Electrostimulation : mode d'emploi et indications
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 24/10/2024 à 16h10, publié le 01/07/2019 à 12h07
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L'électrostimulation, dont découle la neurostimulation, ouvre un large champ d'applications parmi lesquelles la rééducation musculaire apparaît comme la plus populaire. Les sportifs amateurs et professionnels ajustent leur préparation ou facilitent leur récupération via des impulsions électriques qui stimulent les muscles et permettent également de renforcer la masse musculaire dans le but d'accompagner une rééducation post traumatique, voire post-opératoire. L'autre bénéfice important de l'électrothérapie concerne son impact sur le système nerveux et sa capacité à soulager les douleurs de tout type. Contrairement aux apparences, son principe emprunté à celui de l'électricité précède de très loin les premières expériences de Thomas Edison. En effet, dès l'Antiquité, les médecins grecs se servaient des poissons torpilles et de leur organe électrique pour soulager les diverses douleurs de leurs concitoyens. Mais c'est plus récemment, dans les années 1960, que la théorie du « Gate control » jettera les premières bases de l'électrostimulation. Outre la douleur, cette pratique permet également de réduire les troubles de l'incontinence et aurait un impact bénéfique sur le cerveau, en particulier dans le cadre de pathologies neurologiques comme Parkinson.
Protéiforme, la douleur répond à un certain nombre de dysfonctionnements qui ne sont pas toujours d'ordre lésionnel ou cutané. Elle peut être, en effet, due à une inflammation, une maladie ou à des céphalées comme la migraine notamment. Dans ces cas précis, elle peut s'avérer plus difficile à cibler et à combattre. D'une manière générale, on la classe selon deux grandes catégories, aiguë ou chronique.
À lire aussi : SLA ou Maladie de Charcot et La Fibromyalgie.
Pour les cas les plus graves et difficiles à traiter, l'électrostimulation percutanée sera plus efficace. Elle reprend le même principe sauf que les électrodes sont remplacées par des aiguilles insérées directement dans le nerf à travers la peau, de manière chirurgicale si nécessaire.
Soulager les douleurs neuropathiques par neurostimulation
Principe de la douleur
Selon l'IASP, l'Association internationale d'étude de la douleur, la douleur est définie comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en terme d'une telle lésion ». Elle se manifeste physiologiquement sous la forme d'un message nerveux qui indique à l'organisme la présence d'un traumatisme et l'invite à réagir rapidement afin de le résorber. D'après les recherches entreprises au milieu des années 1960 par le psychologue québécois Ronald Melzack et le neurologue anglais Patrick Wall, elle participerait d'un double mouvement regroupant à la fois la perception et la régulation. Tout commencerait, en effet, avec la stimulation lésionnelle d'un nocicepteur, un récepteur cutané, qui initierait le message nerveux de la douleur et le propulserait le long des voies nerveuses ascendantes, à savoir les voies qui relient la périphérie au cortex cérébral, via la moelle épinière. Dans le même temps, les fibres nerveuses adjacentes du tact de plus gros calibre (et plus rapides) stimuleraient un neurone destiné à inhiber puis éteindre ce message douloureux avant qu'il n'atteigne le cerveau. Désignée sous le terme de « Gate control » ou portillon en français, cette théorie forme l'un des fondements même de l'électrostimulation telle qu'elle est appliquée de nos jours.Protéiforme, la douleur répond à un certain nombre de dysfonctionnements qui ne sont pas toujours d'ordre lésionnel ou cutané. Elle peut être, en effet, due à une inflammation, une maladie ou à des céphalées comme la migraine notamment. Dans ces cas précis, elle peut s'avérer plus difficile à cibler et à combattre. D'une manière générale, on la classe selon deux grandes catégories, aiguë ou chronique.
Douleur aiguë
La douleur aiguë correspond à la forme la plus basique et la plus fréquente. Le plus souvent, elle fait suite à une lésion, un choc traumatique ou thermique dont elle propage le stimulus comme un message d'alerte. Elle est vive, immédiate et relativement brève, selon la gravité de la blessure et de l'importance du nombre de nocicepteurs touchés. Elle se régule d'elle-même, mais peut être aidée par des solutions antalgiques comme des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des opiacés faibles et forts (morphine) ou encore la thermothérapie, par le biais par exemple d'une poche thermique permettant de soulager la douleur par le chaud ou le froid. La douleur se manifeste également lors de céphalées temporaires liées à une hypertension, un trouble digestif ou de la fatigue passagère, notamment ophtalmique, après une longue journée devant les écrans numériques. Du repos, une bonne hydratation et un antalgique suffisent bien souvent à soulager le patient.Douleur chronique
Plus complexe et difficile à cerner, la douleur est dite chronique lorsque sa sensation perdure au-delà de 3 mois et se manifeste de façon récurrente. Elle s'affranchit de son rôle symptomatique et devient une maladie à part entière. Elle se décline selon trois types. La douleur chronique inflammatoire, nommée aussi nociceptive, est causée par une inflammation persistante des nocicepteurs. Elle caractérise généralement des cancers ou des pathologies plus bénignes, mais non moins handicapantes, comme l'arthrose. La douleur neuropathique concerne le système somato-sensoriel et affecte les nerfs périphériques de la moelle épinière. Le plus généralement, elle fait suite à des pathologies qui ont endommagé le système nerveux comme un cancer, par exemple, ou encore un accident cardio-vasculaire, voire le diabète. Elle est aussi manifeste d'un membre amputé dont les sensations perdurent même après l'ablation. On parle alors de douleur fantôme. Ses symptômes passent par des fourmillements, une hypersensibilité au toucher, des paresthésies et de l'engourdissement douloureux. La douleur psychogène, enfin, demeure bien plus mystérieuse. Elle n'est reliée à aucune lésion apparente et serait plutôt d'ordre psychologique.À lire aussi : SLA ou Maladie de Charcot et La Fibromyalgie.
Traitement par neurostimulation
Parmi les nombreux traitements possibles de la douleur chronique, le neurostimulation électrique transcutanée (TENS) a le mérite d'être douce et non invasive. Elle consiste à l'apposition d'électrodes sur la peau, reliées à un électrostimulateur qui envoie des impulsions électriques dans l'organisme. Cette technique reprend le principe du Gate Control de Melzack et Wall en stimulant les nerfs du toucher dans le but de parasiter le message de douleur et en fermant le « portillon » qui donne accès à la moelle épinière et au cortex cérébral. Elle aurait aussi le pouvoir de stimuler la production des antalgiques endogènes du corps que sont les endorphines, les enképhalines et les dynorphines. Cette deuxième hypothèse est néanmoins plus difficile à prouver. L'intensité du courant électrique impulsé par un électrostimulateur TENS classique varie entre 10 mA et 30 mA afin qu'il reste imperceptible, ou quasiment, et qu'il ne provoque aucune gêne collatérale au patient. Sa fréquence est aussi paramétrable, en fonction du type de douleur et de sa force. Les électrodes fonctionnent par paires et se placent sur la peau, soit près de la zone douloureuse, soit sur le trajet du nerf concerné. Grâce à la miniaturisation constante des appareils électroniques, la plupart des électrostimulateurs sont désormais portables et utilisables à tout moment en toute discrétion, à l'image des produits Beurer. Ils ont en effet la taille d'un baladeur et se paramètrent très facilement pour un soulagement immédiat quelque soit l'endroit et l'activité. Cela dit, un premier étalonnage assisté par un spécialiste est bien évidemment recommandé.Pour les cas les plus graves et difficiles à traiter, l'électrostimulation percutanée sera plus efficace. Elle reprend le même principe sauf que les électrodes sont remplacées par des aiguilles insérées directement dans le nerf à travers la peau, de manière chirurgicale si nécessaire.