Genou et cheville : pathologies et traitements

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 04/11/2024 à 09h11, publié le 17/06/2019 à 09h06
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Genou et cheville : pathologies et traitements
La principale caractéristique qui distingue l'Homme des animaux peut, entre autres, être résumée à sa capacité à se maintenir debout. En effet, et ce malgré une diminution de sa vélocité par rapport aux quadrupèdes, cette évolution majeure lui a donné accès à une plus grande diversité alimentaire, notamment les fruits des arbres, ainsi qu'une plus grande mobilité dans l'espace qui l'entourait. Dotés de deux articulations, que sont le genou et la cheville, les membres inférieurs ne sont pas seulement le support du poids du corps, mais nous offrent également la possibilité de marcher, de courir, d'escalader, de sauter, le tout avec une certaine agilité. Cependant, parce qu'ils correspondent au point de contact avec le sol, les membres inférieurs, et leurs articulations, assurent aussi une fonction d'amortissement du poids et des chocs occasionnés par les contacts avec les différents revêtements du sol, plus ou moins durs et traumatiques. Une mauvaise réception, un choc violent, une pathologie, voire un trouble physiologique congénital sont autant d'écueils potentiels qui parsèment notre route. Nous vous en proposons l'inventaire, pour les principaux du moins, accompagné des différents traitements destinés à les guérir ou les soulager.

Le genou

Anatomie et fonctionnement du genou

Le genou correspond à la jonction mobile entre le fémur et le tibia. Cette première articulation du membre inférieur permet les mouvements selon trois axes majeurs :
  • l'axe de flexion-extension permet au genou de se plier et de se déplier ;
  • l'axe d'adduction-abduction offre une flexion latérale ;
  • l'axe interne-externe assure la rotation du genou sur lui-même.
L'articulation du genou est enveloppée et maintenue par un réseau dense de muscles, tendons et ligaments qui assurent à la fois sa motricité et la stabilité des os mis en contact. La principale « sangle » de maintien entre le fémur et le tibia correspond à la rotule, un os ovoïde qui agit comme un véritable pivot entre le tendon des quadriceps de la cuisse et le tendon rotulien relié à l'os du tibia. Elle est maintenue par deux ligaments latéraux, LLE et LLI. Deux autres ligaments situés de part et d'autre de l'articulation et désignés sous le nom de collatéraux, relient le fémur et le tibia sur leurs faces interne et externe. Ils ont pour fonction de limiter les mouvements trop amples qui entraîneraient la luxation du genou. Deux autres ligaments, l'un antérieur et l'autre postérieur, se croisent au cœur de l'articulation afin de renforcer la stabilité du genou et éviter sa torsion lors d'un mouvement de rotation excessive. Il s'agit des ligaments croisés antérieur et postérieur. Enfin, les ménisques sont des tissus de fibrocartilage présents sous la forme de deux demi-cercles sur la surface du tibia. Ils agissent comme des coussinets destinés d'une part à éviter le contact direct entre les os, renforçant par la même occasion le rôle du cartilage, et d'autre part à amortir les échanges de charges entre le haut et le bas du corps.

Pathologies du genou et traitements

Arthrose du genou

L'une des pathologies du genou parmi les plus répandues au sein de la population moyenne n'est autre que l'arthrose. Elle se manifeste le plus souvent avec l'âge par une détérioration progressive du cartilage qui s'effrite et se raréfie. La friction qu'elle occasionne entre les os du fémur et du tibia impliquent des douleurs, qui peuvent être intenses, et des blocages, notamment au moment du réveil ou après une immobilisation prolongée de la jambe. En fonction de sa gravité, incomplète ou complète, ses symptômes seront plus ou moins intenses et provoqueront de simples frottements jusqu'à l'usure des extrémités osseuses et des ménisques.
Les causes de l'arthrose du genou sont principalement le vieillissement naturel et la disparition du cartilage. Non vascularisé, ce tissu conjonctif se nourrit du liquide synovial, une substance organique qui assure la lubrification des articulations. Or, ce liquide s'appuie sur les mouvements pour recouvrir toute la surface cartilagineuse. Par conséquent, une immobilisation forcée ou une absence d'activité physique régulière aura tendance à accélérer le processus d'usure et donc l'arthrose. D'autres facteurs peuvent être également mis en cause comme le surpoids, un traumatisme passé (fracture osseuse, ligamentaire méniscale), une infection ou un désaxement physiologique de l'articulation. Deux cas sont possibles : le genu varum se caractérise par un écartement des genoux vers l'extérieur tandis que le genu valgum fonctionne dans le sens inverse par leur rapprochement. Dans les deux cas, ces troubles vont répartir les charges sur un seul coté de l'articulation et accélérer l'usure du cartilage.
Il n'existe, à l'heure actuelle, aucun traitement spécifique et définitif contre l'arthrose du genou. La prescription de médicaments à base de paracétamol et d'anti-inflammatoires non stéroïdiens permettra de soulager les douleurs sans avoir d'action réversible sur la pathologie. D'autre part, les chondroprotecteurs ont la capacité de freiner la désagrégation du cartilage grâce à leur action complexe qui améliore la synthèse du collagène et la viscosité du liquide synovial, entre autres. Un traitement oral d'au moins 6 mois est toutefois nécessaire. Une autre solution consiste à l'injection de corticoïdes, contre la douleur, ou d'acide hyaluronique afin de favoriser la lubrification de l'articulation. Ces deux derniers traitements auront toutefois une action limitée dans le temps. Dans les cas les plus graves, il est aussi possible de pratiquer une opération chirurgicale. Il s'agira, dans un premier temps, de l'arthroscopie qui consiste à enlever les microparticules qui obstruent la fluidité de l'articulation, et dans un deuxième temps de l'ostéotomie qui permet de corriger les éventuelles déviations de la jambe. Et si l'arthrose persiste et s'aggrave, les zones osseuses abîmées seront finalement remplacées par une prothèse reproduisant fidèlement les mécanismes de l'articulation.
Le meilleur moyen de ralentir la progression de l'arthrose reste encore la rééducation et la pratique d'une activité sportive régulière. Associée à une hygiène de vie équilibrée, elle vous permettra de nourrir suffisamment le cartilage et de prévenir le plus longtemps possible l'apparition de l'arthrose du genou. Le port de genouillères de maintien permet d'atténuer les douleurs pendant la pratique sportive et favorise la proprioception de l'articulation, c'est-à-dire sa capacité à garder ses axes naturels lors des mouvements.

Lésions méniscales

L'usure de l'articulation, qu'elle soit liée à l'arthrose ou un choc traumatique, a souvent pour conséquence une lésion méniscale. Cette dernière se décline selon trois types ou plus exactement trois cas. Le premier correspond à un choc traumatique suffisamment important pour endommager les ménisques. Le deuxième se situe aux alentours de la quarantaine quand le cartilage commence à s'user et que l'articulation perd de sa souplesse. Enfin, le troisième est directement lié à l'arthrose et se manifeste autour de 65 ans. Ces lésions peuvent prendre la forme de rupture, de fissure, de clivage ou encore de languette, c'est-à-dire un morceau de fibrocartilage déchiré qui s'est étiré vers le centre de l'articulation.
Dans le cas d'une lésion importante, la méniscectomie est un acte chirurgical qui consiste à retirer la partie lésée par arthroscopie. La réalisation de cette opération et son efficacité dépendent de l'âge du patient et de son état physique.

Pour aller plus loin, lisez aussi notre fiche conseil : Tout savoir sur le ménisque et ses lésions

Ruptures des ligaments du genou

La rupture du ligament croisé antérieur (ou LCA) concerne surtout les sportifs et fait suite à une torsion intense du genou ou à la répétition de torsions plus minimes. Ce ligament qui relie les faces du fémur et du tibia est primordial au maintien de l'articulation. Sa rupture est très handicapante et très douloureuse.
Deux possibilités s'offrent au patient. La rééducation est conseillée aux personnes âgées ou dont l'articulation est déjà fragilisée, d'autant plus si le sport ne constitue pas une prérogative quotidienne. En revanche, les athlètes de haut niveau choisiront dans la mesure du possible une chirurgie réparatrice afin d'accélérer le processus de cicatrisation et le retour à l'activité sportive. Dans les deux cas, le port d'une orthèse ligamentaire sera impératif afin d'éviter une mauvaise reconstitution du ligament, même naturelle. Cette genouillère favorise la cicatrisation et atténue la tension exercée sur les ligaments. Elle est également prescrite en cas de rupture des ligaments latéraux qui ne provoque pas spécialement d'instabilité, mais de fortes douleurs.

Syndrome rotulien

Le syndrome fémoro-patellaire se développe suite à une inflammation du cartilage de la rotule lors de son passage sur l'os du fémur. En se propageant, cette inflammation affecte le tendon du quadriceps, le tendon rotulien et les ailerons interne et externe. Ce syndrome rotulien implique des douleurs qui se localisent sous la rotule, plus ou moins profondément. Elles contraignent les mouvements de flexion et d'extension, notamment la montée et la descente d'escaliers. Outre l'inflammation sous forme de tendinite, ce trouble impacte directement le cartilage qu'il détériore, ouvrant la porte à une arthrose du genou précoce. Ce syndrome rotulien touche surtout les adolescents, victimes d'un déséquilibre musculaire au moment de la croissance, et les personnes âgées du fait d'une dégradation globale du cartilage avec la vieillesse.
Des étirements, des exercices d'assouplissement et de proprioception permettent de prévenir et de soulager les premiers symptômes du syndrome rotulien. Des séances de kinésithérapie favoriseront également la résorption de l'inflammation. Les genouillères rotuliennes sont spécialement conçues pour maintenir la rotule dans son axe et éviter ainsi qu'elle ne frotte trop sur le fémur. Dans les cas les plus sévères, la chirurgie sera nécessaire dans l'optique d'abaisser l'os de la rotule. Cette opération lourde et délicate est le plus souvent décidée en dernier recours.

Entorses

En cas d'entorse plus ou moins sérieuses, une immobilisation de la jambe est nécessaire. Des attelles de genou qui enserrent toute la jambe depuis le haut de la cuisse jusqu'au début de la cheville permettent un maintien droit et rigide de l'articulation du genou.

La cheville

Anatomie et fonctionnement de la cheville

Deuxième articulation du membre inférieur, la cheville relie la jambe au pied et permet le déroulé fluide du pas. Elle met en contact 3 os principaux, à savoir le tibia et le péroné, situés respectivement en avant et en arrière de la jambe, et l'astragale qui sert de véritable pivot à l'ensemble du pied. Ce dernier se présente sous la forme d'un dôme sur lequel vient s'emboîter la pince bimalléollaire que forment le tibia et le péroné. La cheville permet ainsi des mouvements de flexion et d'extension ainsi que ceux d'inversion et d'éversion. La flexion/extension offre une amplitude de mouvements du pied dans le plan vertical située entre 30° et - 50°. L'inversion correspond à un mouvement de torsion latérale qui permet au pied d'effectuer une rotation sur lui-même vers l'intérieur. Elle combine la supination, l'adduction et la flexion plantaire. L'éversion correspond au mouvement inverse qui permet la rotation du pied vers l'extérieur. Elle met, elle aussi, en action trois mouvements distincts : la pronation, l'abduction et la flexion dorsale. Ces deux axes combinés garantissent la souplesse du pied sur tout type de terrain, et plus précisément les sols accidentés. Deux faisceaux de trois ligaments, l'un interne et l'autre externe, relient les différents os participant à l'articulation (incluant le calcalnéum) sous la forme d'un éventail. Tout comme le genou, de nombreux tendons relient les os aux différents muscles qui contribuent aux mouvements de la cheville. Le plus connu étant le tendon d'Achille, reliant le muscle jumeau du mollet à l'os calcanéum.

Pathologies de la cheville et traitements

Entorse à la cheville

L'entorse se manifeste par un étirement et une distension d'un ou plusieurs ligaments de la cheville. Elle est généralement due à une sollicitation importante et répétée de l'articulation. Plus lâche, les tendons ne parviennent plus à maintenir les os entre eux, ce qui fait perdre sa souplesse à la cheville. En cas d'entorses récidivantes ou sévères, les ligaments peuvent être lésés, voire rompus, nécessitant une plus longue immobilisation afin de garantir une cicatrisation optimale et ainsi éviter toute récidive.
Dans la plupart de cas, une simple immobilisation accompagnée d'anti-inflammatoires sous la forme de médicaments oraux ou de pommades suffira amplement à la cicatrisation des lésions et au resserrement des tendons. Des attelles stabilisatrices et des chevillères de maintien offrent même la possibilité de marcher, si toutefois l'entorse à la cheville n'est que minime. Il existe aussi des orthèses équipées de poches de froid pour soulager la douleur et résorber les œdèmes. Outre la chevillère, la rééducation de l'articulation peut être également associée à des semelles orthopédiques conçues pour favoriser sa proprioception et éviter qu'une mauvaise posture ne provoque des récidives dans le futur, en particulier lointain. Une mauvaise cicatrisation et une rééducation négligée peuvent, en effet, avoir un impact néfaste sur l'articulation des années après la blessure.

À lire également : Bien choisir son attelle de cheville

Conflits antérieurs de la cheville

Suite à une entorse ou à une lésion osseuse, des fragments synoviaux (issus de la cicatrisation des ligaments) ou des morceaux d'os peuvent se retrouver dans l'articulation provoquant douleurs et légers blocages.
Le massage et la rééducation sont préconisés pour éjecter ces fragments de la zone articulaire avant un éventuel lavage via une arthroscopie si les symptômes persistent.

Arthrose

Commune à toutes les zones articulaires, l'arthrose n'épargne pas la cheville. L'usure progressive du cartilage réduit la fluidité des mouvements et occasionne des douleurs plus ou moins intenses. Irréversible, cette pathologie progresse avec l'âge, mais son processus peut être aussi accéléré par la succession de traumatismes, d'entorses et de conflits antérieurs. C'est pourquoi, elle peut s'avérer assez fréquente chez les anciens sportifs qui ont négligé les phases de rééducation.
La pratique régulière d'une activité physique modérée est encore le meilleur moyen de prévenir et de ralentir l'avancée de l'arthrose de la cheville. Toutefois, si celle-ci est particulièrement installée, les anti-inflammatoires, l'infiltration de corticoïdes et d'acide hyaluronique offrent une solution de soulagement et de déblocage temporaire. Les chondroprotecteurs auront aussi un impact positif sur le cartilage. À l'instar du genou, l'arthroscopie offre une solution de nettoyage chirurgical et des prothèses sont aussi conçues pour suppléer les parties trop endommagées.

Rupture du tendon d'Achille

Le célèbre « talon » d'Achille, dont le nom est hérité du mythologique héros grec, correspond en fait au gros tendon, que l'on peut distinguer sous la peau derrière le pied. Il relie l'os du talon au muscle triceps sural du mollet qui permet à la cheville de fléchir le pied et de se tenir sur sa pointe. Sa rupture se manifeste suite à une tendinite chronique qui l'a fragilisé ou à un traumatisme violent. Cette affection touche tout particulièrement les sportifs. Certains traitements antibiotiques auraient également une influence néfaste sur la solidité tendineuse.
Lors d'une rupture du tendon d'Achille, trois solutions s'offrent au spécialiste, qui fera son choix en fonction de l'âge de son patient et de la gravité du traumatisme : l'immobilisation de la cheville en position équine, c'est-à-dire la pointe du pied vers le bas, à l'aide d'une genouillère comme la Silistab Achillo de Thuasne ; une chirurgie percutanée, qui offre la possibilité de rapprocher et fixer entre elles les deux extrémités rompues du tendon sans pratiquer de plaie ouverte ; une chirurgie dite « à ciel ouvert » consiste à réparer le tendon à l'aide de fil chirurgical après incision de la peau. Les deux opérations nécessitent une immobilisation sans appui de la cheville pendant 6 semaines

Fractures

Comme pour le genou, des orthèses complètes permettent d'englober totalement le pied pour un maintien de l'articulation après une fracture ou une opération tout en laissant au patient le loisir de marcher. On appelle ces dispositifs orthopédiques des bottes de marche. Il sea aussi possible de se déplacer à l'aide de cannes anglaises ou béquilles pour plus de confort.
Le genou et la cheville assurent le maintien du corps en position debout et conditionnent sa mobilité. Principaux atouts de sa vélocité et de sa souplesse, elles sont aussi ses points faibles et peuvent l'handicaper sur de longues périodes en cas de traumatismes. Si de nombreuses solutions orthopédiques et chirurgicales permettent de palier de manière relativement efficace la fragilité des articulations des jambes, une bonne hygiène de vie associée à une activité physique régulière et adaptée garantit un renforcement musculaire suffisant pour permettre au genou et à la cheville de résister aux sollicitations dont elles font l'objet chaque jour. D'autre part, parmi les genouillères et chevillères que nous vous proposons, certaines sont justement conçues, non seulement pour guérir, mais également pour prévenir les traumatismes.