Comment soigner les hémorroïdes ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 22/10/2024 à 12h10, publié le 24/11/2017 à 08h11
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Comment soigner les hémorroïdes ?
Beaucoup de mystères et de légendes existent au sujet des hémorroïdes. C’est une pathologie qui demeure encore relativement tabou, notamment en raison de la zone où elle se situe, et car elle est trop souvent associée dans l’inconscient collectif à un problème d’hygiène, bien que les causes en soient très différentes. Vecteur de gêne, d’inconfort, et régulièrement de douleur, ce désagrément peut survenir à cause de plusieurs facteurs aux origines très diverses. Cependant, il existe des solutions très efficaces pour guérir une crise hémorroïdaire, que ce soit par médication ou par chirurgie le cas échéant, mais il est aussi possible d’en prévenir l’apparition par quelques mesures quotidiennes simples. Aussi, nos pharmaciens de Pharma GDD vous proposent de faire un tour d’horizon du sujet pour vous partager leurs connaissances, mais surtout les moyens de soigner efficacement les hémorroïdes.

Crise hémorroïdaire : définition, symptômes et facteurs de risque

Définition

Commençons par rétablir une vérité importante : nous avons absolument tous des hémorroïdes ! En effet, le mot "hémorroïdes" ne désigne normalement pas le trouble en question, mais bien les veines se situant au niveau du rectum et de l’anus. Ce sont ces dernières qui permettent la défécation lorsqu’elles se dilatent.

Même si le terme hémorroïdes est rentré dans le langage courant avec le temps, on parle normalement de crise hémorroïdaire. Celle-ci désigne une dilation des veines qui ne s’arrête pas après la défécation, et qui par conséquent finit par créer une inflammation en interne ou en externe. Cette crise dure en moyenne 2 à 4 jours, mais est source d’une grande gêne et assez régulièrement de douleurs, parfois très intenses.

Les hémorroïdes sont causées par une pression trop importante et trop permanente au niveau de l’anus et du rectum, ce qui peut par exemple se produire lorsque l’on reste en position assise pendant des périodes trop importantes. Pour autant, les premières causes de déclenchement d’une crise hémorroïdaire sont tout d’abord la constipation, le dérèglement du système de défécation entraînant des inflammations, et ensuite la grossesse, à cause du poids du bébé qui génère une forte pression sur cette zone. On estime qu’en moyenne, au moins 1 personne sur 2 est touchée par une crise hémorroïdaire au cours de sa vie.

Symptômes

Cette pathologie se caractérise le plus souvent par la présence de sang rouge vif au niveau des selles, mais qui peut aussi se retrouver sur le papier hygiénique ou les sous-vêtements si l’hémorragie est importante. Cela peut également entraîner l’apparition d’une bosse dure ou de gonflements douloureux au niveau de l’anus. Enfin, au-delà des pertes de sang et des sensations douloureuses, il se peut aussi que cela déclenche des démangeaisons à la limite du soutenable, mais aussi des suintements de mucus au niveau de l’anus.

Deux différents types d’hémorroïdes se distinguent cependant, puisqu’on parle de crise hémorroïdaire interne ou externe.

Les hémorroïdes internes, moins fréquentes que les externes, se développent à l’intérieur de l’anus, ou dans la partie inférieure du rectum. Elles forment ainsi une petite protubérance, et tendent à évoluer en 4 stades si elles ne sont pas traitées à temps :
  • Au premier degré, l’hémorroïde reste à l’intérieur de l’anus, et est le plus souvent indolore.
  • Au second degré, l’hémorroïde ressort de l’anus au moment de la selle, mais se remet elle-même en place une fois la défécation terminée.
  • Au troisième degré, elle est devenue plus volumineuse et doit ainsi automatiquement être replacée dans l’anus à l’aide du doigt, car elle ne se remet plus à sa position initiale elle-même.
  • Au quatrième et dernier degré, le ou les hémorroïdes sont trop imposantes et ne peuvent plus être replacées à l’intérieur de l’anus, elles ressemblent alors à des hémorroïdes externes.
Les hémorroïdes internes ne possèdent pas de cellules nerveuses, à l’inverse des externes. Elles sont donc plus difficiles à détecter, car elles n’engendrent pas nécessairement de douleur, ce qui fait que le plus souvent, le patient n’en a pas conscience. Un examen médical non douloureux à l’aide d’un anuscope permet de constater la présence de cette protubérance.

Les hémorroïdes externes, qui sont les plus courantes, se forment pour leur part autour de l’anus, en se développant directement sous la peau. Cela crée une sorte de boule, qui peut être visuellement semblable à un kyste enflé. Celles-ci sont souvent douloureuses en raison des cellules nerveuses qu’elles possèdent, et entraînent la plus grande partie du temps des saignements lors de la selle.

Quel que soit le type d’hémorroïde, il est important d’aller consulter son médecin dès les premiers symptômes concrets, afin que la situation ne s’aggrave pas, notamment en cas de saignement anal. Il est également primordial de vérifier que la cause des douleurs et de l’inconfort soit bien une crise hémorroïdaire, car des douleurs ou des saignements au niveau anal peuvent également être des symptômes d’un cancer colorectal ou de fissures anales.

Complications possibles

Les crises hémorroïdaires sont la majorité du temps sans réel danger pour la santé, mais certaines complications peuvent survenir si elles ne sont pas traitées à temps ou correctement.

La plus fréquente est la thrombose hémorroïdaire, c’est-à-dire la formation d’un caillot de sang dans la veine. Celle-ci ne présente aucun danger pour l’organisme, mais entraîne souvent une douleur très intense qu’il est difficile de supporter. Il est donc plus que conseillé de traiter la crise dès les premiers signes afin d’éviter d’en arriver à ce stade. En cas d’hémorroïdes externes, la résorption du caillot peut créer des marisques, qui sont de petites enflures indolores et inoffensives.

Il est également possible de voir apparaître des hémorragies hémorroïdaires, qui sont difficiles à détecter car le sang ne se mélange pas aux selles. Lorsque celles-ci surviennent, elles peuvent entraîner une anémie si les saignements sont assez intenses, mais ne peuvent pas non plus être létales. La dernière complication, qui ne survient que très rarement, est une ulcération de la plaie, c’est-à-dire une extension de celle-ci sur une zone plus large.

Facteurs de risque

Plusieurs raisons sont susceptibles d’expliquer le déclenchement d’une crise hémorroïdaire, parmi lesquels on retrouve :
  • La constipation ou les diarrhées chroniques, car elles amènent un dérèglement de la défécation, et par conséquent une inflammation à cause de la stimulation anormale des veines.
  • La grossesse et le post-partum, car environ 4 femmes sur 10 subiraient des crises hémorroïdaires au cours de leurs grossesses, ceci s’expliquant par la pression imposée par le poids du bébé, mais aussi par l’accouchement qui génère une pression très importante avec la poussée.
  • Le genre, les hommes étant en règle générale plus sujets à cette pathologie que les femmes.
  • L’hérédité est également responsable de l’apparition de ces crises. En effet, une prédisposition existe si plusieurs membres d’une même famille ont déjà été victime de ce phénomène.
  • L’âge, car au-delà de la cinquantaine, les chances de développer une crise hémorroïdaire sont beaucoup plus importantes, en raison de la perte de tonus des tissus.
  • Le surpoids, puisqu’en position assise la pression exercée sur les veines hémorroïdes est plus importante, et donc plus à même de créer une inflammation.
  • Les mauvaises positions d’assise ou le fait de porter régulièrement des poids importants, puisque là encore les contractions des veines sont anormales ou trop violentes.
  • La cyrrhose, car elle peut entraîner une fibrose qui va générer une augmentation de la pression sanguine dans la veine porte.
  • La consommation d’aliments épicés, car celle-ci a un caractère irritant et peut créer des brûlures supplémentaires.

Comment soigner les hémorroïdes ?

De nombreuses solutions existent pour pouvoir traiter une crise hémorroïdaire, que ce soit par le biais de médicaments, de solutions naturelles, de petites astuces simples, ou même en dernier recours d’une chirurgie. Il reste cependant vivement conseillé d’aller consulter son médecin traitant pour ce genre de pathologie, celui-ci pouvant vous orienter précisément vers le bon traitement à adopter.

Les médicaments, compléments alimentaires et soins locaux

En règle générale, le symptôme qui est demandé à être traité en priorité par les patients est la douleur, celle-ci étant particulièrement incommodante et pouvant atteindre des pics très violents. Il est ainsi possible de prendre des antalgiques en cas de forte douleur (comme le paracétamol), mais l’aspirine et l’ibuprofène sont contre-indiqués, car ils peuvent provoquer des saignements supplémentaires.

Cependant, des anesthésiques locaux et des anti-inflammatoires conçus spécialement pour les crises hémorroïdaires sont disponibles sans ordonnance, sous forme de crèmes ou de suppositoires. Les crèmes rectales comme Sédorrhoïde, Titanoréïne, Titanoréïne 2 % et Tronothane permettent ainsi de soulager la douleur et de faire dégonfler l’hémorroïde, ce qui fonctionne également avec des suppositoires tels que Sédorrhoïde ou Titanoréïne.

Des veinotoniques peuvent également être prescrits, car ils aident à décongestionner les vaisseaux encombrés et permettent ainsi petit à petit de faire dégonfler l’hémorroïde, en facilitant par là même le retour du sang vers le cœur. Les médicaments Rhéoflux 3500 et Veinamitol, par exemple, sont des veinotoniques (augmentent la tonicité des parois veineuses) et des vasculoprotecteurs (augmentent la résistance des petits vaisseaux).

On retrouve aussi des solutions homéopathiques avec les suppositoires ou la pommade Boiron Avenoc, ou directement en granules avec Hamamelis composé, pour traiter la crise avec des méthodes plus naturelles.



Du côté des solutions naturelles et phytothérapeutiques, diverses plantes ont fait leurs preuves pour lutter efficacement contre les crises hémorroïdaires :
  • La vigne rouge, qui contient de nombreuses substances ayant un effet protecteur et stimulant pour les veines et les petits vaisseaux sanguins, ayant pour effet de faire dégonfler l’hémorroïde.
  • Le marronnier d’Inde, qui contient de l’escine, cette dernière préservant la perméabilité et la tonicité des parois veineuses. Il permet ainsi de prévenir l’œdème et de favoriser le retour du sang vers le cœur, améliorant ainsi rapidement la situation.
  • Le lentisque pistachier aux vertus décongestionnante veineuse et anti-inflammatoire est un excellent remède face aux problèmes de circulation sanguine et lymphatique.  
  • Le ginkgo biloba, qui calme les symptômes des crises, et aide notamment à dissiper la douleur.
  • L’hamamélis de Virginie, car elle possède un effet astringent qui resserre les tissus, mais aussi du fait qu’elle soit anti-inflammatoire et hémostatique, ce qui limite significativement les saignements.
  • Le fragon, également anti-inflammatoire et astringent, qui contribue à l’augmentation de la tonique veineuse.
Il est également conseillé d’avoir recours à des soins locaux d’hygiène, cette zone étant très exposée aux bactéries avec les matières fécales, il est encore plus important de bien se nettoyer afin de ne pas risquer une surinfection. Ces soins se présentent sous forme de lingettes, de suppositoires, de gel conditionné en monodoses, de pommade ou de crème lavante. Enfin, les médecins prescrivent aussi très souvent des laxatifs osmotiques ou de lest, qu’il y ait constipation ou non, car la défécation naturelle entraîne obligatoirement une contraction des veines hémorroïdes, ce qui n’arrange pas la situation quand la crise est déjà déclarée. Ils permettent ainsi de bien pouvoir évacuer les selles, sans que cela n’aggrave le problème. L'utilisation d'un coussin médical apporte un confort d'assise en soulageant la douleur.

Les astuces simples à mettre en place

Il est possible d’avoir recours à des astuces ou des recommandations afin d’améliorer la situation plus rapidement, certaines permettant même de prévenir l’apparition d’une crise :
  • Si la douleur est trop intense, il est conseillé de porter des sous-vêtements en coton pour s’octroyer davantage de confort. Si des démangeaisons accompagnent la douleur, déposer une compresse froide sur la région touchée permettra de considérablement les diminuer.
  • Prendre un bain de siège dans de l’eau tiède, plusieurs fois par jour et pendant 10 à 15 minutes, a également pour effet de soulager les démangeaisons, et de réduire les enflures.
  • La pratique d’un sport comme la natation, le yoga ou même la marche est plus que conseillée, celle-ci contribuant à améliorer le fonctionnement des vaisseaux sanguins, à réduire les risques des troubles veineux, et à tonifier les muscles et les veines de l’abdomen.
  • Éviter au maximum la consommation d’aliments tels que la charcuterie, le riz complet, la nourriture épicée ou grasse, car ils peuvent déclencher une constipation. Il est préférable de se tourner vers des aliments riches en fibres ou en fer, comme les figues, les épinards, les légumes verts cuits à la vapeur, le pain complet, ou encore les aliments à base de son de blé ou d’avoine.
  • Boire au minimum 1,5 litre d’eau chaque jour, cela contribuant à la bonne circulation sanguine et favorisant la disparition des désagréments cutanés.
  • Pendant une crise, il est impératif de ne pas porter d’objets lourds afin de ne pas accentuer la pression sur les veines hémorroïdes.

Traitements chirurgicaux

Si aucune de ces solutions ne fonctionne, ce qui reste relativement rare, il est possible d’avoir recours à des interventions chirurgicales. Dans le cas d’hémorroïdes externes qui auraient entraîné une thrombose, une petite région de peau entourant l’anus est enlevée, sous anesthésie locale, afin de pouvoir en plus prévenir les récidives. Les veines atteintes sont également retirées, mais cette opération doit être impérativement effectuée dans les 72 heures suivant le déclenchement du trouble.

Lorsqu’il s’agit d’hémorroïdes internes, plusieurs méthodes sont possibles pour pouvoir se débarrasser de celles-ci :
  • La ligature élastique : une bande de caoutchouc est placée autour de la base de l’hémorroïde, en passant par l’intérieur du rectum. Cette bande va ainsi réduire considérablement l’approvisionnement en sang de l’hémorroïde, qui finira par se dessécher puis par tomber au bout de quelques jours.
  • La sclérothérapie : elle consiste en l’injection d’un produit chimique à la base de l’hémorroïde, qui va générer son durcissement puis sa rétractation.
  • La coagulation ou la cryothérapie : cette méthode permet de brûler ou de geler le tissu hémorroïdaire, ce qui a pour effet de le faire disparaître.
  • L’hémorroïdectomie : c’est l’intervention chirurgicale pratiquée en dernière instance, quand les autres solutions n’ont pas fonctionné ou que les hémorroïdes sont trop volumineuses. Elle se pratique sous anesthésie générale, et est alors retirée au bistouri une bonne partie des tissus où se trouvent les hémorroïdes. Cette solution est d’une grande efficacité, mais demande une récupération plus importante.
Phénomène fréquent, les crises hémorroïdaires se soignent aujourd’hui très bien, par voie médicamenteuse, plus traditionnelle ou chirurgicale. Cependant, en raison des fausses informations circulant au sujet de cette pathologie, ainsi que de la gêne créée par la zone dans laquelle elles se développent, il est estimé qu’environ 40 % des personnes touchées ne vont pas consulter leur médecin. Il est essentiel de le faire dès les premiers signes alarmants, car la situation ne fera qu’empirer si le mal n’est pas traité à temps, et les symptômes qui peuvent en découler sont très désagréables et souvent vecteurs d’une douleur intense.

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