Hypertension : comment faire baisser sa tension artérielle ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 10/10/2024 à 11h10, publié le 03/06/2015 à 09h06
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Hypertension : comment faire baisser sa tension artérielle ?
L’hypertension artérielle est une pathologie souvent ignorée des patients, car asymptomatique dans la plupart des cas. Pourtant ses conséquences peuvent être graves si des mesures hygiéno-diététiques ne sont pas prises pour limiter les facteurs de risque ou si on ne suit pas son traitement. Pharma GDD fait le point avec vous sur la tension et que faire si vous souffrez d’HTA ?

L’hypertension artérielle : qu’est-ce que c’est ?

L’hypertension artérielle ou HTA représente la pression du sang trop forte, exercée sur les artères en permanence. Elle a pour conséquence de fragiliser le cœur et est considérée comme un facteur de risque cardio-vasculaire important. En France, elle concerne environ 15 millions de personnes et touche plus d’hommes que de femmes.

Pression systolique et diastolique

La pression artérielle, c'est-à-dire celle du sang dans les vaisseaux est nécessaire à la bonne circulation sanguine. Si elle n’est pas suffisante, les organes sont mal irrigués. La pression systolique correspond à la pression au moment de la contraction du cœur : c’est le moment où elle est la plus forte. Par opposition, la pression diastolique est mesurée au moment du relâchement du cœur, c’est donc le chiffre le plus faible. Ces valeurs augmentent naturellement avec l’âge en dehors de tout facteur de risque.

Diagnostic de l’HTA

Pour déterminer si un patient souffre d’hypertension ou non, il faut mesurer sa pression artérielle (en mm de Hg) à l’aide d’un tensiomètre à brassard passé autour du bras, comme le tensiomètre manopoire Lian multibrassard Spengler. On est considéré comme hypertendu si les chiffres sont supérieurs à 14/9. Cela correspond à un chiffre de la pression systolique supérieur à 140 mm de Hg et celui de la pression diastolique supérieur à 90 mm de mercure. N'hésitez pas à consulter notre fiche conseil qui vous aidera à sélectionner le tensiomètre le mieux adapté.

Il faut faire deux mesures au cours d’une même consultation. Si le résultat est supérieur aux chiffres attendus, il faudra les confirmer au cours des 2 prochaines visites chez le médecin. C’est seulement après 3 constats de pression artérielle élevée que l’on conclura à une hypertension.

La mesure se fait toujours au repos : le patient doit être assis ou allongé depuis 15 minutes avant de prendre sa tension.

Pour contrecarrer « l’effet blouse blanche » c'est-à-dire une élévation de la pression artérielle liée au stress, on conseillera de mesurer sa tension à domicile pour valider ou non les chiffres observés dans le cabinet du médecin. Certains tensiomètres permettent de transférer les mesures sur un périphérique ou un ordinateur à des fins d'archivage ou de transfert, via une connexion Bluetooth ou un câble USB.

Les symptômes d’une tension trop élevée

L’hypertension artérielle est une maladie silencieuse, c'est-à-dire que chez la plupart des gens, elle ne provoque aucun symptôme et donc n’amène pas les patients à consulter. C’est pourquoi la mesure doit être systématique lorsque vous allez voir votre médecin pour une autre raison : c’est de la prévention.

Chez certaines personnes, l’HTA provoque des maux de tête, des vertiges, des bourdonnements d’oreille ou des saignements de nez.

Causes et facteurs aggravants de l’hypertension

L’hypertension primitive

Parfois appelée essentielle, elle concerne 90% des patients hypertendus. Elle est le résultat d’une multitude de facteurs dont les effets s’additionnent au cours des années. Cela concerne en particulier :
 
  • l’âge du malade : la moitié des personnes de plus de 65 ans sont hypertendues
  • le sexe : les femmes sont protégées par leur taux d’oestrogènes ce qui explique que les hommes soient plus touchés mais que les chiffres redeviennent équivalents après l’âge de la ménopause et qu’il y ait un risque particulier d’HTA pendant la grossesse
  • l’hérédité : s’il y a des antécédents familiaux d’AVC, d’infarctus ou de mort subite
  • le tabac ou son arrêt depuis moins de 3 ans
  • le diabète
  • le cholestérol : taux supérieur à 1,6g/l de LDL
  • l’obésité abdominale corrélée au syndrome métabolique ou NASH

L’hypertension secondaire

Elle est la conséquence d’une insuffisance rénale, d’une maladie endocrinienne (problèmes de thyroïde en particulier) ou d’une anomalie congénitale de l’aorte. Elle peut également résulter de la prise de certains médicaments comme les vasoconstricteurs que ce soit par voie orale ou nasale, les anti-inflammatoires, les corticoïdes, les contraceptifs oestro-progestatifs, les antidépresseurs…

Les facteurs aggravants l’HTA

Ils vont renforcer l’hypertension mais on peut également en agissant sur ces paramètres voir redescendre de façon significative ses chiffres de pression artérielle.
  • Le surpoids : perdre quelques kilos quand on est en surpoids est toujours une bonne idée, cela permet notamment de soulager ses articulations et de diminuer son risque cardiovasculaire. Perdre 5 kilos permet en moyenne de diminuer sa tension de 5 à 10 mm de Hg.
  • Le manque d’activité physique : la sédentarité va là encore être défavorable à votre santé. Pratiquer 30 min par jour d’activité modérée (marche, vélo, piscine) permet de diminuer de ½ point les valeurs de sa tension systolique.
  • Le sel : chez un hypertendu les apports sodés ne doivent pas dépasser 6 g par jour alors que la moyenne en France de consommation journalière se situe plus près de 9 g. Réduire d’un tiers le sel diminue la tension dans les mêmes proportions que la perte de poids. Pensez au chlorure de sodium en comprimés comme substitut au sel de table.
  • Le tabac : il participe à la destruction des artères et donc augmente les risques d’AVC liés à l’hypertension. Une aide à l’arrêt du tabac doit toujours être proposée aux patients hypertendus même si cela ne diminue pas leurs chiffres tensionnels.
  • L’alcool : au-delà de 2 verres quotidiens pour une femme et de 3 pour homme, la consommation de boissons alcoolisées augmente la valeur des chiffres tensionnels et rend moins efficaces certains traitements anti-hypertenseurs.
  • Le stress : il provoque une augmentation de la pression artérielle.
Les bonnes habitudes prises devront être conservées pour diminuer le risque cardiovasculaire du patient même si un traitement médicamenteux s’avère, au final, nécessaire.

Les complications de l’hypertension

Une hypertension artérielle non connue ou non soignée peut entrainer des conséquences graves sur le plan cardiovasculaire avec :
 
  • la survenue d’un AVC (Accident vasculaire cérébral), il est la conséquence soit d’un caillot (AVC ischémique) soit d’une rupture d’un vaisseau (AVC hémorragique) au niveau du cerveau. Ce dernier n’étant plus correctement irrigué, il y a une dégénérescence irréversible des tissus (neurones) s’il n’est pas rapidement pris en charge (moins de 4 heures). Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre fiche conseil consacrée à l’AVC.
  • un infarctus du myocarde : c’est la fameuse crise cardiaque. Cette fois, c’est un caillot qui bouche une des artères qui alimentent le cœur. S’en suit, une nécrose du muscle cardiaque qui, à terme, ne peut plus assurer son rôle de pompe : c’est l’arrêt cardiaque.
  • L’artériopathie des membres inférieurs (c’est l’autre nom de l’artérite) correspond aux dépôts de plaque d’athérome au niveau des artères des jambes qui sont obstruées de façon totale ou partielle. Elle a pour conséquence des douleurs (qui ressemblent à une brulure), une claudication (patient qui boite), l’apparition d’ulcères.
  • Des lésions rétiniennes : ce sont les petits vaisseaux qui sont touchés par la rétinopathie qui peut conduire à la perte totale de la vue si elle n’est pas prise en charge.
  • Une insuffisance rénale chronique, ce qui correspond à la diminution de la capacité du rein à filtrer le sang pour en évacuer les déchets via l’urine. Cette maladie est longtemps sans symptômes et les seuls traitements sont la dialyse et la greffe pour remplacer le rein trop endommagé.

Médicaments pour la tension

Si la réduction de l’hypertension n’est pas suffisante grâce aux mesures d’hygiène de vie et d’alimentation, l’instauration d’un traitement pourra être envisagée. Il existe 5 grandes classes thérapeutiques pour faire baisser la tension.

Les diurétiques

C’est le traitement de première intention. Ils sont connus depuis longtemps et leur efficacité ainsi que leurs effets secondaires sont bien évalués.
Ils agissent en augmentant l’élimination rénale de l’eau et du sel : il y a donc moins de liquide dans le circuit et la pression exercée sur la paroi des vaisseaux diminue. Les diurétiques augmentent le volume des urines éliminées, ils sont à prendre le matin, voire le midi, mais on évitera la prise le soir qui obligerait le malade à se relever.

Certains diurétiques augmentent également l’élimination du potassium : sa valeur doit être surveillée régulièrement au moyen d'une prise de sang.

Les patients sous traitements par diurétiques doivent éviter l’association avec des produits drainants ou détox qui pourraient déséquilibrer leur équilibre tensionnel.

Les Bêtabloquants

Ils agissent sur le cœur et les vaisseaux en diminuant la force de contraction du cœur, en ralentissant la fréquence cardiaque. Ces 2 actions combinées vont faire baisser la tension. Comme ils sont aussi efficaces sur les troubles du rythme, on les utilisera volontiers chez les hypertendus ayant des antécédents d’infarctus, ceux souffrant d’angine de poitrine (angor) ou ayant un pouls trop rapide même au repos.

Les bêtabloquants sont généralement bien tolérés, mais peuvent entrainer un sentiment de fatigue, les extrémités froides, des troubles digestifs, un ralentissement du rythme, des troubles du sommeil et des troubles de l’érection. Ils font partie des substances interdites lors de certaines compétitions sportives comme le biathlon ou le tir à l’arc.

Les inhibiteurs calciques

Ils agissent en freinant l’entrée du calcium dans les cellules empêchant la contraction des fibres musculaires. Ils vont diminuer la tension en provoquant le relâchement des artères. Ces médicaments sont également utilisés dans l’angine de poitrine.

Les inhibiteurs calciques peuvent entrainer un flush (rougeurs), des céphalées et des œdèmes des membres inférieurs.

Les IEC

Les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion bloquent la production d’une hormone par le rein : l’angiotensine II. Elle a pour rôle d’augmenter la tension ce qui fatigue le cœur. En la bloquant, on fait baisser la pression artérielle. Ils sont particulièrement intéressants chez les patients diabétiques, en insuffisance rénale ou souffrant d’insuffisance cardiaque.

Leur effet secondaire le plus connu est sans doute de provoquer une toux sèche qui ne répond pas aux traitements antitussifs. Si vous observez ces symptômes, n’essayez pas tous les sirops mais parlez-en avec votre médecin.

Les ARA II ou sartans

Les antagonistes de l’angiotensine II : comme les précédents, ils agissent sur cette hormone produite par le rein. Mais au lieu de la bloquer, ils prennent sa place sur les récepteurs des cellules des vaisseaux sanguins. Le résultat reste le même : ils empêchent leur contraction ce qui fait baisser la pression artérielle.

Si le traitement par une seule de ces molécules n’est pas suffisant pour faire revenir les chiffres de la tension aux alentours de 12-13, une association thérapeutique pourra être faite par votre médecin. Si l’association de 3 classes thérapeutiques différentes ne permet pas de retrouver une tension normale, l’HTA est dite résistante : cela concerne environ 10% des patients.

Il existe également d’autres classes d’antihypertenseurs comme les alpha bloquants ou les antihypertenseurs centraux. Ils sont cependant moins utilisés et sont souvent choisis quand les autres médicaments n’ont pas donné les résultats escomptés.

Les traitements naturels contre l’hypertension

Ils ont pour but de diminuer les facteurs de risque cardio-vasculaires soit en diminuant le taux de cholestérol sanguin soit en réduisant l’absorption des graisses soit en fluidifiant le sang donc en évitant la formation de caillots.

Les omégas 3

Les omégas 3 issus des huiles de poissons ont fait l’objet de nombreuses études scientifiques. Pour pouvoir contribuer au maintien d’une pression artérielle normale, il faut apporter des omégas 3 soit par son alimentation soit par des compléments alimentaires : minimum 3 g de DHA et d’EPA chaque jour, 2g suffisent pour diminuer son taux de triglycérides. Quel que soit le but recherché, il ne faut pas dépasser 5g par jour.

Les acides gras provenant des huiles végétales doivent apporter au moins 2g d’acide alpha linoléique par jour pour prétendre maintenir un taux de cholestérol normal. Là encore, des compléments alimentaires correctement dosés peuvent vous aider à atteindre ce seuil.

Les phytostérols et les polycosanols

Ces composés issus des végétaux sont structurellement proches du cholestérol. Ils vont agir en bloquant une partie de l’absorption du cholestérol par l’intestin. On les trouve en quantités importantes dans l’huile de germes de blé, de colza, de lin, de sésame, d’olive mais aussi dans les oléagineux : noix de cajou, noix, pistache, noix de macadamia.

La levure de riz rouge

Ce champignon parasite des cultures de riz rouge a une activité grâce à la monacoline K qu’elle contient. Ces effets sont proches des statines chimiques pour lutter contre le cholestérol. Elle est souvent associée à la co-enzyme Q10 qui renforce son action.

Les plantes

L’ail noir fermenté contribue au maintien d’un taux de cholestérol normal.

L'ail des ours contre la tension artérielle aurait un effet plus puissant que l'ail

Le lin est une plante riche en omégas 3.

Le fenugrec et le nopal vont diminuer l’absorption des graisses par l’intestin et de ce fait peuvent avoir une incidence sur les triglycérides et le cholestérol. C’est le cas également du psyllium. Attention toutefois avec ces 3 dernières, car elles peuvent capter d’autres substances liposolubles comme des vitamines ou des médicaments et en diminuer l’effet.

L’avoine et en particulier le son d’avoine contient des fibres qui vont favoriser la diminution du taux de cholestérol sanguin.

Les protéines de soja sont riches en isoflavones et les autorités américaines considèrent qu’en consommer 25 g par jour contribue à diminuer les risques de maladies cardio-vasculaires.

Les huiles essentielles

Elles viennent en complément des traitements et ne se substituent pas aux médicaments prescrits par votre médecin. On va plutôt rechercher des huiles essentielles à visée relaxante pour détendre son esprit et ses vaisseaux afin de contribuer à la réduction de sa tension artérielle.

L’huile essentielle d’Ylang-Ylang est riche en sesquiterpènes connus pour leur effet hypotenseur, elle va permettre par voie cutanée de régulariser le rythme cardiaque et d’agir en profondeur sur les tensions nerveuses.

On l’associera à la Marjolaine à coquilles qui contient du terpinèn-4-ol et agit sur le système nerveux para sympathique. Cela provoque la détente et la dilatation des vaisseaux sanguins ce qui aura un effet direct sur la pression sanguine exercée sur ces derniers.

L’huile essentielle de Lavande est bien connue pour ses propriétés relaxantes et sur le sommeil ce qui va lutter contre le stress, facteur aggravant l’HTA. D’autre part, son action antispasmodique sera mise à profit pour détendre les muscles qui entourent les vaisseaux sanguins et entrainer leur relâchement. La vasodilatation ainsi provoquée aura un effet bénéfique sur la pression artérielle.

L’eucalyptus citronné apporte du citronellal, cette molécule inhibe des substances appelées prostaglandines. Or, elles ont pour effet de provoquer le resserrement des vaisseaux sanguins augmentant ainsi la pression exercée sur leurs parois. En les inhibant, l’huile essentielle d’eucalyptus citronné va provoquer une vasodilatation.

Ces huiles essentielles sont à utiliser en mélange dans une huile végétale comme celle d’argan ou de noyaux d’abricot. On mettra 30 gouttes de lavande et de marjolaine à coquilles et 10 gouttes des 2 autres pour 20 gouttes d’huile végétale. On effectuera un massage du plexus solaire, de la paume des mains et des poignées avec le mélange obtenu, 1 à 2 fois par jour, pendant 3 semaines. Les huiles essentielles sont des substances très actives qui comportent des contre-indications. Il est donc nécessaire d’en parler avec votre médecin ou un pharmacien aromathérapeute avant de débuter.

À retenir

Si votre tension dépasse 14/9, vous êtes un hypertendu, mais vous ne le ressentez pas forcément. Pourtant, les conséquences d’une pression artérielle trop élevée sont graves : AVC, infarctus du myocarde, atteinte des reins ou des yeux…
Mais rassurez-vous des règles d’hygiène de vie associées à des médicaments vont vous permettre de faire baisser votre tension. En complément des plantes ou des huiles essentielles pourront vous apporter leur soutien pour continuer à vivre en pleine forme, serein et détendu !

Lisez aussi notre article de blog dédié, pour apprendre à faire baisser sa tension artérielle naturellement.