Comment cultiver en permaculture ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 09/10/2024 à 10h10, publié le 22/12/2021 à 12h12
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Comment cultiver en permaculture ?

On vous dit souvent qu’il faut manger sainement pour être en bonne santé… mais encore faut-il avoir accès à de bons produits ! Alors pourquoi ne pas cultiver vous-même vos fruits et légumes pour enrichir votre assiette ?
La permaculture, très en vogue actuellement, a pour objectif principal l’agriculture intelligente sans destruction de l’environnement et avec des coûts minimaux. Elle peut être mise en œuvre partout, aussi bien à l’échelle d’un appartement que d’une ville, d’un potager que d’une ferme.
Il n’y a pas une méthode de permaculture, c’est à chacun de réfléchir et de construire sa propre permaculture, car celle-ci se veut protectrice de la nature et des humains. Chaque jardin et jardinier sont uniques.
Pharma GDD vous en dit plus et vous donne quelques conseils sur cette méthode à la fois ancestrale et innovante, qui reprend et améliore les enseignements de la nature pour viser l’abondance et l’autonomie alimentaire !

Qu’est-ce que la permaculture ?

A l’origine, le mot permaculture est la contraction de deux mots : « culture et permanente ». Ce terme a ensuite évolué dans le sens de « culture durable ». C’est un art qui vise à aménager des écosystèmes humains, éthiques, durables et robustes, qui s’intégreront harmonieusement dans les systèmes naturels. Ce principe de culture permanente, a été créé par le biologiste Bill Mollison dans les années 1970 en Australie. Son but ultime : nourrir tous les hommes de la planète, et de manière durable !
Nombreuses sont les personnes qui conçoivent aujourd’hui la permaculture comme un art de vivre, cherchant à créer une harmonie entre tous les êtres vivants composant notre environnement, à savoir : les insectes, les plantes, les micro-organismes, et bien évidemment, les humains !
Chaque élément de ce système a une place bien définie et ne pourrait se substituer à un autre.
Le but de cet art de vivre étant de tendre à l'autosuffisance, pour fonctionner sur un « principe de boucle » entre la terre cultivée et l'être humain, afin d'éviter l'épuisement des ressources.

Les principes de la permaculture

La permaculture repose sur trois piliers fondamentaux : prendre soin des hommes, prendre soin de la terre et produire et partager équitablement les ressources.

Prendre soin des hommes

La permaculture est basée sur le respect de l’environnement, mais aussi du jardinier et du consommateur.
L’humain faisant partie du monde vivant, prendre soin de la terre est nécessaire pour prendre soin de l’humain. Localement, cela signifie qu’il faut accepter d’être personnellement responsable de la situation dans laquelle nous sommes, au lieu de considérer que des forces et influences extérieures contrôlent nos vies.
Il y a un objectif commun : que chacun développe, là où il vit, là où il travaille, à la mesure de ses moyens, des solutions qui lui permettent de vivre sainement, ici et maintenant.

Prendre soin de la terre

À l’image de l’agriculture biologique, la permaculture interdit l’utilisation des engrais, désherbants et pesticides chimiques.
Le principe de base de la permaculture est de s’inspirer de la nature pour les cultures : les espèces sont multiples et peuvent interagir entre elles, les surfaces sont optimisées, ainsi que l’utilisation de l’eau et du soleil.
La permaculture s’appuie sur la durabilité d’un système, sa non-dangerosité ainsi que sa robustesse face aux aléas de la vie (climat, maladies, etc...) et sa capacité de résilience (adaptation au changement).

Le partage des ressources

L'autre aspect fondamental de la permaculture, c'est le sens du partage. La philosophie prône le partage équitable de la récolte et la redistribution des ressources. Il ne s'agit donc pas uniquement d'un rapport à la terre, mais aussi d’un rapport aux autres.

Valoriser la biodiversité

La permaculture cherche à valoriser la biodiversité, indispensable au maintien de l’équilibre de tout écosystème. L’idée est donc de concevoir un environnement qui foisonne de vie, en créant des habitats pour accueillir toute cette micro faune bien utile ! Cela peut passer par le maintien de zones naturelles comme des friches, la plantation de fleurs ou encore la mise en place d’un hôtel à insectes par exemple ! De cette manière, vos plantes seront pollinisées, la matière sera recyclée et les parasites seront contrôlés.

Le mimétisme avec la nature

La permaculture cherche à imiter la nature. L’objectif étant d’arriver à faire fonctionner un système par lui-même. L’idée est donc de laisser au maximum le jardin au naturel en limitant les interventions, et donc en économisant votre propre énergie ! En effet, le but étant de ne plus détruire les écosystèmes, les jardins cultivés en permaculture demandent beaucoup moins de soins que les jardins traditionnels.

Débuter en permaculture

En permaculture, la terre n’est jamais retournée ni bêchée. Ne pas travailler le sol est la technique de base. L’idée est de laisser les êtres vivants naturellement présents dans le sol s’en charger à votre place. Les micro-organismes vont dégrader la matière en surface et les vers de terre vont la redistribuer dans les différentes couches du sol.
Il faut aussi prendre en considération les aspects du terrain sur lequel vous allez cultiver vos herbes, aromates, fruits et légumes.

Observez votre environnement

La permaculture s’appuie sur une observation du fonctionnement des écosystèmes naturels. Vous devez vous poser les questions suivantes :

  • Quelles plantes poussent seules dans votre jardin ?
  • Quels sont les animaux et les insectes qui y vivent ?
  • Quelle est l’exposition de mon jardin au soleil et au vent ?
  • Quels sont les endroits les plus humides et les plus secs ?
  • Quelles sont les ressources dont vous disposez, en terme de matériel, de budget, de temps, d’espace ?

Les choses vont ensuite se créer, se mettre en place et s'intégrer en fonction de votre projet, du lieu, mais aussi du climat, des moyens. Le but est en effet d'agir le moins possible si l'on veut que ça dure longtemps.

Sélectionnez vos légumes et végétaux

En permaculture, le potager n’est pas composé que de légumes, il existe dans un ensemble global de végétaux qui se complètent.
Listez ceux que vous voulez faire pousser, puis regroupez les par besoins et les interactions qu’elles peuvent avoir entre elles. Il s'agit d'associer deux plantes (ou plus) qui vont s'aider mutuellement, ou dont l'une apportera un vrai bénéfice à l'autre.

L’ail par exemple, qui éloigne les insectes en général, s’associe très bien avec les fraisiers, les tomates, les carottes ou les betteraves.

Le basilic va très bien avec les tomates car il renforce leur goût.

Autre exemple :  le fenouil éloigne les limaces et trouvera donc sa place à côté des laitues et des concombres. Le bicarbonate de soude est également un excellent ingrédient enregistré comme biopesticide. Il aide à lutte conte le mildiou sur les tomates et d'autres végétaux et réduit la prolifération de spores de champignons.

Les adventices

Elles ne sont plus appelées mauvaises herbes, car elles sont en fait fort utiles, aux auxiliaires, à la terre qu’elles protègent ou nourrissent, et bien sur à nous, car elles nous donnent des indications sur la nature de notre sol. Et en plus, certaines se mangent, comme les pissenlits !

Créer des parcelles

En permaculture, pas de lignes bien droites pour les plantations, pas de parcelles uniformes dédiées à une seule plante, mais un joyeux fouillis, varié et généreux. En réalité, les plantes associées (légumes, fleurs, aromatiques, arbustes, arbres) sont choisies afin de favoriser les bonnes interactions. Les parcelles doivent être utilisées tout le temps, il faut donc sélectionner des plantes qui se succèdent dans le temps, ce qui présente plusieurs avantages :

- ne pas laisser le sol nu, ce qui empêche la prolifération des plantes non choisies au détriment de ce que vous voulez voir pousser et l’érosion.
- faire profiter aux jeunes pousses des éléments organiques des plantes en fin de cycle qui vont libérer des éléments nutritifs.

Les types de parcelles à dessiner sont très variés : trou de serrure, lasagne, plate-bande permanente, buttes, bottes de pailles.…

Économiser l’énergie solaire

En créant de petites mares entre les parcelles, le soleil se reflétera sur des pierres que vous aurez disposées au fond, stockant de la chaleur qui se diffusera autour.

Garder toujours le sol couvert

Il est important de recouvrir vos parcelles avec de la paille, des copeaux de bois, des cartons ou du compost à base d'épluchures de légumes, en faisant des couches. C’est en fait le même principe de la couche d’humus recouvrant le sol dans la forêt. Tout est réutilisé, les déchets d’une plante se transforment en ressource pour une autre. Le paillis permet également de garder une humidité constante au sol, de limiter la pousse des mauvaises herbes, de protéger le sol du soleil et du vent ou encore de stimuler l’activité naturelle du sol et d’accélérer la transformation des matières organiques en humus pour faciliter la pousse des plantes. La phytoremédiation est également une solution pour favoriser un sol fertile et débarrassé des métaux ou de particules polluantes.

Récupérer l’eau de pluie

Il est primordial de collecter et de stocker l’eau en permaculture ! Elle va vous servir pour irriguer vos plantes ou encore pour héberger davantage de biodiversité ! Pour cela, vous pouvez utiliser des réservoirs de récupération de l’eau de pluie que vous placez sous vos gouttières pour une collecte simple, rapide et efficace !
 

« Que ta nourriture soit ta médecine » Hippocrate

« Alors que les problèmes du monde sont de plus en plus compliqués, leurs solutions sont honteusement simples » Bill Mollison
 

Alors, êtes-vous prêt à vous lancer dans l’aventure permaculture et vivre en harmonie avec la nature ? Faites nous part de vos impressions en commentaires ou sur les réseaux sociaux !
 

À lire aussi : 50 gestes écologiques pour protéger notre environnement et les plantes dépolluantes.

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