Endométriose : un test salivaire pour mieux diagnostiquer et plus vite cette maladie
- Par Alix de Colnet, mis à jour le 16/05/2024 à 14h05, publié le 04/04/2024 à 14h04
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Endométriose : les espoirs d'un dépistage simple et rapide par un test salivaire. Un test salivaire pour diagnostiquer l’endométriose pourrait être proposé et remboursé à 100 % à compter de janvier 2025. En attendant, certaines femmes peuvent bénéficier d’une prise en charge. Dans quelles conditions ? Pourquoi ce remboursement ciblé ? On fait le point.
C’est pourquoi la Haute Autorité de santé, HAS, souhaite évaluer l’efficacité et l’utilité clinique du test diagnostique salivaire Endotest®, développé par la société Ziwig en vue de son remboursement. Jusqu’ici, les autorités médicales étaient restées prudentes sur ce test, mais au vu des derniers résultats d’une étude portant sur un millier de femmes, l’HAS le juge prometteur. Ce test permet de repérer des biomarqueurs, contenus dans la salive. En combinant à un séquençage à haut débit et à l’utilisation d’une intelligence artificielle en laboratoire spécialisé, le résultat de ce test salivaire est fiable à 95% en quelques jours. Si le prélèvement peut être réalisé directement par la patiente, cet examen complexe ne peut être réalisé qu’au sein d’un laboratoire de biologie médicale spécialisé.
Lorsque les lésions sont superficielles ou minimes, l’imagerie peut être non concluante ou négative. En cas de douleurs pelviennes intenses et résistantes à un traitement (antalgiques, pilule, suppresseurs ovariens…), ou en cas de désir de grossesse, une cœlioscopie pour confirmer le diagnostic d’endométriose peut être envisagée.
Dans ces cas de diagnostic complexe, une alternative non invasive comme le test salivaire trouverait sa place. En cas de résultat négatif, ce test éviterait des cœlioscopies inutiles et conduirait à rechercher d’autres pathologies.
Ce test salivaire serait donc proposé en 3e intention, lorsque le diagnostic est complexe.
Des patientes pourraient bénéficier d’un accès précoce, encadré et sécurisé à Endotest®, avec une prise en charge dérogatoire conditionnée à la réalisation d’une étude d’utilité clinique. Celle-ci permettrait l’obtention des données encore manquantes, telles que l’impact du test sur la prise en charge des patientes, une estimation du volume de prescription du test dans la population cible, l’acceptabilité des patientes...
Si l’avis de la HAS est suivi par le gouvernement, les femmes de plus de 18 ans, chez qui on suspecte une endométriose pourraient bénéficier gratuitement de ce test, à condition que cette prise en charge permette en parallèle de faire avancer de nouvelles études cliniques.
Cette étape est jugée nécessaire par l’HAS avant de trancher sur une possible prise en charge généralisée par la sécurité sociale. En dépit d’éléments très prometteurs, la HAS note, à ce stade, un manque de données essentielles pour statuer sur la pertinence d’un remboursement pérenne d’Endotest®.
Le texte prévoit jusqu’à 13 jours d’arrêt maladie par an (soit jusqu’à deux jours par mois) avec un certificat médical à l’appui. Cet arrêt de travail sans délai de carence serait entièrement pris en charge par la sécurité sociale. D’autres pays ont déjà adopté ce congé menstruel comme, le Japon, depuis 1947 ; l’Espagne depuis le 16 février 2023 ; la Zambie ; Taïwan…
À retenir :
Selon les estimations, une femme sur dix en âge de procréer est touchée par l'endométriose, ce qui représente, en France près de 2,5 millions de personnes. Toute avancée pour mieux prendre en charge les femmes est importante car l'endométriose a des répercussions dans tous les domaines : sommeil, sexualité, vie professionnelle, vie sociale.
Le projet de loi qui permettrait aux femmes souffrant de règles douloureuses et invalidantes dont l’endométriose de prendre un congé menstruel sera examiné à l'Assemblée nationale, jeudi 4 avril 2024. Mi-février, la majorité sénatoriale l'a rejeté.
C’est quoi ce test salivaire pour diagnostiquer l’endométriose ?
En France, près de 2 millions de femmes adultes sont susceptibles de se demander si une endométriose est à l’origine de leurs douleurs pelviennes chroniques. Mais le diagnostic de cette maladie, responsable d’infertilité et dont l’impact sur la qualité de vie peut être très lourd (au point qu’un projet de loi de congé menstruel est examiné ce 4 avril 2024 à l’Assemblée nationale) est parfois difficile à établir.C’est pourquoi la Haute Autorité de santé, HAS, souhaite évaluer l’efficacité et l’utilité clinique du test diagnostique salivaire Endotest®, développé par la société Ziwig en vue de son remboursement. Jusqu’ici, les autorités médicales étaient restées prudentes sur ce test, mais au vu des derniers résultats d’une étude portant sur un millier de femmes, l’HAS le juge prometteur. Ce test permet de repérer des biomarqueurs, contenus dans la salive. En combinant à un séquençage à haut débit et à l’utilisation d’une intelligence artificielle en laboratoire spécialisé, le résultat de ce test salivaire est fiable à 95% en quelques jours. Si le prélèvement peut être réalisé directement par la patiente, cet examen complexe ne peut être réalisé qu’au sein d’un laboratoire de biologie médicale spécialisé.
Pourquoi n’est-il actuellement pas remboursé pour toutes les femmes ?
Le remboursement généralisé de ce test par la sécurité sociale n'est, pour l'heure, pas proposé parce que son utilisation en pratique, reste complexe et coûteuse. Selon la HAS, il manque encore des données cliniques pour déterminer précisément quelles sont les femmes qui pourraient en bénéficier de façon pertinente. Ce test ne serait pas à prescrire à toutes les femmes, mais seulement à celles chez qui les examens cliniques ou l’imagerie médicale (échographie ou IRM) ne permettent pas d’expliquer les douleurs persistantes. L’idée est d’utiliser ce test salivaire avant l’étape de la cœlioscopie, un examen invasif comportant des risques.Quels sont les diagnostics actuellement proposés pour l’endométriose ?
Le diagnostic de l’endométriose repose en première intention sur un examen clinique, et en 2e intention sur un bilan d’imagerie qui comporte une échographie pelvienne et une IRM pelvienne.Lorsque les lésions sont superficielles ou minimes, l’imagerie peut être non concluante ou négative. En cas de douleurs pelviennes intenses et résistantes à un traitement (antalgiques, pilule, suppresseurs ovariens…), ou en cas de désir de grossesse, une cœlioscopie pour confirmer le diagnostic d’endométriose peut être envisagée.
Dans ces cas de diagnostic complexe, une alternative non invasive comme le test salivaire trouverait sa place. En cas de résultat négatif, ce test éviterait des cœlioscopies inutiles et conduirait à rechercher d’autres pathologies.
Ce test salivaire serait donc proposé en 3e intention, lorsque le diagnostic est complexe.
Dans quelques conditions, une prise en charge du test salivaire est-elle actuellement possible ?
S’il n’est pas encore possible de statuer sur le remboursement pérenne d’Endotest®, ce dernier est cependant susceptible de répondre favorablement aux critères du « forfait innovation ».Des patientes pourraient bénéficier d’un accès précoce, encadré et sécurisé à Endotest®, avec une prise en charge dérogatoire conditionnée à la réalisation d’une étude d’utilité clinique. Celle-ci permettrait l’obtention des données encore manquantes, telles que l’impact du test sur la prise en charge des patientes, une estimation du volume de prescription du test dans la population cible, l’acceptabilité des patientes...
Si l’avis de la HAS est suivi par le gouvernement, les femmes de plus de 18 ans, chez qui on suspecte une endométriose pourraient bénéficier gratuitement de ce test, à condition que cette prise en charge permette en parallèle de faire avancer de nouvelles études cliniques.
Cette étape est jugée nécessaire par l’HAS avant de trancher sur une possible prise en charge généralisée par la sécurité sociale. En dépit d’éléments très prometteurs, la HAS note, à ce stade, un manque de données essentielles pour statuer sur la pertinence d’un remboursement pérenne d’Endotest®.
Quid du projet de loi de congé menstruel ?
Le projet de loi qui permettrait aux femmes souffrant de règles douloureuses et invalidantes dont l’endométriose de prendre un congé menstruel sera examiné à l’Assemblée nationale jeudi 4 avril 2024. Mi-février la majorité sénatoriale l’a rejeté.Le texte prévoit jusqu’à 13 jours d’arrêt maladie par an (soit jusqu’à deux jours par mois) avec un certificat médical à l’appui. Cet arrêt de travail sans délai de carence serait entièrement pris en charge par la sécurité sociale. D’autres pays ont déjà adopté ce congé menstruel comme, le Japon, depuis 1947 ; l’Espagne depuis le 16 février 2023 ; la Zambie ; Taïwan…
À retenir :
Selon les estimations, une femme sur dix en âge de procréer est touchée par l'endométriose, ce qui représente, en France près de 2,5 millions de personnes. Toute avancée pour mieux prendre en charge les femmes est importante car l'endométriose a des répercussions dans tous les domaines : sommeil, sexualité, vie professionnelle, vie sociale.
Le projet de loi qui permettrait aux femmes souffrant de règles douloureuses et invalidantes dont l’endométriose de prendre un congé menstruel sera examiné à l'Assemblée nationale, jeudi 4 avril 2024. Mi-février, la majorité sénatoriale l'a rejeté.
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