Boulimie et hyperphagie
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 16/01/2024 à 09h01, publié le 06/06/2023 à 17h06
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La boulimie nerveuse, l’hyperphagie boulimique ou encore l’hyperphagie nocturne, ces troubles du comportement alimentaire sont fréquents et souvent cachés aux proches. D’ordre psychiatrique, ils se manifestent par certains symptômes, entrainent des conséquences sur la santé et la sphère sociétale. La boulimie n’entraine pas une perte de poids considérable et l’hyperphagie peut être prise pour de l’obésité, car les personnes atteintes de ces troubles se cachent pour manger… Pharma GDD vous informe sur ces troubles compulsifs.
Les accès boulimiques impliquent une consommation rapide d'une quantité de nourriture nettement plus conséquente que la plupart que des individus ingéreraient au cours d'un repas.
Le patient consomme de manière générale des aliments riches en sucres et en graisses contenant des milliers de calories pendant les crises. Intermittentes, ces dernières sont majoritairement déclenchées par des stress psychosociaux pouvant survenir plusieurs fois par jour et habituellement accomplis à l'abri des regards.
Des cicatrices sur le dos de la main sont révélatrices des vomissements répétés, provoquées en utilisant les doigts pour déclencher le réflexe de vomissement.
L'abus à long terme de sirop d'ipéca pour provoquer les vomissements peut être à l'origine d'une cardiomyopathie.
La boulimie entraine également des troubles hydroélectrolytiques graves en particulier l'hypokaliémie, une carence en calcium.
Parfois, il est nécessaire de traiter la boulimie via des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine comme la fluoxétine. Ceux-ci sont utilisés seuls pour réduire la fréquence des crises de boulimie et des vomissements.
L'hyperphagie est fréquemment confondue avec l'obésité métabolique ou génétique. Bien que le surpoids et l'obésité soient la conséquence de l'hyperphagie, l'origine de la maladie est d'ordre psychologique.
Il existe également des similitudes en termes de symptômes avec d'autres maladies comme :
Plus des trois critères suivants doivent être présents :
Le diagnostic du Night Eating Disorder est posé lorsque 25 % de l'apport alimentaire est consommé après le dîner et qu'il y a présence de deux épisodes nocturnes par semaine.
Les personnes souffrant de NES éprouvent très souvent des difficultés d'endormissement, des troubles du sommeil et sont convaincus qu'il est impératif de manger pour réussir à s'endormir. Il est fréquent qu'il y ait une restriction alimentaire le matin et que les personnes ayant ce trouble se sentent souvent d'humeur morose le soir.
La néophobie flexible est une réticence à manger, l'enfant hésite à goûter, il triture et d'autres vont porter une infime partie de l'aliment à la bouche sans vraiment le manger.
La néophobie rigide est un rejet total de tout aliment nouveau.
L'hypersélectivité alimentaire apparaît lorsque l'enfant mange extrêmement peu d'aliments. Quand l'enfant devient autonome, il développerait un mécanisme de défense qui permettrait à l’organisme de se prémunir d'éventuels empoisonnements. Une psychothérapie avec divers exercices, le fait de proposer des aliments connus associés à d’autres nouveaux, des textures différentes, permet d’améliorer l’alimentation.
Les aliments en cours de digestion remontent dans la bouche où ils peuvent être avalés. Il ne faudra pas confondre ce trouble avec le reflux gastro-oesophagien. Ce trouble se résout spontanément chez le nourrisson. Lorsqu'il apparaît chez l'adolescent et l'adulte, il a tendance à persister. Des complications sont possibles comme une dénutrition, un retard de croissance, une brûlure douloureuse au niveau de l'œsophage à cause des sucs digestifs. Cette régurgitation est de l'ordre du plaisir. L'aliment peut alors être de nouveau mangé, procurant alors une forme de plaisir, celui de profiter une seconde fois de la nourriture sans pour autant se resservir.
Le traitement associe la psychothérapie à des mesures éducatives comportementales.
TCA : troubles du comportement alimentaire
Les TCA, c'est-à-dire les troubles du comportement alimentaire se manifestent par des habitudes différentes adoptées par les personnes vivant dans le même environnement. Parmi ces troubles, figurent l'anorexie mentale, la boulimie mentale, qui sont définies dans le DMS-5 comme des troubles psychiatriques pouvant engager le pronostic vital. Le DSM-5 est le Manuel Diagnostique et Statistique des troubles psychiatriques, une référence psychiatrique qui résume toutes les caractéristiques cliniques des troubles mentaux. Il s'avère que les troubles du comportement alimentaire ont considérablement augmenté depuis 50 ans. Cela concerne près d'un million d'individus en France et il faut savoir que plus de la moitié ne sont pas dépistées et ne bénéficient pas des soins adaptés.La boulimie nerveuse
La boulimie mentale ou boulimie nerveuse se caractérise par la consommation rapide et répétée de grandes quantités d'aliments (frénésie alimentaire), suivie des tentatives de compensation de l'excès de nourriture ingérée par élimination : jeûne, pratique d'un sport et évacuer la nourriture en se faisant vomir. La boulimie concerne 1,5% des femmes et 0,5% des hommes.Symptômes de la boulimie
On parle de boulimie en cas d'épisodes à répétition de frénésies alimentaires incontrôlables suivis de comportements compensatoires inappropriés se produisant en moyenne au moins 1 fois par semaine pendant 3 mois.Les accès boulimiques impliquent une consommation rapide d'une quantité de nourriture nettement plus conséquente que la plupart que des individus ingéreraient au cours d'un repas.
Le patient consomme de manière générale des aliments riches en sucres et en graisses contenant des milliers de calories pendant les crises. Intermittentes, ces dernières sont majoritairement déclenchées par des stress psychosociaux pouvant survenir plusieurs fois par jour et habituellement accomplis à l'abri des regards.
Conséquences de la boulimie
Les symptômes et les conséquences de la boulimie sont principalement dus aux comportements de purge. Le vomissement provoqué peut entrainer l'érosion de l'émail dentaire, surtout des incisives, une hypertrophie non douloureuse des glandes salivaires et une inflammation de l'œsophage. Il se peut qu'une parotidite apparaisse. Cela se manifeste par une douleur aiguë et une grosseur, parfois impressionnante dans la joue, juste à l'avant de l'oreille.Des cicatrices sur le dos de la main sont révélatrices des vomissements répétés, provoquées en utilisant les doigts pour déclencher le réflexe de vomissement.
L'abus à long terme de sirop d'ipéca pour provoquer les vomissements peut être à l'origine d'une cardiomyopathie.
La boulimie entraine également des troubles hydroélectrolytiques graves en particulier l'hypokaliémie, une carence en calcium.
Traitement de la boulimie
La thérapie cognitive et comportementale associée à une psychothérapie interpersonnelle fait partie du traitement de la boulimie. Le TCC élimine l'hyperphagie et le recourt aux purgatifs chez environ 30 à 50 % des patients. La psychothérapie interpersonnelle aide le patient à identifier et modifier les problèmes actuels dans les relations interpersonnelles qui peuvent être en cause dans le maintien du TCA.Parfois, il est nécessaire de traiter la boulimie via des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine comme la fluoxétine. Ceux-ci sont utilisés seuls pour réduire la fréquence des crises de boulimie et des vomissements.
L’hyperphagie boulimique
L'hyperphagie boulimique est une consommation récurrente de grandes quantités d'aliments, accompagnée d'une sensation de perte de contrôle. Contrairement à la boulimie mentale, ce TCA se manifeste souvent chez les patients obèses et en surpoids et entraine un apport calorique excessif. La tranche d'âge touchée est plus âgée. L'hyperphagie boulimique est l'envie irrépressible de se remplir pour combler un manque généralement affectif et/ou psychologique. L'hyperphagie boulimique concerne environ 3% des femmes et 1,5% des hommes.Symptômes de l'hyperphagie boulimique
Durant un épisode d'hyperphagie, la personne mange une quantité beaucoup plus importante de nourriture que ce que la plupart des personnes mangeraient dans un temps et des circonstances similaires. Cet accès n'est pas suivi de vomissement provoqué, d'abus de laxatifs, ni de diurétiques... Pendant et après la crise, le patient ou la patiente a l'impression d'avoir perdu le contrôle. Une dépression modérée à légère et la préoccupation de son corps et de son poids sont davantage fréquents chez les personnes souffrant en plus d'obésité.L'hyperphagie est fréquemment confondue avec l'obésité métabolique ou génétique. Bien que le surpoids et l'obésité soient la conséquence de l'hyperphagie, l'origine de la maladie est d'ordre psychologique.
Il existe également des similitudes en termes de symptômes avec d'autres maladies comme :
- la boulimie ;
- certaines tumeurs cérébrales ;
- certaines formes d'épilepsie ;
- les syndromes de Klein Levin et de Klüver-Bucy associant une hyperphagie à des troubles cognitifs et comportementaux ;
- des épisodes dépressifs caractérisés et des troubles bipolaires ;
- des troubles de la personnalité de type borderline et certaines personnalités évitantes-dépendantes, les troubles bipolaires…
Diagnostic de l'hyperphagie boulimique
Les crises de boulimie se produisent au moins 1 fois par semaine pendant trois mois.Plus des trois critères suivants doivent être présents :
- Manger beaucoup plus rapidement que la normale (Tachyphagie)
- Manger jusqu'à ressentir une sensation très pénible de distension abdominale et se sentir mal à l'aise.
- Manger de grandes quantités de nourriture sans ressentir physiquement la faim, ni la satiété.
- Manger tout seul à cause de la honte.
- Ressentir du dégoût, se sentir déprimé ou coupable d'avoir trop mangé.
Le traitement de l’hyperphagie boulimique
Tout comme la boulimie mentale, l'hyperphagie peut être traitée via la thérapie cognitive et comportementale souvent associée à une psychothérapie interpersonnelle. Enfin, un traitement médicamenteux à base d'inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine comme la lisdexamfétamine peut être envisagée.L'hyperphagie nocturne
L'hyperphagie nocturne ou Night Eating Disorder (NES) fait partie des troubles du comportement alimentaire. Ce trouble se manifeste par une consommation excessive de nourriture après le diner. Il est fréquent de se réveiller en pleine nuit pour assouvir cette forte envie de manger. Les patients ont pleinement conscience de leur trouble et ont des souvenirs très précis de leurs crises alimentaires.Le diagnostic du Night Eating Disorder est posé lorsque 25 % de l'apport alimentaire est consommé après le dîner et qu'il y a présence de deux épisodes nocturnes par semaine.
Les personnes souffrant de NES éprouvent très souvent des difficultés d'endormissement, des troubles du sommeil et sont convaincus qu'il est impératif de manger pour réussir à s'endormir. Il est fréquent qu'il y ait une restriction alimentaire le matin et que les personnes ayant ce trouble se sentent souvent d'humeur morose le soir.
Les troubles alimentaires de l’enfant
Néophobie alimentaire
La néophobie alimentaire est une réticence et/ou le rejet à manger de nouveaux aliments. Cela concerne les enfants en bas âge. Ces derniers vont triturer, observer et sentir les aliments. Il existe plusieurs degrés de néophobies alimentaires.La néophobie flexible est une réticence à manger, l'enfant hésite à goûter, il triture et d'autres vont porter une infime partie de l'aliment à la bouche sans vraiment le manger.
La néophobie rigide est un rejet total de tout aliment nouveau.
L'hypersélectivité alimentaire apparaît lorsque l'enfant mange extrêmement peu d'aliments. Quand l'enfant devient autonome, il développerait un mécanisme de défense qui permettrait à l’organisme de se prémunir d'éventuels empoisonnements. Une psychothérapie avec divers exercices, le fait de proposer des aliments connus associés à d’autres nouveaux, des textures différentes, permet d’améliorer l’alimentation.
Le mérycisme
Le mérycisme se caractérise par des régurgitations et remastications des aliments involontairement de façon incontrôlée. Il arrive que dans certains cas, les personnes régurgitent sur commande. Ce trouble des conduites alimentaires touche principalement les enfants de 6 mois à 1 an, plus rarement les adolescents et les adultes. Dans certains cas, la boulimie ou l'anorexie mentale peut être associé.Les aliments en cours de digestion remontent dans la bouche où ils peuvent être avalés. Il ne faudra pas confondre ce trouble avec le reflux gastro-oesophagien. Ce trouble se résout spontanément chez le nourrisson. Lorsqu'il apparaît chez l'adolescent et l'adulte, il a tendance à persister. Des complications sont possibles comme une dénutrition, un retard de croissance, une brûlure douloureuse au niveau de l'œsophage à cause des sucs digestifs. Cette régurgitation est de l'ordre du plaisir. L'aliment peut alors être de nouveau mangé, procurant alors une forme de plaisir, celui de profiter une seconde fois de la nourriture sans pour autant se resservir.
Le traitement associe la psychothérapie à des mesures éducatives comportementales.