Dysmorphophobie : attention aux filtres sur les réseaux sociaux
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 31/10/2024 à 09h10, publié le 26/09/2024 à 14h09
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Peau lissée, nez affiné, pommettes saillantes, lèvres pulpeuses, corps musclés…Les filtres proposés par les réseaux sociaux promettent la perfection mais peuvent aussi entrainer un risque de dysmorphophobie particulièrement chez les adolescents. On fait le point.
Cette sur-préoccupation d’un défaut physique et peur obsessionnelle d’une anomalie physique qui n’existe pas dans la réalité peut devenir une obsession et conduire à cette maladie psychiatrique, la dysmorphophobie.
Les conséquences de ce trouble psychiatrique peuvent être dramatiques, notamment chez les plus jeunes. En plus d’impacter l’estime de soi, la dysmorphophobie peut empiéter sur les interactions sociales et la vie quotidienne, créer de l’anxiété, mener à la dépression et aller jusqu’aux idées suicidaires. La dysmorphie désigne une anomalie physique, tandis que la dysmorphophobie désigne la peur de la dysmorphie corporelle.
Les gens qui en sont atteints se focalisent jusqu'à l'obsession sur leur corps (en totalité ou en partie) qu'ils perçoivent comme difformes. En psychologie, ce décalage entre perception et réalité vis-à-vis de son corps est nommé dysmorphisme.
De plus, l’utilisation des filtres pourrait pousser les garçons et les jeunes hommes à une plus grande objectivation de soi, elle-même associée à une image corporelle négative, telle que l'anxiété liée à l'apparence et la honte corporelle. Cette insatisfaction corporelle pourrait entrainer une réduction de leur présence dans la sphère sociale.
Source : www.sciencedirect.com/science/article/pii/S174014452400072X?via%3Dihub
C’est quoi la dysmorphophobie ?
Une personne qui souffre de dysmorphophobie est préoccupée par un défaut concernant son physique au niveau de son corps ou d’une partie de celui-ci. La personne va vouloir influer directement sur son corps pour effacer ce défaut. La dysmorphophobie, également nommée « trouble dysmorphique corporel », est classée parmi les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) dans le DSM-5, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Ses symptômes peuvent aller d’une sur-évaluation de ses petites imperfections à une obsession pour des défauts imaginaires, en passant par le fait de ne pas se reconnaître sur les photos ou de se croire plus gros(se) qu’on ne l’est.Cette sur-préoccupation d’un défaut physique et peur obsessionnelle d’une anomalie physique qui n’existe pas dans la réalité peut devenir une obsession et conduire à cette maladie psychiatrique, la dysmorphophobie.
Les conséquences de ce trouble psychiatrique peuvent être dramatiques, notamment chez les plus jeunes. En plus d’impacter l’estime de soi, la dysmorphophobie peut empiéter sur les interactions sociales et la vie quotidienne, créer de l’anxiété, mener à la dépression et aller jusqu’aux idées suicidaires. La dysmorphie désigne une anomalie physique, tandis que la dysmorphophobie désigne la peur de la dysmorphie corporelle.
Les gens qui en sont atteints se focalisent jusqu'à l'obsession sur leur corps (en totalité ou en partie) qu'ils perçoivent comme difformes. En psychologie, ce décalage entre perception et réalité vis-à-vis de son corps est nommé dysmorphisme.
Quels sont les symptômes de la dysmorphophobie ?
Les symptômes de la dysmorphophobie sont :- vérifier de manière obsessionnelle son image corporelle dans la glace
- nier son obésité ou sa maigreur
- trouver grosse des personnes du même poids que soi sans se trouver forte soi-même
- trouver maigre des personnes du même poids que soi sans se trouver maigre soi-même…
Quid des filtres sur les réseaux sociaux ?
Nez plus fin, agrandissement des yeux, augmentation de la bouche, déformation des paupières... Les filtres de beauté proposés par les réseaux sociaux permettent de changer son « moi » à l’infini. Une technologie bluffante mais inquiétante ! Cette nouvelle obsession pourrait créer certaines dérives, notamment chez les plus jeunes, filles et garçons.Pourquoi ces filtres peuvent entrainer un risque de dysmorphophobie ?
Ces filtres créent des attentes irréalistes en matière d'apparence physique. À force de se regarder à travers ces filtres qui gomment le moindre défaut, les imperfections deviennent une obsession. Une étude menée au Canada par l'université de Toronto, auprès de 912 jeunes adolescents et jeunes adultes montre clairement l'impact souvent négligé de l'utilisation des filtres de beauté sur la dysmorphophobie musculaire, en particulier chez les garçons et les hommes. Ceux qui utilisent ces filtres ont montré une plus grande volonté d'accroître leur musculature et des difficultés de fonctionnement social et professionnel par rapport aux filles et aux femmes de l’étude.De plus, l’utilisation des filtres pourrait pousser les garçons et les jeunes hommes à une plus grande objectivation de soi, elle-même associée à une image corporelle négative, telle que l'anxiété liée à l'apparence et la honte corporelle. Cette insatisfaction corporelle pourrait entrainer une réduction de leur présence dans la sphère sociale.
Les autres effets des filtres
Instagram avait décidé de réagir en supprimant les filtres imitant la chirurgie esthétique. Mais, il y en a encore pour se maquiller, lisser le grain de la peau… Conséquence en France, mais aussi en Angleterre et aux Etats-Unis, les jeunes sont de plus en plus nombreux à vouloir avoir recours à la chirurgie esthétique.À retenir
Les filtres sur les réseaux sociaux peuvent entrainer chez certaines personnes une dysmorphophobie, pensée obsédante sur un défaut imaginaire et conduire à des troubles psychiques graves. La méfiance est de rigueur.Source : www.sciencedirect.com/science/article/pii/S174014452400072X?via%3Dihub
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