Octobre Rose : zoom sur le cancer du sein triple négatif
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 15/10/2024 à 10h10, publié le 06/10/2021 à 15h10
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Octobre Rose, la campagne annuelle de sensibilisation au cancer du sein, est lancée depuis quelques jours. Comme tous les ans depuis 1994, de nombreux acteurs s’engagent pour rappeler l’importance du dépistage et des dons pour faire avancer la recherche médicale. Pour nous, c’est l’occasion de vous informer sur un type de cancer du sein encore peu médiatisé, qui touche pourtant près de 9 000 femmes par an : le triple négatif.
Cancer du sein : les chiffres clés
Figurant parmi les cancers les plus fréquents en France, le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez les femmes. On dénombre, chaque année, plus de 50 000 nouveaux cas et environ 10 000 décès. Il existe plusieurs types de cancers du sein qui se distinguent par leur localisation et leur extension. Les 3 formes les plus fréquentes sont : les carcinomes in situ, limités aux canaux et lobules de la glande mammaire ; les carcinomes infiltrants, étendus aux tissus environnants ; les carcinomes inflammatoires, situés en surface, au niveau de la peau. Lorsqu’elles se propagent via la circulation sanguine et atteignent d’autres organes, les cellules cancéreuses forment ce que l’on appelle des métastases.
Mis en place en 2004, le programme national de dépistage organisé concerne les femmes âgées de 50 à 74 ans inclus, et permet de détecter le cancer le plus tôt possible pour augmenter les chances de guérison. L’autopalpation des seins est également recommandée, après chaque période de règles, pour s’assurer de l’absence de masse anormale. Le dépistage et le développement de nouveaux traitements contribuent à améliorer la prise en charge des femmes touchées par le cancer du sein, et à faire baisser la mortalité. Ainsi, le taux de survie à 5 ans atteint 87 %.
Qu’est-ce que le cancer du sein triple négatif ?
Le terme triple négatif vient de la spécificité des tumeurs que provoque ce type de cancer du sein. Elles se distinguent des autres formes par l’absence de 3 marqueurs habituellement présents à la surface des cellules cancéreuses : les récepteurs hormonaux pour les œstrogènes (RE) et la progestérone (RP), ainsi que la protéine HER2, impliquée dans la régulation de la multiplication cellulaire. Le cancer est alors classifié RE-, RP- et HER2-, d’où son nom de triple négatif.
Particulièrement agressif et de moins bon pronostic (11,3 % de survie à 5 ans), ce cancer du sein est également associé à un risque de récidive plus important et s’étend plus facilement au reste du corps en provoquant des métastases. Il représente environ 15 % des cas de cancers du sein et touche essentiellement des femmes âgées de moins de 40 ans.
Facteurs de risque et traitement
Le principal facteur de risque du cancer du sein triple négatif est la mutation génétique BRCA1 ou BRCA2, que l’on retrouve dans environ 30 % des cas. Ces gènes interviennent normalement dans la réparation de l’ADN en cas de dommages. S’il y a mutation, ils n’assurent plus cette fonction, ce qui augmente les risques, chez la femme, de développer un cancer du sein et des ovaires.
Malgré les nombreuses recherches et essais cliniques qui y sont consacrés, le cancer du sein triple négatif reste difficile à soigner. En effet, il n’est pas éligible aux traitements ciblant les récepteurs hormonaux et la protéine HER2. Le traitement du cancer du sein triple négatif associe généralement la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. En cas de mutation BRCA, le traitement implique aussi l’utilisation d’inhibiteurs de PARP, une protéine qui participe, comme les BRCA, à la réparation de l'ADN. Lorsqu'elle est inhibée, cela provoque une accumulation d'erreurs qui conduit à la destruction de la cellule cancéreuse.
Si 50 % des cancers du sein triple négatif répondent bien à la chimiothérapie, les 50 % restants montrent une résistance, y compris après une réponse favorable. Des chercheurs américains se sont penchés sur le cas du triple négatif métastatique et ont annoncé avoir identifié les mécanismes en cause dans la résistance acquise à la chimiothérapie. Selon leurs recherches, dont les résultats ont été publiés dans la revue Cancer Discovery, ce phénomène serait lié à la présence de 2 altérations dans le génome des cellules métastatiques, qui n’ont pas été retrouvées dans la tumeur initiale. Ces changements ont été localisés sur les cibles visées par le Trodelvy, un traitement employé en cas de triple négatif très avancé, dont l’accessibilité en France vient d’être facilitée.
L’espoir du Trodelvy
Le sacituzumab govitecan (SG), commercialisé sous le nom de Trodelvy, est un médicament qui associe un anticorps ciblant le récepteur Trop2, présent à la surface de la plupart des cellules cancéreuses, et un composé anticancéreux appelé SN-38. Il fait figure de thérapie ciblée prometteuse en cas de cancer du sein triple négatif, en particulier métastatique. En effet, il a permis de multiplier par 2 l’espérance de vie des patientes par rapport à celles qui ont été traitées avec la chimiothérapie seule.
En novembre 2020, le Trodelvy a été rendu accessible par le biais d’une autorisation temporaire d’utilisation nominative. Il a ensuite fait l’objet, en juillet 2021, d’une autorisation d’accès compassionnel. Toutefois, ces dispositions ne permettaient pas de répondre aux besoins de toutes les femmes concernées par le cancer du sein triple négatif. Par conséquent, début septembre 2021, la Haute autorité de santé (HAS) a autorisé l’accès précoce au Trodelvy pour les patientes en échec thérapeutique après 2 lignes de traitement systémique ou plus, à un stade avancé ou métastatique. Cette autorisation intervient suite à un avis favorable délivré le 24 août 2021 par l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) concernant le rapport bénéfice-risque du Trodelvy. Elle sera effective à compter du 1er novembre et valable 1 an, en attendant l’autorisation de mise sur le marché, dont la demande a été faite au mois de mars et est examinée par l’Agence européenne des médicaments (EMA).
Vers de nouvelles options thérapeutiques
Grâce à la recherche et aux essais cliniques, de nouveaux traitements pour le cancer du sein triple négatif peuvent être envisagés. Parmi eux, l’immunothérapie consiste à lever les obstacles développés par les cellules cancéreuses pour ne pas être détruites par le système immunitaire. Celui-ci est alors en mesure de les détecter de nouveau, de les identifier comme des intrus et de les éliminer.
D’autres travaux, commencés fin 2019, portent sur les ARN non codant (ARNnc). Ces molécules régulent la synthèse et le fonctionnement des protéines produites par les cellules. Les scientifiques savent déjà qu’une faible variation du taux de certains ARNnc dans une cellule suffit pour favoriser le développement d’une tumeur cancéreuse ou la résistance à la chimiothérapie. Dans le cas du cancer du sein triple négatif, une dizaine d’ARNnc semble participer à la multiplication et à la dissémination des cellules cancéreuses vers d’autres organes. La suite des travaux a pour but d’étudier leur rôle précis pour déterminer s’ils peuvent être utilisés comme des cibles thérapeutiques. L’objectif est aussi d’identifier tous les ARNnc dérégulés pour faire en sorte d’anticiper le phénomène de résistance chez les patientes et de modifier le protocole de traitement en conséquence.
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