Transplantation de microbiote fécal : pour qui et en quoi consiste la greffe fécale ?
- Par Samuel Rault, mis à jour le 27/06/2024 à 17h06, publié le 23/05/2024 à 14h05
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Une transplantation de microbiote fécal ou greffe de matière fécale peut être réalisée chez des patients qui souffrent d’une infection récidivante à Clostridium difficile. Elle permet une guérison dans 90 % des cas. Tout savoir sur cette intervention, du donneur au receveur.
Le microbiote intestinal est un ensemble de micro-organismes qui vivent dans l’intestin. Ils contribuent à stimuler certains processus physiologiques comme la digestion et aident à contrôler le processus immunitaire de l'intestin. Cette flore est également considérée comme notre deuxième cerveau. Son implication dans de nombreuses maladies et pathologies est de plus en plus étudiée et démontrée. Elle est prouvée dans certaines formes d’autisme, de dépression ou de sclérose en plaques.
Cette bactérie, Clostridioides difficile a tendance à proliférer à la suite de plusieurs traitements par antibiotique et entraine des diarrhées et maux de ventre. Le problème de cette infection est son fort potentiel à récidiver. Cette récidive survient dans 15 à 20 % des cas après la première infection, dans 40 à 45 % après une première récidive et dans 60 à 65 % à partir de la deuxième récidive.
Du donneur au receveur, les selles sont très peu transformées. Après avoir été mises en suspension dans du sérum physiologique, un cryo-conservant est ajouté pour préserver les bactéries même si elles sont congelées. Le tout est ensuite conservé à très basse température, (- 80°C), jusqu'à la transplantation.
Le taux de succès de cette greffe fécale est de 90 %. D’où l’intérêt d’orienter le patient vers un centre de transplantation fécale dès la deuxième récidive.
Des transplantations ont été réalisées à l’hôpital dès les années 50 mais la première étude valorisant ses bienfaits date de 2013.
Mise en garde
Réaliser sa propre greffe fécale à la maison est à ne pas faire. C’est dangereux et cela peut causer de graves dommages. Des études sur les animaux ont même montré qu’il pourrait être possible de transférer des problèmes de santé mentale.
À retenir
Actuellement, une transplantation de microbiote fécal peut être réalisée dans les cas d’infections récidivantes à Clostridioides difficile. Cette intervention qui consiste à coloniser l’intestin malade par un microbe sain assure une guérison dans 90 % des cas.
En quoi consiste une transplantation de microbiote fécal ?
La transplantation de microbiote fécal consiste à introduire dans l'intestin d'un patient une flore bactérienne saine apportée par les selles d'un donneur sain. L’objectif de cette intervention est de rééquilibrer le microbiote du patient.Le microbiote intestinal est un ensemble de micro-organismes qui vivent dans l’intestin. Ils contribuent à stimuler certains processus physiologiques comme la digestion et aident à contrôler le processus immunitaire de l'intestin. Cette flore est également considérée comme notre deuxième cerveau. Son implication dans de nombreuses maladies et pathologies est de plus en plus étudiée et démontrée. Elle est prouvée dans certaines formes d’autisme, de dépression ou de sclérose en plaques.
Qui peut bénéficier d’une greffe fécale ?
La transplantation fécale est proposée aux patients qui présentent une infection récidivante à Clostridioides difficile (auparavant Clostridium difficile), infection qui touche plusieurs milliers de patients par an et qui est la principale cause de diarrhées infectieuses en milieu hospitalier. Elle est également à l’origine de nombreux cas de septicémie.Cette bactérie, Clostridioides difficile a tendance à proliférer à la suite de plusieurs traitements par antibiotique et entraine des diarrhées et maux de ventre. Le problème de cette infection est son fort potentiel à récidiver. Cette récidive survient dans 15 à 20 % des cas après la première infection, dans 40 à 45 % après une première récidive et dans 60 à 65 % à partir de la deuxième récidive.
Comment se prépare une transplantation fécale ?
La première étape est d'identifier des donneurs et d’obtenir des selles ayant un niveau de sécurité suffisant pour pouvoir réaliser une transplantation fécale. Les donneurs ne doivent pas être malades et ne doivent pas présenter de perturbations de leur microbiote (pas de prises d’antibiotiques, pas de voyage dans des zones exotiques…). Ces précautions doublées à des bilans cliniques et biologiques strictes sont essentielles pour éviter de transmettre une maladie ou d’avoir des effets négatifs. Sur 100 candidats à la transplantation fécale moins de trois peuvent donner leurs selles.Du donneur au receveur, les selles sont très peu transformées. Après avoir été mises en suspension dans du sérum physiologique, un cryo-conservant est ajouté pour préserver les bactéries même si elles sont congelées. Le tout est ensuite conservé à très basse température, (- 80°C), jusqu'à la transplantation.
Comment est réalisée la greffe fécale ?
La transplantation fécale peut se fait par trois voies :- l’anus en procédant à un lavement ou à une coloscopie
- le nez en y faisant passer une sonde qui va jusque dans les intestins
- la bouche via des gélules à avaler
Quelle est son efficacité ?
L’efficacité de la transplantation fécale dans les formes récidivantes d'infections à Clostridioides difficile est extrêmement élevée. En quelques jours, le microbiote du donneur colonise les intestins du malade et permet de rétablir l’équilibre des bactéries dans l’intestin et de prévenir les ré-infections.Le taux de succès de cette greffe fécale est de 90 %. D’où l’intérêt d’orienter le patient vers un centre de transplantation fécale dès la deuxième récidive.
Où trouve-t-on un centre de transplantation fécale ?
La liste des centres qui réalisent des transplantations fécales est disponible sur le site du Groupe français de transplantation fécale. Les équipes les plus importantes sont à Paris, Toulouse, Lyon, Rouen et Clermont-Ferrand.Depuis quand est-elle utilisée ?
La transplantation de microbiote fécal n'est pas un nouveau traitement. On retrouve des traces de l’utilisation de cette méthode dans la médecine chinoise du IVe siècle pour traiter des infections intestinales.Des transplantations ont été réalisées à l’hôpital dès les années 50 mais la première étude valorisant ses bienfaits date de 2013.
D'autres maladies pourraient-elles bénéficier de la greffe fécale ?
Une transplantation de microbiote fécal pourrait être indiquée :- dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique…
- dans les maladies métaboliques
- dans certains traitements du cancer
- dans la maladie de Parkinson (étude réalisée en 2019 aux Pays-Bas)
Mise en garde
Réaliser sa propre greffe fécale à la maison est à ne pas faire. C’est dangereux et cela peut causer de graves dommages. Des études sur les animaux ont même montré qu’il pourrait être possible de transférer des problèmes de santé mentale.
À retenir
Actuellement, une transplantation de microbiote fécal peut être réalisée dans les cas d’infections récidivantes à Clostridioides difficile. Cette intervention qui consiste à coloniser l’intestin malade par un microbe sain assure une guérison dans 90 % des cas.
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