Que faire pour soigner une brûlure ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 04/11/2024 à 09h11, publié le 26/10/2016 à 14h10
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Que faire pour soigner une brûlure ?
La brûlure est une blessure qui se caractérise par des lésions consécutives à la destruction de la surface de la peau et des tissus sous-jacents, suite à une agression souvent provoquée par la chaleur. Sa gravité dépendra de sa localisation, de son étendue, et de la profondeur des lésions. Toute brûlure doit être prise en charge rapidement et traitée efficacement selon son degré de gravité. Pharma GDD vous explique comment reconnaître et soigner une brûlure, et vous donne tous les conseils pour traiter votre brûlure afin d’éviter les complications.

Les différentes causes des brûlures

Les brûlures peuvent avoir plusieurs origines :
  • Les brûlures thermiques sont les plus fréquentes. Elles sont consécutives à un contact direct avec une source de chaleur très importante : fer à repasser, paroi de four ou de poêle, liquides bouillants, fumée, flammes.
  • Les brûlures chimiques sont provoquées par une réaction qui détruit les tissus cutanés. Il s’agit souvent de brûlures situées sur le lieu professionnel induites par différents agents agressifs (acides, soude, gaz, essence, ciment).
  • Les brûlures électriques sont très graves. Elles provoquent des lésions pas toujours visibles immédiatement, mais qui sont souvent accompagnées de complications (cardiaques, rénales, neurologiques). Elles surviennent lorsqu’un courant électrique parcourt le corps entre un point d’entrée et un point de sortie (électrocution, foudre).
  • Enfin les brûlures par irradiations sont possibles. Elles peuvent être bénignes (coup de soleil, traitement de radiothérapie), ou beaucoup plus graves. Il s’agit alors de phénomènes particuliers nécessitant des prises en charge spécifiques, car elles peuvent évoluer dans le temps de manière imprévisible.

Évaluer la gravité d’une brûlure

La peau est la première barrière de protection de l’organisme. Elle est constituée d’une couche superficielle très mince, l’épiderme, puis d’une seconde couche plus épaisse, le derme, et de l’hypoderme, la couche la plus profonde. C’est au sein du derme, ou tissu conjonctif, que se situent le réseau capillaire, les terminaisons nerveuses, les follicules pileux et les glandes sébacées. C’est l’importance des lésions de ces différentes structures tissulaires qui définiront la gravité des brûlures.
Afin de bien maîtriser les premiers soins à prodiguer, il est nécessaire d’évaluer la gravité d’une brûlure, à savoir, sa profondeur, sa localisation et son étendue.

Les différents degrés des brûlures

Brûlure du premier degré

La brûlure du 1er degré signe une atteinte limitée et superficielle de la peau. Elle est relativement douloureuse et se caractérise par un érythème, c’est-à-dire une peau qui devient rouge suite à une dilatation des capillaires sanguins. La peau est sèche et sans cloque. Le coup de soleil représente la brûlure du 1er degré la plus fréquente. Elle guérit très facilement et ne laisse pas de cicatrices.

Brûlure du deuxième degré

En fonction des atteintes, c'est-à-dire des lésions touchant les différents éléments du derme, on les distinguera en deux catégories :
  • La brûlure du second degré superficielle se caractérise par l’apparition de cloques (phlyctènes). La peau est très rouge, parfois suintante et les douleurs sont très importantes. Les terminaisons nerveuses ne sont pas atteintes, et les vaisseaux sanguins n’ont pas été détruits. Correctement désinfectée et traitée, elle guérira en 2 à 3 semaines et ne laissera pas de traces.
  • La brûlure du second degré profonde quant à elle correspond à une destruction de l’épiderme et du derme superficiel. Les cloques sont percées et le derme est décoloré. Elle n’entraîne qu’une faible douleur, du fait de la destruction des structures nerveuses. Ce type de brûlure nécessite une prise en charge médicale.

Brûlure du troisième degré

Lorsque l’épiderme, le derme et l’hypoderme sont touchés, la peau est brûlée en profondeur. Elle présente un aspect cartonné, les plaies sont brunes ou noires et insensibles, car les terminaisons nerveuses ont été brûlées. Dans certains cas les muscles et les os peuvent également être atteints. L’évacuation vers un service de grands brûlés est indispensable. Le risque infectieux est majeur et une greffe de peau sera nécessaire.

La surface des brûlures

L’étendue des brûlures signe également la gravité de la situation. On exprime la surface brûlée en pourcentage par rapport à la surface corporelle totale : la règle des 9 de Wallace :
  • 9 % pour la tête et le cou, et pour chaque membre supérieur.
  • 18 % pour chaque membre inférieur, et pour chaque face du tronc.
  • 1 % pour le périnée.
L’âge est également pris en considération. Chez les nourrissons, le calcul des surfaces est différent : la tête, proportionnellement plus importante que chez l’adulte, correspond à 19 %.
Les brûlures considérées comme très graves sont celles du premier degré couvrant 75 % du corps, celles du second degré couvrant 30 % du corps et lorsque 10 % de la surface corporelle est touchée par une brûlure du 3e degré.
Certains facteurs seront considérés comme aggravants : les âges extrêmes de la vie, les brûlures des voies respiratoires et du périnée, les polytraumatisés, et les pathologies associées (cardiaque, métabolique, ou respiratoire).

La localisation des brûlures

La localisation de la brûlure peut engendrer des complications et peut déterminer le degré de gravité. Sont considérées comme graves :
  • Les brûlures localisées au niveau du visage, en raison du risque de cicatrice permanente qu’elles peuvent engendrer.
  • Lorsque les mains et les articulations sont atteintes, du fait des séquelles fonctionnelles possibles.
  • Les brûlures siégeant au nez et à la bouche, car elles peuvent entraîner des difficultés respiratoires.
  • Les organes génitaux.
  • L’intérieur des cuisses, car la cicatrisation est plus délicate.

La douleur associée aux brûlures

La douleur est souvent mal interprétée en cas de brûlure. Contrairement aux idées reçues, l’absence de douleur signe une brûlure plus grave. En effet, lorsque la brûlure est profonde les terminaisons nerveuses sont détruites et l’information de la douleur ne peut plus cheminer vers le cerveau.
En résumé : moins ça fait mal et plus la brûlure est grave ! Paradoxalement, la douleur est donc plutôt rassurante.

Que faire en cas de brûlure ?

Quel que soit le degré d’une brûlure, il faut intervenir rapidement. Voici les premiers gestes à mettre en place :
  • Éloigner la personne de l’agent brûlant.
  • Refroidir la peau. L’arrosage immédiat de la brûlure permet de diminuer la douleur et fait baisser la température de la peau. Il évitera que la chaleur ne continue à aggraver les lésions en se diffusant en profondeur et limitera les conséquences. La règle des 15 est à adopter : mettre la région concernée 15 minutes sous une eau à 15 °C et à 15 cm du robinet. L’eau doit être tiède et pas glacée. Si vous n’avez pas accès au robinet, il existe de l’eau gélifiée ou des compresses d’eau à placer localement. Elles ont l’avantage de rester en place et de ne pas couler.
  • Si la brûlure a atteint les yeux, notamment en cas de projection chimique, des solutions de lavages oculaires adaptées existent, comme le lave œil Plum.
  • Ôter les vêtements et les bijoux, mais uniquement si ceux-ci n’adhèrent pas à la partie brûlée. Si la brûlure est chimique, vous ne devez pas enlever les vêtements, mais les découper autour des zones concernées.
  • Protéger du froid : attention à l’hypothermie (couverture de survie en cas de lésions étendues).
  • Appeler les secours en cas de brûlures importantes, ils pourront évaluer la situation et décider une évacuation vers le service hospitalier approprié.
  • En cas de brûlures étendues, allongez le malade pour éviter un état de choc, accompagnez-le en attendant les secouristes, en lui parlant et en le rassurant, car les victimes de brûlures sont souvent très choquées.

Comment soigner une brûlure ?

Que mettre comme crème sur une brûlure superficielle ?

La brûlure du 1er degré est très superficielle. Après refroidissement local, il suffit d’appliquer un gel ou une crème pour brulure aux propriétés hydratantes et antiseptiques, ou une crème réparatrice, afin de restaurer la peau abîmée. Une fois la rougeur disparue, les gels hydratants seront suffisants. Il faut cependant bien vérifier que la peau ne se lèse pas. Dans ce cas, une désinfection et des soins antiseptiques seront nécessaires, car une brûlure est très vulnérable aux infections.

Soigner une brûlure du 2e degré superficiel

La brûlure du second degré est caractérisée par l’apparition de cloques qui seront percées ou non (éviter de le faire). Il s’agit alors d’une blessure puisque la couche cornée est lésée. Il faut alors la soigner avec grand soin pour éviter tout risque de surinfection.
  • Après avoir refroidi la peau, il est donc très important de nettoyer et désinfecter soigneusement les zones touchées.
  • Puis appliquer sur la lésion une crème ou un pansement gras afin d’hydrater la plaie et faciliter sa cicatrisation. Les pansements interfaces ont l’avantage de ne pas adhérer à la peau. Si vous optez pour une crème comme Cicanov+ pommade sachets doses, recouvrez là d’une compresse légèrement humide.
  • Protéger ensuite la plaie avec un pansement stérile pour éviter tout risque de surinfection, et pour maintenir la plaie en milieu humide, condition indispensable à une cicatrisation rapide.
Les pansements à base de miel, aux propriétés cicatrisantes et antibactériennes, seront très intéressants par exemple.

Prise en charge des brûlures graves

Les brûlures du second degré profond et de celles du troisième degré nécessitent une prise en charge médicalisée. Ces brûlures profondes consécutives à des structures tissulaires détruites doivent être orientées vers un centre spécial disposant de matériel et protocoles adéquats. En plus des dommages locaux, les fonctions vitales sont atteintes.
Les grands brûlés doivent être perfusés très rapidement, car le risque de déshydratation est très important. La lutte contre l’infection constitue l’enjeu majeur de la prise en charge des brûlures profondes, car la barrière cutanée est détruite.
Les traitements locaux feront appel à des techniques chirurgicales spécifiques telles qu’avulsion de la peau brûlée, détersion assistée, et greffes. Les plaies consécutives à ces brûlures peuvent évoluer pendant plusieurs années et leur traitement est souvent un long parcours.

Comment traiter une cicatrice de brûlure ?

Le mécanisme de cicatrisation des brûlures est un processus complexe et long qui dépendra directement de la profondeur des lésions initiales. Les cicatrices peuvent être responsables de troubles fonctionnels et sont souvent inesthétiques. Dans les cas les plus graves, la contention mécanique par le port de vêtements compressif est nécessaire.
L’application de produits locaux, comme une pommade cicatrisante, sera indispensable afin d’éviter la formation de cicatrices hypertrophiques. L’objectif étant d’améliorer la souplesse de la peau et l’aspect des cicatrices.
L’évolution d’une cicatrice consécutive à une brûlure est très longue, et s’étale généralement sur les 18 à 24 mois qui suivent la cicatrisation. Il est donc essentiel de respecter certaines règles :
- Hydrater sa peau au minimum 2 fois par jour pour maintenir les échanges intracellulaires.
- Se protéger du soleil est obligatoire. En effet, même lorsque la cicatrisation est complètement terminée, la cicatrice reste plus sensible aux méfaits du soleil que la peau saine.
- Masser régulièrement votre cicatrice.
- Un soutien psychologique peut être nécessaire pour l’acceptation des cicatrices et pour éviter le syndrome du stress post-traumatique très fréquent chez les grands brûlés.

Conclusion 

Pour savoir comment prendre en charge correctement une brûlure, il est important de connaître son degré de gravité, qui sera fonction de la profondeur des tissus détruits, et de la superficie corporelle brûlée. Si les brûlures graves, caractérisées par des lésions profondes et non douloureuses, nécessitent une prise en charge médicale urgente, les brûlures du 1er degré et du second degré superficiel se traitent et cicatrisent facilement, à condition de respecter quelques précautions. Il s’agit toujours de refroidir la zone brûlée et de traiter la brûlure localement afin d’éviter tout risque d’infection. Pour savoir ce qu'il ne faut pas faire, retrouvez notre article sur pourquoi il ne faut pas mettre de beurre sur une brûlure !

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre vidéo consacrée aux brûlures.