Accident vasculaire cérébral (AVC) : ce qu'il faut savoir

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 21/10/2024 à 16h10, publié le 03/06/2015 à 09h06
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Accident vasculaire cérébral (AVC) : ce qu'il faut savoir
Chaque année en France, 150 000 personnes sont victimes d’un Accident vasculaire cérébral (AVC). Parmi elles, plus de 110 000 sont hospitalisées et 30 000 décèdent. L’AVC constitue ainsi la troisième cause de mortalité chez l’homme et la première chez la femme, ainsi que la première cause de handicap acquis de l’adulte. Connaissez-vous les causes de l’AVC ? Savez-vous en reconnaître les signes ? Les pharmaciens de Pharma GDD vous donnent toutes les informations essentielles au sujet de l’accident vasculaire cérébral, qui constitue une urgence médicale absolue.

AVC : quelles sont les causes ?

Un accident vasculaire cérébral, souvent appelé « attaque cérébrale », se produit suite à un arrêt brutal de la circulation sanguine dans le cerveau. L’oxygène et les éléments nutritifs essentiels à l’activité cérébrale ne parviennent plus jusqu’aux cellules, ce qui entraîne leur dégradation. La gravité d’un AVC dépend principalement de la zone du cerveau touchée et de l’étendue des dommages.

L’AVC ischémique

Dans la grande majorité des cas (80 % des cas), l’AVC est provoqué par un caillot de sang (embole) qui obstrue une artère amenant le sang au cerveau. On parle alors d’AVC ischémique ou d’infarctus cérébral. Le principal facteur responsable est un phénomène appelé athérosclérose. Des dépôts de cholestérol s’accumulent sur les parois des vaisseaux sanguins et durcissent jusqu’à former des plaques d’athérome. Les vaisseaux rétrécissent, ce qui favorise la formation des caillots. Chez certaines personnes, un fragment de plaque peut se détacher et boucher un vaisseau à l’intérieur du cerveau. Parfois, l’AVC ischémique se produit après l’obstruction d’une artère par un caillot apparu à distance du cerveau et transporté par la circulation sanguine.

L’AVC hémorragique

L’AVC hémorragique représente environ 20 % des cas. Une artère cérébrale se rompt et provoque un saignement dans le cerveau. Généralement, l’hypertension artérielle (HTA) est à l’origine de la rupture. Toutefois, il arrive que cela se produise en raison d’une anomalie préexistante de l’artère comme un anévrisme (dilatation anormale de la paroi) ou une malformation artérioveineuse.

Les facteurs de risque de l’AVC

De nombreux facteurs peuvent favoriser la survenue d’un accident vasculaire cérébral. Certains ne peuvent pas être maîtrisés, comme l’âge et les antécédents familiaux, mais il est possible de contrôler les autres afin de réduire les risques. Parmi ces facteurs, nous pouvons citer :
  • l’hypertension artérielle ;
  • le tabagisme, qui multiplie par deux le risque de faire un AVC ;
  • un taux élevé de cholestérol ;
  • le surpoids (IMC supérieur à 25) et l’obésité (IMC supérieur à 30) ;
  • le diabète ;
  • la sédentarité et le manque d’activité physique ;
  • une consommation excessive d’alcool.

Chez la femme, la prise d’une contraception orale œstroprogestative ou d’un traitement hormonal substitutif de la ménopause peut augmenter les risques d’AVC, surtout lorsqu’ils sont associés à un autre comme le tabagisme.

Les symptômes de l’AVC

Reconnaître les premiers signes de l’AVC lorsqu’il se produit est essentiel, car cela permet un diagnostic précoce et une prise en charge rapide. La mortalité est ainsi réduite de 30 % et la gravité des séquelles peut être limitée.

Les signes typiques de l’AVC

Plusieurs signes peuvent annoncer la survenue d’un accident vasculaire cérébral. Ils affectent le visage, la force physique, la parole, l’équilibre ou encore la vision. Ainsi, appelez immédiatement le 15 ou le 112 (numéro d’urgence européen) si vous constatez :
  • un engourdissement du visage avec impossibilité de sourire ;
  • une déformation ou une paralysie du visage (lèvre tombante par exemple) ;
  • une perte de force ou un engourdissement d’un membre supérieur ou d’une jambe ;
  • un trouble de la parole, des difficultés à parler ou à répéter des mots (aphasie) ;
  • une difficulté à comprendre son interlocuteur ;
  • une perte soudaine de l’équilibre ;
  • un mal de tête intense, brutal et inhabituel ;
  • un problème de vision, même temporaire.

Le sigle VITE est un moyen mnémotechnique pour se souvenir facilement des symptômes de l’AVC : Visage paralysé, Impossibilité de bouger un membre, Trouble de la parole, Eviter le pire en appelant le 15.

L’accident ischémique transitoire

Dans certains cas, les symptômes qui apparaissent traduisent non pas un AVC mais un Accident ischémique transitoire (AIT). Celui-ci implique la présence d’au moins un de ces trois signes d’alerte : engourdissement du visage, engourdissement ou perte de force d’un bras, trouble de la parole. Après quelques minutes, ces signaux disparaissent. L’AIT montre qu’il y a un obstacle à la circulation sanguine dans le cerveau. L’urgence et la nécessité d’une prise en charge rapide sont tout aussi importantes, car le risque de faire un AVC est élevé dans les jours qui suivent.

Comment réagir en tant que témoin d’un AVC ?

Si vous constatez qu’une personne autour de vous est victime d’un AVC, le premier réflexe à avoir est de contacter les secours en appelant le 15. Afin d’apporter toutes les informations nécessaires au médecin régulateur, il est primordial de rester calme et de parler clairement. Présentez le plus précisément possible les symptômes qui vous ont alerté, l’heure et la manière dont ils se sont installés ainsi que leur évolution. N’oubliez pas d’indiquer l’état de conscience de la victime. Le centre 15 se charge d’organiser le transport vers un établissement hospitalier et prévient également le service d’accueil de l’hôpital.
En attendant l’arrivée des secours, veillez à allonger la victime de l’AVC et placez éventuellement un oreiller sous sa tête. Il est recommandé de ne pas faire boire ni manger le patient et de ne lui donner aucun médicament, même s’il s’agit d’un traitement habituel.

Diagnostic et traitement de l’AVC

La personne victime d’un AVC est hospitalisée dans un service spécialisé, parfois au sein d’une unité neurovasculaire. Le diagnostic est réalisé par un examen médical qui évalue rapidement le degré de l’atteinte neurologique et le niveau de conscience du patient. Un bilan d’imagerie médicale est également effectué en urgence par une IRM ou un scanner cérébral. Les objectifs sont de confirmer le diagnostic d’AVC et de déterminer son origine (caillot ou rupture d’une artère). Dans le cas d’un AVC ischémique, cela permet aussi d’évaluer la partie détruite et celle qui peut être sauvée par un traitement administré en urgence.

Le traitement de l’AVC ischémique

Le premier traitement envisagé face à un AVC ischémique est la thrombolyse intraveineuse. Ce geste consiste à dissoudre le caillot qui bouche l’artère cérébrale en perfusant un médicament par voie veineuse. Si le patient ne présente aucune contre-indication, la thrombolyse doit être réalisée dans les premières heures qui suivent la survenue des symptômes (4 h 30 maximum après l’AVC). Elle permet de rétablir la circulation sanguine ainsi que l’apport en oxygène et vise également à limiter les dommages au cerveau et les séquelles de l’AVC. Les hémorragies intracrâniennes constituent le principal risque de la thrombolyse intraveineuse.
Si le caillot de sang bouche une artère de gros calibre, le retrait du caillot est pratiqué à l’aide d’un dispositif mécanique introduit par voie endovasculaire sous contrôle radioscopique. Ce procédé s’appelle la thrombectomie endovasculaire. Elle doit être réalisée dans un délai de 6 h après l’AVC. En fonction des situations, elle est effectuée en association avec la thrombolyse intraveineuse, après un échec de celle-ci ou seule si la thrombolyse est contre-indiquée.
Après un AVC ischémique, des médicaments antiagrégants plaquettaires sont prescrits au patient afin d’empêcher les plaquettes présentes dans le sang de s’agglomérer dans les vaisseaux et de créer des caillots. Les anticoagulants (antivitamines K ou anticoagulants oraux à action directe) sont prescrits dans des cas précis, par exemple lorsque le caillot responsable de l’AVC a migré au cerveau depuis le cœur (fibrillation auriculaire, maladie des valves cardiaques). Ces médicaments ont pour but d’empêcher les éventuels caillots existants de grossir et de prévenir la formation de nouveaux caillots.

Le traitement de l’AVC hémorragique

Si le patient est victime d’un AVC hémorragique, le contrôle immédiat de la tension artérielle est indispensable. En effet, l’hypertension augmente les risques de voir l’hématome intracérébral s’étendre. Cela peut aussi avoir pour conséquence l’apparition d’un nouveau saignement. Si l’AVC hémorragique s’est produit chez un patient sous anticoagulants ou souffrant de troubles de la coagulation, un traitement spécifique est mis en place afin de corriger ces anomalies. Le traitement chirurgical de ce type d’AVC consiste à évacuer l’hématome.

Quelles séquelles après un accident vasculaire cérébral ?

Il est possible de profiter d’une récupération totale après un AVC, surtout s’il a été pris en charge et traité précocement. La complication principale est le risque d’un nouvel épisode dans les mois ou les années qui suivent. Les séquelles de l’AVC dépendent de différents critères : type d’AVC, localisation, étendue des lésions, rapidité de la prise en charge. Elles sont donc variables d’un patient à un autre :
  • paralysie ou faiblesse d’un côté du corps ;
  • paralysie faciale centrale ;
  • problèmes de vision ;
  • troubles de la parole, de l’écriture ou de la compréhension orale ;
  • incapacité à reconnaître ou à utiliser des objets familiers ;
  • fatigue, somnolence ;
  • troubles dépressifs ;
  • difficultés à apprendre et mémoriser de nouvelles informations ;
  • crise d'épilepsie ;
  • démence.

L’essentiel à retenir

L’accident vasculaire cérébral est un phénomène dû à l’arrêt brutal de la circulation sanguine dans le cerveau. La cause peut être l’obstruction d’une artère par un caillot, on parle alors d’AVC ischémique. Si l’artère s’est rompue, il s’agit d’un AVC hémorragique. Ce problème de santé est favorisé par l’âge, les antécédents familiaux, l’hypertension artérielle, le tabagisme, le surpoids ou encore la sédentarité. Le traitement dépend essentiellement du type d’AVC. Dans le cas d’un AVC ischémique, il est possible d’avoir recours à la thrombolyse intraveineuse, à la thrombectomie endovasculaire ainsi qu’à des médicaments visant à réduire les risques d’un nouvel AVC. Pour un AVC hémorragique, le saignement est évacué par voie chirurgicale. Après un accident vasculaire cérébral, les séquelles peuvent être diverses. Elles impactent plus ou moins fortement le quotidien, ce qui nécessite quelques ajustements et de nouvelles habitudes de vie.

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