Allergie à l’arachide, tout savoir pour éviter et traiter cette allergie souvent sévère

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 01/08/2024 à 17h08, publié le 27/06/2024 à 17h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Allergie à l’arachide, tout savoir pour éviter et traiter cette allergie souvent sévère
L'allergie alimentaire à l'arachide compte parmi les allergies alimentaires les plus fréquentes et les plus sévères. On vous explique en détail, ses manifestations, ses diagnostics, ses traitements et les précautions à prendre face à cette allergie à ne pas prendre à la légère.

Qu’est-ce que l'allergie à l’arachide ?

L'arachide est l'un des allergènes responsables d’accidents violents. Elle se compose de nombreuses molécules particulièrement allergisantes, ce qui explique la fréquence de l'allergie à l’arachide. Ces allergènes se comportent comme des antigènes et induisent la production par certains globules blancs d’anticorps du groupe des immunoglobulines. Les manifestations allergiques se produisent lors de l’ingestion, voire de l’inhalation ou du contact avec l’arachide. L’allergie à l’arachide concerne environ 1 % de la population française.
Chez le jeune enfant, l’arachide est le troisième aliment responsable d’allergie, derrière le lait de vache et l’œuf et même le premier après l’âge de 3 ans. Chez l’adulte, l’arachide est le sixième aliment, derrière les fruits à coque, amandes, noix…les céréales et certains fruits et légumes. Le nombre de personnes allergiques aux arachides est en pleine augmentation depuis quelques années. Contrairement à d’autres allergies alimentaires qui guérissent spontanément, l’allergie à l’arachide persiste et ne guérit au mieux que dans 20 % des cas. Après une rémission, elle peut récidiver dans 8 % des cas.

Comment se traduisent les manifestations allergiques ?

L’allergie à l’arachide se caractérise par une sensibilisation puis une manifestation allergique qui peut commencer par un urticaire puis évoluer jusqu’à l’oedème de Quincke avec des difficultés respiratoires et dans les cas les plus graves aller jusqu’au choc anaphylactique avec risque de décès.

Comment expliquer de telles manifestations ?

Le corps réagit parfois de manière disproportionnée lorsqu'il entre en contact avec certaines substances ou certains aliments. Dans le cadre des allergies alimentaires, la première consommation de l'aliment n'entraine aucun symptôme, mais l'organisme est sensibilisé. Dès le second contact avec l'aliment, l'allergie se déclenche et entraine des phénomènes inflammatoires au niveau de la peau ou de l’intestin.

Comment diagnostiquer cette allergie ?

Des tests de détermination permettent de confirmer ou non l’existence d’une sensibilisation. Ces tests sont réalisés à partir de prises de sang, en recherchant les immunoglobulines spécifiques ou à l’aide de tests cutanés. Le médecin peut être amené à prescrire un test de provocation, plus fiable mais plus dangereux pour le malade. Cet examen de référence pour authentifier une allergie alimentaire, consiste à faire ingérer à un patient des doses croissantes d’allergènes et à observer ses réactions. Il se pratique en milieu hospitalier, avec une équipe capable d’administrer très rapidement un traitement d’urgence en cas de réaction anaphylactique. Il permet de définir la dose réactogène (dose à faire réagir le système immunitaire) qui est très variable d’une personne à l’autre et qui conditionne le traitement à mettre en place.

Quel est l’intérêt du dosage des allergènes de l’arachide ?

L’arachide est un réservoir à allergènes provenant de plusieurs familles de protéines végétales. Actuellement, 18 d’entre eux sont identifiés dans la nomenclature internationale, dont certains sont associés à un risque d’anaphylaxie. La prise en charge varie en fonction des allergènes en cause, du seuil de réactivité et des symptômes ressentis par le patient. Les tests rAra permettent la détection dans le sang de 5 anticorps impliqués dans les réactions allergiques à l’arachide. L’exposition à certains de ces Ara est associée à des réactions sévères alors que d’autres indiquent la possibilité d’allergie croisée.
La positivité isolée d’Ara h 8 est un élément rassurant car elle n’est pas corrélée à un risque de réaction allergique grave. La consommation de traces dans les plats industriels est alors possible après avis de l’allergologue. Ara h 6 serait importante dans la sévérité et la persistance de l’allergie.
La présence d’Ara h2 et à un moindre titre d’Ara h1, h3 et h9 confirme généralement une allergie vraie et sévère aux arachides et les risques d’une réaction systémique sévère sont importants même avec l’exposition à une quantité infime d’arachide. On considère que 90 % des allergiques à l’arachide réagissent au minimum à un des trois allergènes suivants : Ara h1, Ara h2, Ara h3. La positivité conjointe de ces trois Ara est un critère de gravité.

Comment traiter l’allergie aux arachides ?

Le meilleur traitement de l’allergie aux arachides reste l’éviction de l’allergène, à savoir la suppression de toutes traces d’arachide dans l’alimentation du patient allergique. Les traitements de l’allergie aux arachides sont symptomatiques. En cas de manifestations cutanées, des corticoïdes locaux peuvent être appliqués. Des antihistaminiques et corticoïdes peuvent être utilisés lors de troubles plus importants. Pour les plus sensibles, un stylo d’adrénaline pourra être délivré, pour traiter en urgence du choc anaphylactique

Quid du Palforzia, nouveau médicament contre les allergies ?

Le Palforzia, médicament à base de poudre d'arachide allégée en graisse est indiqué dans le traitement de l'allergie à l'arachide chez l'enfant (de 4 à 17 ans) selon un protocole précis et en association avec un régime d’éviction. Ce traitement peut être poursuivi chez l’adulte dans certaines conditions.

Où trouve-t-on des arachides ?

Les arachides sont de la famille des légumineuses, au même titre que le soja, les pois, les lentilles, les haricots et le lupin. L’arachide est présente dans de nombreuses préparations alimentaires, huiles végétales, gâteaux, pains, glaces.…et à l’état de traces dans de nombreux produits. L’huile d’arachide est souvent bien tolérée, à condition d’être raffinée en Europe. Il faut donc être vigilant sur la provenance de l’huile (restaurants exotiques ou pays hors CEE). Il faut également se méfier des produits frits. L’huile de friture peut contenir des traces d’arachide si des aliments en contenant ont été frits précédemment. L’allergie à l’arachide est rarement croisée avec les autres légumineuses, à l’exception du lupin.

En revanche, il existe des réactions croisées avec, les fruits à coque (amande, noix, noisette…), le latex, le kiwi et le bouleau. On parle de réactions croisées lorsqu’une personne déjà sensibilisée à l’arachide, développe une manifestation allergique lors de l’ingestion d’un autre allergène (de structure chimique généralement proche). La structure des protéines allergisantes étant proche, l’organisme peut reconnaître ces différents éléments comme un seul et unique agresseur. L’arachide est un allergène à déclaration obligatoire. Sa présence doit impérativement être signalée sur les emballages, il est donc important de lire avec soin les étiquettes de composition lorsque l’on est allergique.

Existe-t-il des profils de patients à risque ?

En dessous de 36 mois, les bébés présentent un système digestif et un système immunitaire encore immatures. Il est donc recommandé d'éviter la consommation d'arachides chez les jeunes enfants. Une prédisposition familiale existe et augmente le risque d'allergie chez l'enfant dont au moins un des parents est allergique.

À retenir

L’allergie à l’arachide peut avoir de lourdes conséquences. Il est donc impératif de bien lire les étiquettes et d’être toujours en alerte lors des sorties et voyages. Un médicament est aujourd’hui disponible pour les enfants mais sous surveillance médicale stricte et en association avec un régime d’éviction.

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