossibilité de bouger,
  • un œdème apparaît (gonflement) à l’endroit de l’hématome,
  • un hématome apparaît chez un nourrisson qui ne marche pas encore,
  • un hématome apparaît chez un nourrisson ou un bébé et dont le contour pourrait représenter la forme d’un objet.
Dans chacun de ces cas, un médecin devra obligatoirement être consulté.

En cas de sensibilité excessive, d’allergie ou de peau fine (enfant, personne âgée), il est recommandé de tester localement toutes crèmes, pommades, huiles de massage ou gels sur la peau avant de l’utiliser. Bien attendre 48 heures pour éliminer une éventuelle survenue d’allergie.

N’utilisez pas d’Arnica en cas d’hypersensibilité à la plante ou aux plantes de la famille des Astéracées (allergie croisée avec le souci des jardins, le pissenlit…).

À retenir

L’Arnica est utilisée, notamment en teinture, sur la peau pour lutter contre les ecchymoses, les hématomes, les œdèmes et les douleurs en cas de choc. La plante est également extraite pour fabriquer des crèmes, gels aqueux, pommades ou huiles de massage pour les douleurs musculaires, tendineuses ou articulaires ainsi que pour la circulation veineuse.

Attention, les conseils de Pharma GDD ne dispensent pas d’une consultation médicale.
Si les symptômes persistent malgré le traitement, nous vous conseillons de prendre contact avec votre médecin.

Sources :
Laure Eymard. Arnica montana : de nos grand-mères à nos comptoirs . Sciences pharmaceutiques. 2017. ffdumas-01532202f
MacKinnon S. Arnica montana. Herbal medicine 1992;125-128.
https://www.ameli.fr/calvados/assure/sante/urgence/accidents-domestiques/ecchymose-bleu-hematome-cutane
https://www.wikiphyto.org/wiki/Arnica
Kos, O., Lindenmeyer, M. T., Tubaro, A., Sosa, S., and Merfort, I. New sesquiterpene lactones from Arnica tincture prepared from fresh flowerheads of Arnica montana. Planta Med 2005;71(11):1044-1052. 
Jürgens FM, Herrmann FC, Robledo SM, Schmidt TJ. Dermal Absorption of Sesquiterpene Lactones from Arnica Tincture. Pharmaceutics. 2022 Mar 29;14(4):742
Hall, I. H., Starnes, C. O., Jr., Lee, K. H., and Waddell, T. G. Mode of action of sesquiterpene lactones as anti-inflammatory agents. J.Pharm.Sci. 1980;69(5):537-543.
Lyss G, Schmidt TJ, Merfort I, Pahl HL, et al. Helenalin, an antiinflammatory sesquiterpene lactone from Arnica, selectively inhibits transcription factor NF-kappa B. Biol Chem 1997;378:951-61.
Schroder H, Losche W, Strobach H, et al. Helenalin and 11 alpha, 13-dihydrohelenalin, two constituents from Arnica montana L., inhibit human platelet function via thiol-dependent pathways. Thromb Res 1990;57:839-45.
Baillargeon L, Drouin J, Desjardins L, et al. [The effects of Arnica montana on blood coagulation. Radomized controlled trial]. Can Fam Physician 1993;39:2362-7
Adkison JD, Bauer DW, Chang T. The effect of topical arnica on muscle pain. Ann Pharmacother 2010;44:1579-84.
Pumpa KL, Fallon KE, Bensoussan A, Papalia S. The effects of topical Arnica on performance, pain and muscle damage after intense eccentric exercise. Eur J Sport Sci. 2014;14(3):294-300.  
Reddy, K. K., Grossman, L., and Rogers, G. S. Common complementary and alternative therapies with potential use in dermatologic surgery: risks and benefits. J Am Acad Dermatol 2013;68(4):e127-e135. 
Jeffrey SL and Belcher HJ. Use of Arnica to relieve pain after carpal-tunnel release surgery. Altern.Ther Health Med 2002;8:66-8.
Kahana A, Kotlus B, Black E. Re: " Assessing the effectiveness of Arnica montana and Rhododendron tomentosum (Ledum palustre) in the reduction of ecchymosis and edema after oculofacial surgery: Preliminary results". Ophthal Plast Reconstr Surg. 2017;33(1):74. 
Karow JH, Abt HP, Frohling M, and Ackermann H. Efficacy of Arnica montana D4 for healing of wounds after Hallux valgus surgery compared to diclofenac. J Altern Complement Med 2008;14:17-25.
Bohmer D and Ambrus P. Sports injuries and natural therapy: a clinical double-blind study with a homeopathic ointment. BT 1992;10(4):290-300.
Tuten C and McClung J. Reducing muscle soreness with Arnica montana: Is it effective? Alternative and Complementary Therapies 1999;5(6):369-372.
Chaiet SR, Marcus BC. Perioperative Arnica montana for Reduction of Ecchymosis in Rhinoplasty Surgery. Ann Plast Surg. 2015 May 7
Totonchi A, and Guyuron B. A randomized, controlled comparison between arnica and steroids in the management of postrhinoplasty ecchymosis and edema. Plast.Reconstr.Surg 2007;120:271-74.
Widrig R, Suter A, Saller R, et al. Choosing between NSAID and arnica for topical treatment of hand osteoarthritis in a randomised, double-blind study. Rheumatol.Int 2007;27:585-591.
Wolf M, Tamaschke C, Mayer W, and Heger M. [Efficacy of Arnica in varicose vein surgery: results of a randomized, double-blind, placebo-controlled pilot study]. Forsch Komplementarmed Klass Naturheilkd 2003;10:242-47. 
Campbell A. Two pilot controlled trials of arnica montana. Br Homeopathic J 1976;65:154-158.
Pinsent RJ, Baker GP, Ives G, and et al. Does arnica reduce pain and bleeding after dental extraction? A placebo controlled pilot study conducted by the Midland Homoeopathy Research Group MHRG in 1980/81. Communications of the British Homoeopathic Research Group 1986;15:3-11.
Schmidt C. A double-blind, placebo-controlled trial: Arnica montana applied topically to subcutaneous mechanical injuries. J of the American Institute of Homeopathy 1996;89(4):186-193.
Tveiten D, Bruset S, Borchgrevink CF, and et al. Effects of the homoeopathic remedy Arnica D 30 on marathon runners: a randomized, double-blind study during the 1995 Oslo marathon. Comp Ther Med 1998;6:71-74.
Jawara N, Lewith GT, Vickers AJ, and et al. Homoeopathic Arnica and Rhus toxicodendron for delayed onset muscle soreness: a pilot for a randomised, double-blind, placebo-controlled trial. British Homoeopathic Journal 1997;86:10-15.
Gibson J, Haslam Y, Laurneson L, and et al. Double-blind trial of arnica in acute trauma patients. Homeopathy 1991;41:54-55.
Ernst, E. and Pittler, M. H. Efficacy of homeopathic arnica: a systematic review of placebo-controlled clinical trials. Arch.Surg. 1998;133(11):1187-1190.
Hofmeyr GJ, Piccioni V, and Blauhof P. Postpartum homeopathic Arnica montana: a potency-finding pilot study. Br.J.Clin.Pract. 1990;44:619-621.
Hausen BM. The sensitizing capacity of Compositae plants. III. Test results and cross-reactions in Compositae-sensitive patients. Dermatologica 1979;159:1-11.
Aberer W. Contact allergy and medicinal herbs. J Dtsch.Dermatol Ges. 2008;6:15-24.
Canders CP, Stanford SR, Chiem AT. A dangerous cup of tea. Wilderness Environ Med. 2014 Mar;25(1):111-2.