Le syndrome des ovaires polykystiques
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 25/10/2024 à 12h10, publié le 13/07/2020 à 15h07
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En France, 5 à 10 % des femmes en âge de procréer sont atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Cette maladie est liée à un dérèglement hormonal au niveau des ovaires et de l’hypophyse, une glande située à la base du cerveau. Elle entraîne des symptômes variables d’une femme à l’autre, et constitue l’une des principales causes de l’infertilité. Quelles sont les causes du SOPK ? Comment se manifeste-t-il et quel est son impact sur la santé ? Existe-t-il un traitement ? Les pharmaciens de Pharma GDD répondent à ces questions et vous expliquent tout ce qu’il faut savoir sur le syndrome des ovaires polykystiques.
Trois phases rythment le cycle menstruel. Le premier jour des règles marque le début de la phase folliculaire, qui précède l’ovulation. La phase ovulatoire, comme son nom l’indique, correspond à la libération de l’ovule dans les trompes de Fallope, puis l’utérus. Elle est liée à une hausse nette du taux de LH. Enfin, la phase lutéale a lieu après l’ovulation et s’achève par le retour des règles si l’ovule n’a pas été fécondé. Tout au long du cycle, les follicules mûrissent dans les ovaires. Ainsi, au début d’un cycle normal, la femme possède 5 à 10 petits follicules d’environ 5 mm dans chaque ovaire. Un seul d’entre eux est amené à devenir, au terme de la croissance folliculaire, un ovule fécondable.
En outre, des troubles métaboliques avec insulinorésistance sont constatés dans 60 à 70 % des cas de SOPK. Le niveau d’insuline, hormone chargée de réguler le taux de sucre dans le sang, augmente. Cette hausse entraîne celle de la production d’hormones mâles, favorisant le processus à l’origine des ovaires polykystiques.
Enfin, des causes environnementales sont également à l’étude. Les soupçons se portent plus précisément sur les perturbateurs endocriniens, des substances qui perturbent le fonctionnement hormonal des organismes vivants et peuvent induire des effets néfastes sur la santé.
L’hyperandrogénie est le deuxième signe qui peut faire penser à un SOPK. Consécutive aux taux élevés d’hormones mâles, elle provoque un hirsutisme chez 70 % des femmes atteintes. Une acné souvent sévère et une chute des cheveux (alopécie) font également partie des signes courants de l’hyperandrogénie.
Enfin, l’hypofertilité est une conséquence fréquente, mais pas systématique, du SOPK. Près de la moitié des femmes sont ainsi concernées par des difficultés à concevoir. En outre, bon nombre d’entre elles découvrent qu’elles sont atteintes de la maladie en consultant pour ce motif précis, ce qui explique les diagnostics tardifs.
Parmi les autres complications du SOPK, nous pouvons citer l’apnée du sommeil et la dépression. La possibilité d’une grossesse n’est pas exclue. Toutefois, les spécialistes considèrent que ce syndrome augmente les risques de faire une fausse couche, de développer un diabète gestationnel ou une prééclampsie, et d’accoucher prématurément. Ces risques sont particulièrement marqués si la patiente est en surpoids. La grossesse fait donc l’objet d’un suivi spécifique lorsque la future mère souffre du SOPK.
Le médecin procède, dans un premier temps, à un interrogatoire de la patiente concernant ses antécédents personnels et familiaux. Il effectue ensuite l’examen clinique. Si ces deux premières étapes font suspecter un SOPK, le praticien prescrit une échographie par voie endovaginale. Cet examen complémentaire a pour but de déterminer le nombre de follicules présents dans chaque ovaire (égal ou supérieur à 12 en cas d’ovaires polykystiques) ainsi que le volume ovarien (supérieur à 10 ml).
L’échographie est complétée par un bilan biologique réalisé entre le deuxième et le cinquième jour du cycle menstruel. Lorsque la patiente n’a pas de règles, celles-ci sont provoquées par un traitement à base de progestérone administré pendant dix jours. Différents éléments sont visés par ce bilan : LH et FSH, prolactine, testostérone, delta 4 androsténedione, SDHA, 17 bêta-oestradiol, 17 hydroxy progestérone, TSH, glycémie, insulinémie. En cas de syndrome des ovaires polykystiques, le bilan mettra en évidence une inversion du rapport LH/FSH, un taux élevé d’androgènes et une tendance au diabète et à l’hyperinsulinémie.
Il faut également noter que les femmes atteintes de SOPK peuvent présenter des carences en nutriments tels que la vitamine D, l’acide folique, le zinc ou le chrome.
Le myo-inositol est un sucre naturel synthétisé par l’organisme. On le retrouve aussi dans certains aliments comme les fruits, les légumes, les noix ou les céréales. Cette molécule a une action insuline-like in vivo : elle agit comme médiateur intracellulaire de l’insuline et contribue à faire baisser la glycémie et le taux d’insuline dans le sang. Ses effets ne s’arrêtent pas là puisque le myo-inositol réduit également l’hyperandrogénie. Au niveau ovarien, il fait office de médiateur de l’hormone folliculostimulante (FSH), améliore la qualité des ovocytes, favorise la croissance folliculaire ainsi que l’ovulation, notamment au cours des stimulations. La supplémentation en myo-inositol, notamment Gynositol de Laboratoire Besins Healthcare participerait aussi à la réduction des taux de LH et de testostérone. Outre son effet positif sur les symptômes du SOPK, le myo-inositoln conduirait à la reprise des cycles menstruels et augmenterait les chances des femmes concernées de concevoir un enfant. Les études portant sur cette molécule doivent être confirmées et élargies, bien que les résultats semblent déjà positifs.
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Les causes du SOPK
Le syndrome des ovaires polykystiques est également appelé syndrome de Stein-Leventhal, du nom des deux médecins qui l’ont décrit pour la première fois en 1935 suite à l’observation de ce qui semblait être des kystes dans les ovaires. En réalité, il s’agissait de nombreux follicules n’ayant pas terminé leur développement. Ses origines ne sont pas clairement identifiées et les mécanismes en cause ne sont pas encore bien connus des scientifiques.Hormones et cycle menstruel
Le cycle menstruel chez la femme est régulé par des hormones. L’hormone lutéinisante (LH) et l’hormone folliculostimulante (FSH) sont sécrétées par une glande située à la base du cerveau, l’hypophyse. Elles favorisent le déclenchement de l’ovulation et stimulent les ovaires afin qu’ils produisent les œstrogènes et la progestérone. Ces hormones sexuelles femelles vont, à leur tour, stimuler l’utérus et les seins en vue d’une potentielle fécondation.Trois phases rythment le cycle menstruel. Le premier jour des règles marque le début de la phase folliculaire, qui précède l’ovulation. La phase ovulatoire, comme son nom l’indique, correspond à la libération de l’ovule dans les trompes de Fallope, puis l’utérus. Elle est liée à une hausse nette du taux de LH. Enfin, la phase lutéale a lieu après l’ovulation et s’achève par le retour des règles si l’ovule n’a pas été fécondé. Tout au long du cycle, les follicules mûrissent dans les ovaires. Ainsi, au début d’un cycle normal, la femme possède 5 à 10 petits follicules d’environ 5 mm dans chaque ovaire. Un seul d’entre eux est amené à devenir, au terme de la croissance folliculaire, un ovule fécondable.
Le SOPK : conséquence d’un dérèglement hormonal
Les femmes atteintes du SOPK présentent un dérèglement hormonal qui affecte le déroulement physiologique du cycle menstruel. Tout d’abord, on observe un taux élevé et peu variable de l’hormone lutéinisante (LH), ce qui se traduit par une ovulation rare (dysovulation), voire absente (anovulation). En parallèle, l’organisme produit une quantité excessive d’androgènes, des hormones mâles présentes habituellement à des taux très bas dans le corps féminin. Les androgènes, dont la testostérone, bloquent la croissance des follicules, qui restent immatures et s’accumulent dans les ovaires, sans follicule dominant.En outre, des troubles métaboliques avec insulinorésistance sont constatés dans 60 à 70 % des cas de SOPK. Le niveau d’insuline, hormone chargée de réguler le taux de sucre dans le sang, augmente. Cette hausse entraîne celle de la production d’hormones mâles, favorisant le processus à l’origine des ovaires polykystiques.
Autres causes du SOPK
Les scientifiques recherchent toujours ce qui peut être responsable de ce dérèglement hormonal. Ainsi, des causes génétiques et épigénétiques sont avancées. Une vingtaine de gènes ont été isolés et sont considérés comme prédisposant au SOPK. Si la femme a des antécédents familiaux, son risque de développer la maladie augmente de 30 %.Enfin, des causes environnementales sont également à l’étude. Les soupçons se portent plus précisément sur les perturbateurs endocriniens, des substances qui perturbent le fonctionnement hormonal des organismes vivants et peuvent induire des effets néfastes sur la santé.
SOPK : symptômes et complications
Les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques sont variables d’une femme à l’autre. Il existe des formes légères et modérées, mais également des formes plus sévères, avec des manifestations handicapantes dans la vie quotidienne. Les symptômes du SOPK apparaissent généralement au cours de la puberté, ou plus tard, suite à une prise de poids par exemple. En effet, le surpoids est un facteur qui aggrave le tableau clinique du SOPK.Les principaux symptômes du SOPK
Comme nous l’avons expliqué plus haut, le SOPK a un impact sur le cycle menstruel. Celui-ci peut être long (35 à 40 jours) et irrégulier. Certaines femmes ont une ovulation rare, et d’autres n’ovulent pas du tout. Parfois, les ovaires polykystiques induisent aussi une absence totale de règles.L’hyperandrogénie est le deuxième signe qui peut faire penser à un SOPK. Consécutive aux taux élevés d’hormones mâles, elle provoque un hirsutisme chez 70 % des femmes atteintes. Une acné souvent sévère et une chute des cheveux (alopécie) font également partie des signes courants de l’hyperandrogénie.
Enfin, l’hypofertilité est une conséquence fréquente, mais pas systématique, du SOPK. Près de la moitié des femmes sont ainsi concernées par des difficultés à concevoir. En outre, bon nombre d’entre elles découvrent qu’elles sont atteintes de la maladie en consultant pour ce motif précis, ce qui explique les diagnostics tardifs.
Complications et risques liés au SOPK
Le syndrome des ovaires polykystiques peut favoriser l’apparition de diverses pathologies. Parmi elles, les plus courantes sont les troubles métaboliques. En effet, l’hyperandrogénie entraîne une adiposité excessive qui favorise la résistance à l’insuline et le diabète de type II. Elle peut engendrer aussi un surpoids, une hausse du taux de cholestérol, des troubles de la glycémie et de l’hypertension artérielle. De ce fait, les risques de maladies cardiovasculaires (AVC, infarctus) augmentent.Parmi les autres complications du SOPK, nous pouvons citer l’apnée du sommeil et la dépression. La possibilité d’une grossesse n’est pas exclue. Toutefois, les spécialistes considèrent que ce syndrome augmente les risques de faire une fausse couche, de développer un diabète gestationnel ou une prééclampsie, et d’accoucher prématurément. Ces risques sont particulièrement marqués si la patiente est en surpoids. La grossesse fait donc l’objet d’un suivi spécifique lorsque la future mère souffre du SOPK.
Le diagnostic du SOPK
Avant de diagnostiquer un syndrome des ovaires polykystiques, il est essentiel d’exclure d’autres pathologies qui pourraient provoquer des symptômes similaires : hyperplasie congénitale des surrénales, hyperprolactinémie, dysthyroïdies.Le médecin procède, dans un premier temps, à un interrogatoire de la patiente concernant ses antécédents personnels et familiaux. Il effectue ensuite l’examen clinique. Si ces deux premières étapes font suspecter un SOPK, le praticien prescrit une échographie par voie endovaginale. Cet examen complémentaire a pour but de déterminer le nombre de follicules présents dans chaque ovaire (égal ou supérieur à 12 en cas d’ovaires polykystiques) ainsi que le volume ovarien (supérieur à 10 ml).
L’échographie est complétée par un bilan biologique réalisé entre le deuxième et le cinquième jour du cycle menstruel. Lorsque la patiente n’a pas de règles, celles-ci sont provoquées par un traitement à base de progestérone administré pendant dix jours. Différents éléments sont visés par ce bilan : LH et FSH, prolactine, testostérone, delta 4 androsténedione, SDHA, 17 bêta-oestradiol, 17 hydroxy progestérone, TSH, glycémie, insulinémie. En cas de syndrome des ovaires polykystiques, le bilan mettra en évidence une inversion du rapport LH/FSH, un taux élevé d’androgènes et une tendance au diabète et à l’hyperinsulinémie.
Il faut également noter que les femmes atteintes de SOPK peuvent présenter des carences en nutriments tels que la vitamine D, l’acide folique, le zinc ou le chrome.
Traitement du SOPK
À ce jour, il n’existe pas de traitement spécifique permettant de guérir le SOPK. Le traitement est uniquement symptomatique. Il dure généralement jusqu’à la ménopause et l’arrêt des cycles menstruels. Son objectif consiste à améliorer les conditions de vie, à atténuer les effets de l’hyperandrogénie et à prendre en charge l’infertilité qui résulte du SOPK. Des études sont en cours avec un médicament antipaludéen pour traiter le SOPK.Prévenir et éviter le surpoids
Comme nous l’avons expliqué plus haut, le surpoids est un facteur qui aggrave les symptômes du SOPK. Il est donc recommandé aux patientes dans cette situation de perdre du poids. En effet, perdre environ 10 % du poids initial permet de réduire l’hyperandrogénie et exerce un effet bénéfique sur l’aménorrhée. À long terme, le maintien d’un poids stable a un impact positif sur les risques de complications métaboliques et cardiovasculaires. En revanche, si la patiente a un poids normal (IMC situé entre 18 et25), il n’y a pas d’intérêt à perdre du poids.Traitement de l’hirsutisme et de l’acné
Afin de traiter l’hirsutisme et l’acné liés à l’hyperandrogénie, et si la femme n’a pas de désir de grossesse, le médecin prescrira en première intention une pilule oestroprogestative, dite aussi combinée. La progestérone inhibe la sécrétion de LH et réduit la production d’androgènes ovariens. Les œstrogènes, quant à eux, font baisser le taux d’androgènes circulants. En cas d’échec, le médecin pourra proposer de l’acétate de cyprotérone (un anti-androgène agissant à la fois sur l’hirsutisme et l’acné) associé à un œstrogène naturel. Une consultation chez un dermatologue permettra d’avoir un traitement adapté des manifestations cutanées de l’hyperandrogénie et de soigner l'acné plus particulièrement.Prise en charge de l’infertilité
Lorsque le SOPK est le seul facteur responsable de l’infertilité, le traitement de première intention repose sur la stimulation de l’ovulation par la prise de citrate de clomifène, un inducteur d’ovulation qui facilite la maturation des follicules dans les ovaires. Les gonadotrophines exogènes injectables sont envisagées en seconde intention. Les médecins constatent également des résultats prometteurs avec les inhibiteurs de l’aromatase, qui sont actuellement utilisés dans le traitement de certains cancers du sein. Si l’hyperstimulation ovarienne est difficile à contrôler ou si aucune grossesse n’a lieu, la procréation médicalement assistée (PMA) sera proposée.Myo-inositol et SOPK
L’insulinorésistance observée dans un grand nombre de cas de SOPK est un facteur aggravant de la maladie. Elle doit donc être prise en charge par la mise en place de mesures hygiénodiététiques. Plusieurs études récentes ont également mis en avant l’intérêt du myo-inositol dans ce domaine.Le myo-inositol est un sucre naturel synthétisé par l’organisme. On le retrouve aussi dans certains aliments comme les fruits, les légumes, les noix ou les céréales. Cette molécule a une action insuline-like in vivo : elle agit comme médiateur intracellulaire de l’insuline et contribue à faire baisser la glycémie et le taux d’insuline dans le sang. Ses effets ne s’arrêtent pas là puisque le myo-inositol réduit également l’hyperandrogénie. Au niveau ovarien, il fait office de médiateur de l’hormone folliculostimulante (FSH), améliore la qualité des ovocytes, favorise la croissance folliculaire ainsi que l’ovulation, notamment au cours des stimulations. La supplémentation en myo-inositol, notamment Gynositol de Laboratoire Besins Healthcare participerait aussi à la réduction des taux de LH et de testostérone. Outre son effet positif sur les symptômes du SOPK, le myo-inositoln conduirait à la reprise des cycles menstruels et augmenterait les chances des femmes concernées de concevoir un enfant. Les études portant sur cette molécule doivent être confirmées et élargies, bien que les résultats semblent déjà positifs.
Ce qu’il faut retenir
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble endocrinien lié à un dérèglement hormonal au niveau des ovaires et de l’hypophyse. Il se caractérise par un taux élevé d’hormones mâles bloquant la croissance des follicules dans les ovaires. Les femmes touchées par le SOPK présentent des perturbations du cycle menstruel, de l’hyperandrogénie (hirsutisme, acné, chute de cheveux) et des difficultés à avoir une grossesse due à une ovulation rare, voire absente. Il n’existe pas encore de traitement permettant de soigner le SOPK, ce sont essentiellement les symptômes qui sont pris en charge. La surveillance du poids, la contraception œstroprogestative et la prise de myo-inositol en complément de l’alimentation sont les principales mesures préconisées afin d’atténuer les manifestations gênantes du SOPK.A lire aussi : Les causes de la salpingite