L’artérite : symptômes, conséquences et traitements

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 16/10/2024 à 14h10, publié le 30/11/2021 à 09h11
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L’artérite : symptômes, conséquences et traitements
L’artérite des membres inférieurs ou AOMI est une pathologie qui se manifeste par des crampes aux mollets, pouvant même parfois être asymptomatique. Elle vise le système cardiovasculaire en rétrécissant le passage du sang dans les artères pouvant entraîner de graves conséquences pour la santé. Pharma GDD vous apporte les informations pour mieux connaître les symptômes, les facteurs de risque et les conséquences de cette maladie. Nous verrons quelles solutions existent pour dépister, prévenir et traiter l’artérite. 

Qu’est-ce que l’artérite ?

L'artériopathie oblitérante également appelée l'artérite des membres inférieurs ou encore AOMI est une des manifestations de l'athérosclérose qui se caractérise par le rétrécissement des artères, qui ont pour rôle de transporter le sang et l'oxygène aux membres inférieurs. L'artérite des membres inférieurs diminue l'apport de sang gorgé d'oxygène dans les jambes et les muscles sont alors asphyxiés entraînant donc une ischémie. Dans 90 % à 95% des cas, l'artérite est la conséquence de l'accumulation de cholestérol dans certaines artères. L'athérosclérose est un dépôt de lipides dans la paroi des artères appelée plaque d'athérome. Elle se traduit par des douleurs dans les jambes semblables à des crampes déclenchées par la marche. Sans traitement, l'artère peut s'obstruer totalement et entraîner l'amputation du membre.
Il existe deux types d'artériopathies :
  • Les artériopathies athéromateuses touchent les artères de la jambe. On parle d'artérite des membres inférieures (AMI) ou encore d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs.
  • Les artériopathies inflammatoires comprennent la thromboangéite oblitérante, la maladie de Takayasu, l'artérite temporale, la maladie de Behçet et la maladie de Kawasaki qui sont cependant des affections très rares.

Symptômes de l'artériopathie oblitérante 

L'artérite oblitérante des membres inférieurs peut être longtemps asymptomatique et être découverte lors d'un examen clinique de routine ou lors d'un bilan lié à la présence de facteurs de risques cardiovasculaires ou une angine de poitrine. Les formes asymptomatiques sont davantage présentes chez les personnes diabétiques, car l'atteinte des nerfs dû à cette pathologie atténue les sensations douloureuses. L'artérite des membres inférieurs se traduit par une douleur au mollet survenant à la marche, surtout en pente et pendant la montée des escaliers et s'accentue peu à peu obligeant la personne à s'arrêter. Cette douleur dure en moyenne moins de 10 minutes au repos pour réapparaître à la reprise de l'effort. Dans ce cas, on parle de claudication intermittente. Cette pathologie est classée selon 4 stades de gravité. 
  • Au premier stade, le patient ne ressent pas de douleur.
  • Au second stade, le patient présente une douleur à la marche. 
  • Au troisième stade, la douleur est constante même au repos et accompagnée d’une sensation de brûlure. 
  • Au quatrième stade, le patient présente un ulcère cutané.

Les facteurs de risque de l’artérite des membres inférieurs

Le tabac, le diabète, le cholestérol, l'hypertension artérielle et l'obésité sont les principaux facteurs de risque de l’artérite. Fumer dégrade les artères et provoque une action sur les vaisseaux sanguins. La nicotine contenue dans le tabac les contracte et réduit donc la circulation sanguine. Au-delà d'un certain temps, les artères se rétrécissent puis viennent à se boucher, provoquant la gangrène et conduisant irrémédiablement à l'amputation. La consommation élevée et chronique d'alcool entraîne le processus de rigidification des artères avec un risque accru de maladie et d'accident cardiovasculaire. Le cholestérol provoque un dépôt dans les artères qui perturbe la circulation sanguine et réduit l'apport d'oxygène aux muscles. Les personnes diabétiques présentent plus de risques d'artériopathie des membres inférieurs. L'hyperglycémie prolongée causée par le diabète peut fragiliser la paroi des artères et favoriser la formation de plaques d'athérome. L'âge et le sexe peuvent augmenter la probabilité d'avoir un accident cardiovasculaire après 50 ans chez l'homme et 60 ans chez la femme. Avant la ménopause, les femmes sont davantage protégées que les hommes car les hormones féminines, œstrogènes et progestérone ont une action protectrice sur les maladies cardiovasculaires. Les antécédents cardiovasculaires proches à un âge précoce avec infarctus du myocarde à un âge précoce ou d'un accident vasculaire cérébral avant 45 ans, augmentent le risque d’AOMI.

Les conséquences de l'artérite des membres inférieurs

Les plaques d'athérome prennent de l'ampleur, s'amoncellent dans l'artère et diminuent le calibre. Il se peut que la plaque d'athérome se fissure et s'ulcère engendrant des fragments qui se détachent, risquant de migrer vers d'autres artères et provoquer un accident ischémique. Si des éléments inflammatoires de la plaque d'athérome entrent en contact avec des globules rouges et des plaquettes, un caillot de sang peut se former et boucher complètement l'artère. On a affaire à une thrombose artérielle. Cette maladie systémique peut toucher toutes les artères de l'organisme. Un patient porteur d’une artériopathie obstructive des membres inférieurs risque une complication dans une autre zone artérielle comme le cœur, provoquant un infarctus, le cerveau avec un accident vasculaire cérébral ischémique, le rein par une insuffisance rénale engendrant des complications pouvant être mortelles.

Comment diagnostiquer et traiter l'artérite ?

Pour confirmer le diagnostic d'une artérite, un échodoppler des artères est effectué. Cela consiste à un examen indolore qui se fait à l'aide d'une sonde à ultrasons qui permet d'évaluer le débit sanguin dans les artères. Si le résultat conclut à une artérite, un traitement pour vasodilatateurs de type buflomédil sera prescrit. Le traitement sera adapté en fonction du stade de la maladie atteint. À partir du stade 2, des antiagrégants plaquettaires tels que l'aspirine ou du clopidogrel sont prescrits dans le but d'empêcher la formation de caillots sanguins. Concernant les stades 3 et 4, la chirurgie est la seule issue. Une angioplastie ou un pontage doit être réalisé afin de rétablir la circulation. 

L'angioplastie transluminale périphérique

L'angioplastie transluminale périphérique a pour fonction de rétablir un flux normal de sang et par conséquent d'oxygène dans les artères rétrécies par l'athérosclérose. L'angioplastie est réalisée sous anesthésie locale, associée à une légère sédation générale avec un contrôle permanent par électrocardiogramme de la pression artérielle. L'intervention a pour principe d'atteindre le bouchon d'athérosclérose avec un fil métallique accompagné d'un tube de petit calibre porteur d’un ballonnet. Ce petit ballonnet est gonflé au niveau du rétrécissement engendré par le dépôt d'athérome ce qui permet à l'artère de retrouver un calibre normal et une circulation sanguine fluide. Dans certains cas, un stent, c'est-à-dire un minuscule ressort, est nécessaire pour maintenir la dimension constante. Lorsque le ballonnet se gonfle, le patient est susceptible de ressentir une douleur. Quand l'artère a retrouvé une dimension normale, le chirurgien retire le tube guide et le ballonnet puis décomprime l'artère. 

Le pontage fémoro-poplité

Le pontage est une prothèse en Teflon ou en Dacron, ou même un fragment de veine saphène interne prélevé au membre inférieur. Les veines saphènes sont des veines superficielles au niveau des jambes et cuisses visibles sous la peau du côté arrière de la jambe et passant sous la malléole externe. Le pontage permet de dévier le flux sanguin et de contourner le segment rétréci de l'artère. Le pontage à la cuisse appelé pontage fémoro-poplité est effectué chez les patients souffrant d'artérite de la cuisse ou de la jambe. 

L'ultime solution : l'amputation

L'amputation est la solution de la dernière chance. Cette intervention est effectuée au-dessous du genou, ce qui permet de reprendre une vie presque normale avec de nombreuses séances de kinésithérapie et une prothèse de jambe. Lorsque l'amputation se fait au-dessus du genou et englobe une partie de la cuisse, un appareillage plus important est requis. La sensation de membre fantôme est fréquente après l'amputation. Le malade a l'impression de ressentir son membre qui pourtant l'a quitté. Ce phénomène est lié à la mémorisation du schéma corporel. Suite à l'amputation, des douleurs du moignon, c'est-à-dire l'extrémité du membre qui nécessite une cicatrisation, sont quotidiennes semblables à des décharges électriques par simple effleurement de la peau.

Prévenir et lutter contre l'artérite

L'arrêt du tabac est le premier geste à faire, il est prouvé que l'arrêt du tabac enraye l'évolution de la maladie qui, cependant, recommence brutalement si l'on se remet à fumer. Des substituts nicotiniques et diverses solutions comme l’hypnose ou l’acupuncture peuvent aider au sevrage tabagique. Un suivi médical et un traitement médicamenteux contre le cholestérol doivent être mis en place par un médecin pour aider à réduire les risques de la maladie. Un bilan de santé doit être régulièrement effectué afin d’évaluer les dosages du cholestérol, des triglycérides et de sucre dans le sang pour prévenir d’éventuels risques de maladies cardiovasculaires et d’artérite. Il est important d’adopter rapidement de nouvelles habitudes alimentaires pour rétablir un taux normal de cholestérol et réduire le risque d’artérite. D’autres solutions peuvent assurer une aide supplémentaire comme les compléments alimentaires à base d'oméga-3 issue d'huile de poisson, de levure de riz rouge, des gélules d'ail noir, ou encore de l'huile de lin pour les personnes végans et végétariennes, qui ont cependant moins de risque de développer du cholestérol lié à l’alimentation.

Il est possible de prévenir et de lutter contre l'évolution de l'artérite lorsque les premières douleurs se font sentir. L'effort physique de la marche au quotidien pendant une heure à allure lente et régulière est le meilleur traitement possible. La sédentarité est, au contraire, un facteur de risque aggravant. L'individu souffrant d'artérite doit s'arrêter dès l'apparition de la douleur puis repartir deux minutes après la disparition de la douleur. En fonction de ses possibilités, il peut augmenter progressivement la durée et la vitesse de marche. Tel un entraînement à l'endurance, l'activité physique va aider le patient à atteindre ses objectifs. Le fait de rester accroupi ou assis les jambes croisées empêchent la bonne circulation sanguine. Des chaussures larges et souples pour laisser aux pieds une certaine aisance sont recommandées. Il est crucial de couper courts et carrés les ongles des orteils. 

En conclusion

L’artérite des membres inférieurs est une pathologie pouvant longtemps passer inaperçue. C’est pourquoi, il est important d’effectuer régulièrement un bilan de santé pour s’assurer du bon fonctionnement de l’organisme. Dès les premières douleurs, de crampes récurrentes lors d’une marche ou même des sensations de brûlures au repos, il est impératif de consulter un médecin pour effectuer un échodoppler et vérifier la présence d’artérite. Des compléments alimentaires contribuent à prévenir la maladie, des traitements médicamenteux et des interventions chirurgicales aident à traiter l’artérite en fonction du stade de la pathologie. Enfin, il sera crucial d’adopter une hygiène de vie saine et une alimentation équilibrée pour préserver le système cardiovasculaire, en stoppant le tabac.