Dry January : un challenge pour bien démarrer l'année

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 18/11/2024 à 09h11, publié le 05/01/2022 à 11h01
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Dry January : un challenge pour bien démarrer l'année
Chaque année, le mois de janvier est, pour de nombreuses personnes, synonyme de bonnes résolutions : arrêter de fumer, se remettre au sport, passer plus de temps en famille, perdre du poids, réduire ses déchets… Le challenge « Dry January » (littéralement « janvier sec ») s’inscrit dans cette lignée. L’objectif est simple : réussir à ne boire aucune goutte d’alcool durant le premier mois de l’année. Relèverez-vous le défi ?

La onzième édition est lancée !

Le challenge « Dry January » a été lancé en 2013 au Royaume-Uni et fait son grand retour en France pour la cinquième année consécutive. Il s’adresse à tout le monde et plus particulièrement aux personnes ayant une consommation d’alcool régulière tout au long de l’année ou qui veulent mettre leur corps en mode detox après les excès des fêtes de fin d’année. Pari personnel ou à partager avec ses proches, ce challenge apporte des bénéfices réels, aussi bien dans les premiers jours que sur le long terme.
Bien que Santé Publique France ne soit jamais engagée dans cette opération, un sondage Ifop de décembre 2023 révélait qu’un tiers des Français envisageait de participer au défi, soit 17 millions de personnes. Et d’après une enquête menée par CGA, la moitié des Français (52%) prévoit de boire moins d’alcool, et 16% ont déjà commencé à la limiter. Lorsqu’ils sortent, 41% boivent des «mocktails» (cocktails sans alcool) et 34% optent pour une bière sans alcool ou à faible teneur en alcool. Ce n’est pas un hasard si le marché des boissons sans alcool ou à faible teneur en alcool ne cesse d’augmenter. En France, les ventes de boissons sans alcool ont augmenté de 5,5% en volume entre avril 2022 et avril 2023, alors que celles de boissons alcoolisées (hors vin) ont baissé de 2,5% sur la même période.

Quels effets sur l’organisme ?

Le docteur Richard de Visser, chercheur à l’université du Sussex en Grande-Bretagne, a coordonné une étude pour mesurer les effets du « Dry January » sur les participants. En 2018, il a suivi près de 1 700 challengers britanniques jusqu’au dernier jour. Les premiers bienfaits ne se sont pas fait attendre : 71% des participants constataient une amélioration de leur sommeil et 67 % avaient gagné en énergie. L’absence de consommation d’alcool avait également permis une plus grande concentration (57 %), une plus jolie peau (54 %), une perte de poids (58 %) et des économies non négligeables pour le porte-monnaie (88 %).

L’organisation anglaise propose même aux participants ayant pris soin de leur santé de prendre aussi soin des autres en faisant don de cet argent non dépensé à une association humanitaire : une autre façon de garder la motivation !

Un élan positif durable

En août, soit sept mois après la fin du challenge, 800 participants avaient été recontactés par le biais de questionnaires en ligne. Tous avaient réduit leur consommation d’alcool dans les mois qui avaient suivi et constataient encore les bénéfices du « Dry January ». Le nombre de jours de consommation est ainsi passé en moyenne de 4,3 à 3,3 par semaine. Les unités d’alcool consommées lors d’une prise ont également diminué, passant de 8,6 à 7,1. Enfin, la fréquence de forte consommation d’alcool (enjeu de santé publique au Royaume-Uni) est passée de 3,4 à 2,1 fois par mois en moyenne.

A noter que des changements de comportements avaient été constatés même chez les challengers qui n’avaient pas réussi à rester complètement sobres

Bon pour le corps mais aussi pour la tête

En-dehors des effets positifs sur le corps, « Dry January » a un impact psychologique et encourage les participants à se pencher sérieusement sur leurs habitudes. 93 % d’entre eux décrivent un sentiment d’accomplissement à l’issue du challenge et 82 % déclarent avoir profité de ce mois pour réfléchir à leur relation personnelle avec l’alcool. Pour 80 % des personnes interrogées, le challenge a été un déclic amenant à plus de contrôle. Une grande partie (76 %) a compris les raisons et les conditions de sa consommation d’alcool et 71 % ont réalisé qu’un verre n’est pas forcément nécessaire pour passer un bon moment.

Les recommandations en France

Les autorités sanitaires françaises recommandent de ne pas consommer plus de dix verres standards par semaine et pas plus de deux verres par jour. Plusieurs outils permettent d’évaluer sa consommation d’alcool, notamment le site alcool-info-service qui met à disposition des internautes un test d’autoévaluation.
Des applications mobiles sont également en plein développement. Stopalcool, créée par l’université de Genève, permet de renseigner le nombre de verres consommés durant une période donnée. Lancée en 2020, avec le soutien du Ministère de la Santé et de l’Agence régionale de Santé d’Ile de France, l’application OZ ensemble aide l’utilisateur à maitriser sa consommation d’alcool. Elle permet de suivre sa consommation d’alcool jour après jour, d’évaluer les risques de sa consommation habituelle, d’échanger en toute confidentialité avec un professionnel de l’addiction, de bénéficier d’un suivi par visioconférence et est doté d’un compteur d’abstinence pour Dry January.
Autre application, AlcoDiary permet de suivre sa consommation d’alcool sur le long terme et de comparer vos statistiques aux recommandations des services de santé publique ou à vos propres objectifs. 
AlcooTel by MAAF propose une estimation de son taux d’alcool basée sur l’analyse de différentes données comme l’heure, la quantité et le(s) type(s) d’alcool(s) consommé(s).
Try Dry, disponible hélas uniquement en anglais, permet d’atteindre ses objectifs de diminution de sa consommation d’alcool en apportant un soutien tous les jours.
DrinkControl elle aussi disponible en anglais suit et convertit la consommation d’alcool sous forme de verre, de bouteille ou de canettes en unité standard d’alcool et vous avertit lorsque vous dépassez la limite autorisée. L’application forme également des sommes dépensées et des calories absorbées en buvant de l’alcool.
Outre le suivi des jours de sobriété, I Am Sober aide à prendre de nouvelles habitudes et fournit une motivation permanente via une connexion à un vaste réseau de personnes qui poursuivent toutes le même objectif : rester sobre un jour après l'autre.
Après avoir lancé l'application Kwit, pour arrêter de fumer, le Strasbourgeois Geoffrey Kretz propose depuis début 2023 Sobero, pour mieux gérer sa consommation d'alcool. Cette application permet d’apprendre à choisir consciemment de réduire ou arrêter sa consommation d’alcool en étant informé sur les raisons qui poussent à consommer. Elle cartonne dans le monde entier.

Ces applications sont disponibles sur les smartphones dotés d’un système IOS ou Android.

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